Milan-Turin : Rigoberto Uran triomphe à Superga
Rigoberto Uran s’affirme encore un peu plus à l’approche du Tour de Lombardie. Après sa troisième place sur le Tour d’Emilie le week-end dernier, le coureur de la Cannondale-Drapac a été en mesure de conclure ce jeudi à l’occasion de Milan-Turin. Le Colombien s’est ainsi isolé dans la dernière ascension de Superga et su résister au gros retour d’Adam Yates (Orica-Scott) dans les derniers hectomètres. Fabio Aru (Astana) complète le podium du jour tandis que Rigoberto Uran succède à son compatriote Miguel Angel Lopez au palmarès.
Des offensives surgissent d’entrée au départ de Milan-Turin, peu avant midi. Les toutes premières ne sont pas récompensées puisqu’il faut attendre près de dix kilomètres pour voir le peloton se relever après l’attaque de trois hommes. On retrouve là Guillaume Bonnafond (Cofidis), Gregory Rast (Trek-Segafredo), Karl Patrick Lauk (Astana) alors que Simone Andreetta (Bardiani-CSF) s’intercale en poursuite. L’Italien revient à la faveur d’un moment de temporisation du trio de tête, alors laissé tranquille par le peloton. Un quatuor se constitue après 16 bornes et leur avantage grimpe rapidement à six minutes. Le peloton ne leur accordera pas plus, puisque la FDJ de Thibaut Pinot s’empresse de venir contrôler. Après une heure de course, l’écart est réduit à cinq minutes puis maintenu à cette hauteur pendant une autre heure. Le peloton aborde ainsi les cent derniers kilomètres et commence progressivement à hausser le tempo. La FDJ continue d’effectuer la majeure partie du travail mais voit la Cannondale-Drapac venir lui prêter main forte à l’entrée dans les 80 dernières bornes.
Ensemble, les deux écuries WorldTour ramènent l’écart sous les trois minutes à soixante kilomètres de la ligne. La situation se stabilise ensuite pendant un moment et c’est fnalement à l’approche de la première ascension de Superga que les choses s’emballent. Toutes les équipes tentent de remonter leur leader et c’est ainsi que l’avance du quatuor de tête tombe sous la minute à vingt-cinq kilomètres de la ligne. Débute alors la montée vers la basilique de Superga (4,9 km à 9,1%). Dans l’échappée, Bonnafond se défait d’abord de Rast et Lauk avant de lâcher Andreetta dès les premières pentes. Dans le peloton, c’est le grabuge. Les attaques fusent de toutes parts, notamment du côté de la Movistar et d’Astana, qui tentent de durcir la course alors que Diego Rosa va chercher tout le monde. Quelques favoris ou outsiders tels que David Gaudu, Pierre Latour, Rein Taaramae ou Dan Martin montrent le bout de leur nez dans l’ascension mais c’est finalement Julian Alaphilippe qui place l’attaque la plus tranchante et qui s’en va franchir le sommet en solitaire.
Le peloton, bien réduit après les diverses accélérations, ne compte dès lors qu’une petite trentaine d’unités. Astana et Sky prennent donc les choses en main pour ramener le Français dans le rang. Au bas de la descente de Superga, Alaphilippe compte à peine 20 secondes d’avance et Luis Leon Sanchez fait parler ses qualités de rouleur en poursuite. L’écart se réduit progressivement et Alaphilippe décide alors de se relever à moins de dix kilomètres de la ligne. Le groupe des favoris garde ensuite une forme compacte jusqu’au pied de la montée finale, à cinq bornes du but. Dès les premières rampes, Rudy Molard (FDJ) place une offensive. Le Français garde le commandement pendant quelques hectomètres avant d’être repris par Fabio Aru (Astana), Egan Bernal (Androni-Sidermec) et Mikaël Chérel (AG2R-La Mondiale). Le champion d’Italie tente d’insister pour se défaire de ses rivaux mais, au lieu de ça, voit David Gaudu (FDJ) et Rigoberto Uran (Cannondale-Drapac) faire la jonction.
Un petit temps mort s’installe et Chérel tente d’en profiter. L’habituel lieutenant tente son va-tout mais Uran n’est pas de cet avis et place un gros contre, que seul Gaudu peut accompagner. Un temps seulement. À moins de 3 bornes du but, le Colombien en remet une et le jeune Français doit plier. Uran s’envole alors. En contre, Aru rejoint Gaudu, puis c’est Adam Yates, revenu de l’arrière, qui vient recoller. Le trio navigue à une vingtaine de secondes de l’homme de tête, bien parti pour la victoire. Adam Yates n’a toutefois pas dit son dernier mot et s’en va seul en contre, à moins de deux kilomètres de la ligne. Le Britannique grignote sur le Colombien mais compte encore 19 secondes de retard sous la flamme rouge. Derrière, Gaudu est décramponné par Aru pour la troisième place. Les derniers hectomètres font mal à Uran, et avantage Yates qui a le deuxième du Tour de France en ligne de mire. Ce dernier parvient tout de même à résister jusqu’au bout et peut finalement savourer sa victoire dans la dernière ligne droite. Adam Yates passe 10 secondes plus tard et doit se contenter de la deuxième place. Fabio Aru passe en troisième position alors que David Gaudu (FDJ) se place cinquième.
Classement
1 Rigoberto Uran (Cannondale-Drapac)
2 Adam Yates (Orica-Scott) à 0’10
3 Fabio Aru (Astana) à 0’20
4 Nairo Quintana (Movistar) à 0’28
5 David Gaudu (FDJ) à 0’31
6 Wout Poels (Team Sky) m.t
7 Daniel Felipe Martinez (Wilier Triestina-Sella Italia) à 0’33
8 Thibaut Pinot (FDJ) à 0’35
9 Pierre Latour (AG2R-La Mondiale) à 0’43
10 Peter Stetina (Trek-Segafredo) à 0’53
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