Michal Kwiatkowski : « Je ne m’attendais pas à gagner »

Après une saison difficile, malgré qu’il ait remporté le Grand Prix E3 Harelbeke l’an passé, Michal Kwiatkowski (Team Sky) signe son retour en s’adjugeant Milan-San Remo, son premier Monument, tout juste deux semaines après avoir remporté les Strade Bianche. Si ça a été une histoire de millimètres, l’histoire de la Primavera retiendra que Kwiatkwoski, le Champion du Monde 2014, a été le bourreau de Peter Sagan (Bora – Hansgrohe). Le Polonais admet lui-même qu’il ne s’imaginait pas un autre scénario qu’un sprint alors qu’il abordait la Cipressa. Tout comme il admet qu’il ne s’imaginait pas capable de gagner Milan-San Remo. Sa ténacité a prouvé le contraire. Il offre aussi au Team Sky son deuxième Monument après la victoire de Wout Poels à Liège-Bastogne-Liège l’an passé.

Michal, racontez-nous ce final.
Sur la Cipressa tout le monde a vu que c’était un gros peloton, qu’il n’y avait pas eu beaucoup de chutes et que donc la course était assez simple jusque là ; donc je me disais que ça allait être un sprint. Mais j’étais aussi sur le qui-vive. Nous avions une parfaite position sur le Poggio et Elia (Viviani) était aussi en très bonne forme. Je lui ai demandé plusieurs fois comment il se sentait et il me répondit que si quelqu’un attaquait avant le sommet du Poggio, je devais suivre. Je ne m’attendais pas vraiment à la suite. Je pensais que peut-être Sagan attaquerait. Je me suis rappelé de la dernière étape de Tirreno Adriatico (celle du lundi, ndlr), il avait attaqué dans la dernière ascension et avait perdu le sprint contre Gaviria. Aujourd’hui, il a placé une accélération impressionnante. Sur le moment j’étais content de pouvoir suivre, avec Alaphilippe. Je savais qu’il y avait beaucoup de pression sur ses épaules. Moi j’avais toujours Elia juste derrière et Alaphilippe avait Gaviria. Ce n’était pas vraiment notre intérêt de travailler ensemble mais je savais que cette échappée allait se disputer la victoire. Moi je ne pensais qu’au sprint. J’y ai fait de mon mieux, et gagner d’une marge aussi infime après 300 kilomètres, c’est juste incroyable.

C’est la fraîcheur qui a joué dans le sprint ?
Difficile à dire. Il a travaillé beaucoup c’est sûr alors que de mon côté je pouvais m’appuyer sur la présence d’Elia derrière. Mais je sais aussi que courir avec le maillot de Champion du Monde sur les épaules n’est pas si simple et j’ai essayé de jouer là dessus. Je ne pensais qu’à la victoire, sans penser à l’éventualité que le peloton revienne. J’essayais de conserver le plus possible mon énergie car je sais que Peter est l’un des meilleurs sprinters et que le battre ne serait pas chose facile. J’ai laissé l’espace à Peter avant le sprint et c’était un risque à prendre mais je savais que son accélération est extrêmement impressionnante et si nous avions lancé à 200, 300 mètres de la ligne j’aurai probablement perdu mais en le laissant passer il a été forcé de lancer son sprint en premier et ça a marché parfaitement. Vous ne vous attendez jamais à gagner avec une marge aussi faible.

Ça y est, vous êtes de retour ?
Je ne sais pas… La saison est encore longue. Je ne m’attendais pas à gagner les Strade Bianche, c’est sûr. Je ne m’attendais pas non plus à gagner Milan-San Remo, même si nous étions très motivés pour cette campagne Italienne. Je gagne ici mon premier Monument. L’an passé j’ai connu une saison compliquée. Je suis vraiment très reconnaissant envers mon équipe Sky, qui a toujours cru en moi. Ce matin, j’avais un rôle de leader comme Elia. L’an passé était ma pire saison mais je n’ai jamais abandonné, j’ai toujours cru que je n’avais pas tout simplement perdu mon talent, et je gagne deux grandes courses en deux semaines. C’est incroyable.

 

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