Tour de Toscane : Giovanni Visconti devance Egan Bernal

À 36 ans et pour la première fois de sa carrière, Giovanni Visconti a ce mercredi remporté le Tour de Toscane, du côté de Pontedera. Le coureur de la Neri Sottoli-Selle Italia-KTM s’est d’abord isolé avec trois hommes à l’issue de l’ultime ascension du Monte Serra, avant de régler Egan Bernal (Team Ineos) et Nikolay Cherkasov (Gazprom-Rusvelo) au sprint dans la dernière ligne droite. Pierpaolo Ficara (Italie) termine au pied du podium après avoir craqué à un kilomètre de l’arrivée.

Au départ de ce Tour de Toscane 2019, il faut une petite dizaine de kilomètres avant de voir l’échappée du jour, composée de cinq hommes, se former. Ce sont donc Zhandos Bizhigitov (Astana), Edoardo Zardini (Neri Sottoli Selle Italia KTM), Alexis Guerin (Delko Marseille Provence), Simon Pellaud (IAM Excelsior) et Filippo Zana (Sangemini Trevigiani) qui se font la malle et qui peuvent d’ailleurs prendre le large avec la bénédiction du peloton. Au terme de la courte partie en ligne de quarante kilomètres au sud de Pontedera, les échappés peuvent entamer le premier des trois tours de circuit avec près de quatre minutes d’avance sur le paquet. À l’avant de celui-ci, c’est la formation tenante du titre Ineos qui se charge de dicter l’allure. Dans la première ascension du Monte Serra (8,6 km à 6,9%), le peloton gagne un peu de terrain et bascule avec « seulement » trois minutes de retard sur les hommes de tête. Il décide alors de lever le pied et les 5 fuyards disposent ainsi d’un matelas bien plus confortable, d’environ 5’30, à deux tours du but, soit un peu plus de cent bornes de l’arrivée. C’est ainsi que la sélection italienne décide de venir prendre ses responsabilités. Les coéquipiers de Davide Formolo et Giulio Ciccone prennent la poursuite à leur compte, sont bientôt épaulés par l’équipe Ineos, et l’écart est d’abord stabilisé avant d’être ramené à quatre minutes au sommet de la deuxième ascension du Monte Serra.

Puis, la Bardiani-CSF vient à son tour rouler en tête de paquet, alors que l’échappée se regroupe à 75 bornes du but après une brève accélération de Simon Pellaud dans la descente. Les fuyards reprennent donc ensemble leur marche en avant mais leur avantage se réduit tout de même à 2’30 à 55 kilomètres du but, soit à un tour de l’arrivée, puisque la formation Ineos hausse clairement le ton à l’avant du paquet. Les rouleurs de l’équipe britannique effectuent un gros travail de sape qui permet au peloton de se rapprocher à moins de 1’30 des échappés au pied de l’ultime ascension du Monte Serra. En tête, Simon Pellaud relance une première fois avant d’être rejoint par Zhandos Bizhigitov, qu’il décroche néanmoins dans les premières pentes. Au sein du peloton, la formation Ineos augmente le tempo dès le pied et la sélection s’effectue d’abord par l’arrière. Pour autant, la première offensive ne tarde pas, et elle est l’oeuvre de Diego Rosa (Ineos). L’Italien prend immédiatement quelques mètres tandis que le peloton s’émiette et que plusieurs contres s’initient. Rosa, pour sa part, rejoint Pellaud sur la partie la plus roulante de l’ascension, à quatre bornes du sommet mais s’en débarrasse peu après. Derrière, c’est la Neri Sottoli-Selle Italia qui emmène un groupe réduit d’une vingtaine d’unités, pour Giovanni Visconti. L’ancien triple champion d’Italie déclenche d’ailleurs une attaque mais elle est infructueuse.

Néanmoins, quelques favoris sont en difficulté, à l’instar de Davide Formolo (Italie), les Français Guillaume Martin et Warren Barguil ayant eux lâchés bien plus tôt. En tête, dix secondes devant le « peloton », Diego Rosa continue d’insister malgré la pression de la Neri Sottoli. Mais c’est finalement une attaque d’Egan Bernal qui condamne sa tentative ! Le vainqueur du Tour de France s’y reprend à deux fois pour faire une vraie différence et prendre les devants. Pour autant, le jeune Russe Nikolay Cherkasov parvient à tenir sa roue. À un kilomètre du sommet, ce duo compte près de dix secondes d’avance sur une petite dizaine d’hommes emmenée par Visconti. Mais à la bascule, Bernal et Cherkasov n’ont plus que 20 mètres d’avance sur Giovanni Visconti et Pierpaolo Ficara (Italie), leurs plus proches poursuivants. La jonction entre les deux duos est d’ailleurs faite dès les premiers hectomètres de la descente. Une descente dans laquelle Bernal prend ses responsabilités. Le quatuor reste relativement groupé mais possède surtout 30 secondes sur ses poursuivants à 20 kilomètres de la ligne. Un groupe de poursuite qui perd deux hommes sur chute sur le bas de la descente, à savoir Andrea Garosio (Bahrain-Merida) et Giovanni Carboni (Bardiani-CSF).

De retour sur le plat menant vers l’arrivée, les quatre en tête s’entendent pour faire perdurer leur entreprise. Un demi-minute derrière, la chasse est trop timide d’autant que deux Ineos et deux Neri Sottoli y figurent. Ce sont donc les coureurs d’Androni-Sidermec et Simone Petilli (UAE Team Emirates) qui tentent d’entretenir l’espoir. Ce n’est toutefois pas concluant. À 10 bornes de la ligne, l’avantage du groupe de tête est ainsi réévalué à une minute. Il ne fait alors aucun doute que la victoire se jouera entre Bernal, Visconti, Cherkasov et Ficara. Les poursuivants le comprennent bien et commencent dès lors à s’attaquer pour les accessits. En tête, les relais continuent de tourner dans le final, mais de manière beaucoup moins appuyée. À deux kilomètres de la ligne, les quatre se tiennent encore roue dans roue et débute alors un petit jeu du chat et de la souris. Sans doute peu confiant dans son sprint, Ficara tente sa chance peu avant la flamme rouge dans un faux-plat, mais sa tentative est vaine et il est même contré par Cherkasov. Visconti et Bernal prennent la roue du Russe et ce dernier emmène jusque dans les 250 derniers mètres pour s’assurer une place sur le podium. Le sprint final est ensuite lancé par Bernal, à près de 200 mètres du but. Visconti s’attache d’abord à recoller dans la roue du Colombien avant de le laisser sur place à 50 mètres de la ligne, suffisant pour savourer son succès.

Classement 

1 Giovanni Visconti (Neri Sottoli – Selle Italia – KTM)
2 Egan Bernal (Team INEOS)
3 Nikolay Cherkasov (Gazprom-RusVelo)
4 Pierpaolo Ficara (Italie) à 0’13
5 Davide Gabburo (Neri Sottoli – Selle Italia – KTM) à 0’51
6 Eddie Dunbar (Team INEOS) à 0’53
7 Andrea Vendrame (Androni Giocattoli – Sidermec) à 0’58
8 Merhawi Kudus (Astana) m.t
9 Warren Barguil (Arkéa Samsic) m.t
10 Ivan Rovny (Gazprom-RusVelo) m.t

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