Quentin Pacher : « C’est pour vivre ce genre de moments que je fais ce métier »
Quentin Pacher cumule désormais dix-sept top-10 dont quatre podiums en cette saison 2018. Le dernier en date a ainsi été décroché hier par le jeune homme de la formation Vital Concept. Sur la Famenne Ardenne Classic, disputée en Wallonie, le puncheur girondin s’est montré particulièrement actif dans le dernier tour. D’abord à l’attaque dans l’ultime passage par la côte de Charneux, Quentin Pacher a remis ça dans les tous derniers kilomètres. À raison, puisque son mouvement, lancé dans le sillage de Guillaume Boivin (Israel Cycling Academy) s’est révélé décisif. Néanmoins, le Français a subi la loi du Canadien dans le sprint final.
Sur le site internet de son équipe, Pacher raconte en détails : «J’étais devant car ce circuit exigeait d’être le mieux placé possible […] Dans la dernière montée, je suivais les coups sans trop en faire et sans savoir exactement où étaient Bryan et Lorrenzo. Ensuite, un trio est parti et des coureurs ont commencé à faire le saut pour rentrer sur les trois hommes de tête. Van Poppel, le sprinteur des Lotto-Jumbo, faisant partie de ceux qui attaquaient, je me doutais que cela allait être désorganisé jusqu’à l’arrivée. À 3 kilomètres de l’arrivée, Guillaume Boivin a attaqué de l’arrière, je l’ai vu se lancer et j’y suis allé. A partir de ce moment, tout est allé très vite, c’était intuitif. Il ne restait plus qu’un coureur (Taaramae) devant, nous nous sommes relayés à fond pour rentrer sur lui et, une fois à trois, c’était une descente jusqu’à 500 mètres de la ligne. Je ne me suis pas posé de questions, j’ai couru pour gagner, viré en tête au dernier virage sans me préoccuper des deux autres. Au terme d’une course aussi difficile, tout peut arriver dans un sprint à trois. Je lance de loin, je vois les panneaux défiler, il ne me remonte pas tout de suite et je commence à y croire mais je sens peu à peu qu’il revient sous mon bras… Il me déborde à 100 mètres et je me rassois car je suis cuit, mais je ne suis pas loin de la gagne. »
En réalité, à l’exception de sa victoire d’étape sur le Tour de Savoie Mont Blanc cette saison, acquise à l’échelon inférieur, Quentin Pacher a signé son meilleur résultat en 2018. « Si j’avais voulu me caler dans la roue de Boivin pour le sprint, il aurait fallu que je freine pour virer en 2e place mais il ne fallait pas calculer, le paquet était juste là, s’est-il remémoré. Le peloton aurait très bien pu arriver groupé dans le dernier kilomètre et, aujourd’hui, j’ai eu un peu de réussite. Cela fait plaisir de constater que je suis en bonne condition à cette époque […] A la flamme rouge du dernier kilomètre, je me suis retourné et, vu comme le final allait se courir vite, j’ai compris que nous allions jouer la gagne, c’est devenu concret et il fallait trouver la meilleure tactique pour essayer de gagner. Quand tu vis ce genre de situations, l’adrénaline est là et tu te dis «C’est parti, on va le faire !». Là, c’était limpide et, au final, cela s’est joué à la jambe. Au final, c’est une 2e place et j’en suis content. C’est pour vivre ce genre de moments que je fais ce métier. »