Eschborn-Francfort : Pascal Ackermann prophète en son pays
Il n’y aura pas de quintuplé pour Alexander Kristoff (UAE Team Emirates). Quadruple vainqueur du Grand Prix de Francfort, devenu Eschborn-Francfort, le Norvégien a rendu sa couronne ce mercredi 1er mai. Dans la dernière ligne droite, il n’a rien pu faire face au champion d’Allemagne Pascal Ackermann qui a raflé la victoire avec autorité sur ses terres. Le sprinteur de la Bora-hansgrohe se rassure avant le Giro, après son abandon sur le Tour des Alpes, et devance sur la ligne son compatriote John Degenkolb (Trek-Segafredo) ainsi que le tenant du titre, Alexander Kristoff.
Dans cette 57ème édition du Grand Prix de Francfort, désormais connu sous l’appellation d’Eschborn-Francfort, l’échappée du jour met moins de dix kilomètres à se dégager. Sept coureurs parviennent à l’intégrer, dont le « revenant » Yoann Offredo (Wanty-Groupe Gobert), victime d’une lourde chute sur le Grand Prix de Denain fin mars. Auprès du Francilien, on note aussi la présence de Casper Pedersen (Sunweb), Mathias van Gompel (Sport Vlaanderen-Baloise), Evgeny Shalunov (Gazprom-RusVelo), Dimitri Peyskens (Wallonie-Bruxelles), Artyom Zhakarov (Astana) et Sebastian Schönberger (Neri Sottoli-Selle Italia-KTM). Après seize kilomètres, les coureurs franchissent déjà la ligne d’arrivée, pour la première fois, et l’échappée compte alors deux minutes d’avance. Les formations Bora-hansgrohe et Bahrain-Merida sont les premières à se positionner en tête de peloton mais laissent l’écart grandir encore davantage, à quatre minutes. Toutefois, dans la longue ascension de Feldberg, la Katusha-Alpecin vient imprimer un tempo soutenu qui ramène le peloton à seulement 1’30 de l’échappée à … 140 kilomètres du but. Alors, dans la deuxième difficulté du jour, à Ruppertshain, Peyskens et Shalunov décident de relancer au sein de l’échappée. Le duo prend quelques mètres avant que le groupe ne se reforme … ou presque. Pour sa reprise, Offredo ne parvient pas à garder sa place à l’avant alors que le peloton décide de lever le pied à nouveau.
En quelques instants, les échappés reprennent donc près de 5 minutes d’avance, à 110 kilomètres de la ligne. Dix bornes plus tard, après franchi la première des quatre ascensions du Mammolshainer Stich (2,9 km à 6,8%), l’écart est ramené à quatre minutes par un peloton pris en main par la Katusha-Alpecin, Bora-hansgrohe et Trek-Segafredo. Et l’allure s’accélère encore davantage dans un difficile enchaînement Mammolshainer/Billtalhöhe/Ruppertshain qui s’étend sur quinze kilomètres. Si bien que dans la dernière de ces trois bosses, le peloton revient à 200 mètres de l’échappée, seulement… Peyskens et Shalunov relancent à nouveau, notamment dans l’optique des points de la « montagne », mais creusent finalement un trou sur leurs compagnons de fuite et poursuivent leur effort. Ainsi, à 75 kilomètres de la ligne, alors que le reste de l’échappée est avalé par le peloton, le duo Shalunov-Peyskens continue de résister. Débute néanmoins une série de contre-attaques au sein du pack. Après quelques échecs, c’est en fait un quatuor qui parvient à s’extraire avec François Bidard (AG2R-La Mondiale), Kristian Sbaragli (Dimension Data), Davide Ballerini (Astana) et Geoffrey Soupe (Cofidis). En l’espace de quelques minutes, ces derniers parviennent à rejoindre le duo de tête. Derrière, la Bora-hansgrohe reprend le contrôle du paquet, à seulement 30 secondes. Les choses se calment quelques instants, mais à une cinquantaine de bornes de la ligne, au moment où les coureurs entament l’avant-dernière ascension du Mammolshainer Stich, cela repart de plus belle.
De nouvelles offensives se produisent dans la montée, mais personne ne parvient à faire franchement à faire la différence. En revanche, on dénombre beaucoup de lâchés, dont le quadruple vainqueur de l’épreuve Alexander Kristoff (UAE Team Emirates). Dans la descente qui suit, Matej Mohoric (Bahrain-Merida) use de ses qualités pour rejoindre l’échappée. À cinquante kilomètres du but, on retrouve ainsi sept coureurs en tête et le peloton trente secondes plus loin. Peloton que réintègre Kristoff suite à une petite accalmie. Celle-ci bénéficie également à l’échappée qui débute la dernière ascension du Mammolshainer Stich avec 45 secondes d’avance sur le paquet. Au sortir de l’ultime bosse du jour, son avantage est quasi-inchangé. En revanche, Geoffrey Soupe n’est plus là. Au sein du peloton, quelques cassures s’opèrent, mais à nouveau, tout revient dans l’ordre après la descente. Au panneau des trente derniers kilomètres, le peloton décide d’entamer véritablement sa poursuite, une minute derrière l’échappée de six. Celle-ci est efficace puisque cinq bornes sont suffisantes pour réduire l’écart de moitié. Sentant la menace, Mohoric attaque ses compagnons de fuite. Sa tentative est annihilée mais le ton est donné. Et peu avant les 20 derniers kilomètres, c’est Ballerini qui passe cette fois-ci à l’offensive. L’Italien ne parvient pas à s’isoler mais condamne par contre François Bidard.
Quelques hectomètres plus loin, les cinq rescapés de l’échappée passent sur la ligne d’arrivée vingt secondes seulement devant le peloton emmené par Bora-hansgrohe et Trek-Segafredo. Toutefois, ils continuent de se relayer et collaborer de belle manière. Sous la banderole des dix derniers kilomètres, leur écart est toujours d’une quinzaine de secondes face au peloton bien organisé, et qui semble prendre son temps pour faire la jonction. À 6 kilomètres de l’arrivée, la ligne est une nouvelle fois franchie et il n’y a plus que dix secondes entre le groupe de tête et le peloton. Ce dernier fournit alors son ultime effort pour favoriser le regroupement et le sprint massif. C’est la Bora-hansgrohe pour le champion d’Allemagne Pascal Ackermann qui se met en ordre de marche. À quatre kiilomètres, la jonction est effectuée et l’équipe allemande met en place son train. Laurent De Vreese (Astana) tente de contrecarrer les plans de la Bora, mais le Belge ne fait pas un énorme écart. Il est repris peu avant les deux derniers kilomètres et les coéquipiers de Pascal Ackermann peuvent alors produire leurs derniers efforts. La Bora-hansgrohe garde les rênes jusque dans les 350 derniers mètres puis le sprint est lancé. Ackermann est d’abord un peu gêné par Alexander Kristoff, puis par Davide Cimolai (Israel Cycling Academy), le long des barrières, mais il va tout de même s’imposer avec autorité devant son compatriote John Degenkolb (Trek-Segafredo). Kristoff complète le podium.
Classement
1 Pascal Ackermann (BORA – hansgrohe)
2 John Degenkolb (Trek – Segafredo) t.m.t
3 Alexander Kristoff (UAE-Team Emirates)
4 Davide Cimolai (Israel Cycling Academy)
5 Hugo Hofstetter (Cofidis)
6 Baptiste Planckaert (Wallonie-Bruxelles)
7 Davide Gabburo (Neri Sottoli – Selle Italia – KTM)
8 Lawrence Naesen (Lotto Soudal)
9 Marco Haller (Katusha – Alpecin)
10 Grega Bole (Bahrain Merida)