Damien Gaudin : « Ça aurait pu le faire, ça le fera un autre jour »
Damien Gaudin a tenté sa « spéciale ». Pour l’ouverture de la campagne des Flandriennes, ce vendredi, le robuste coureur de l’équipe Direct Energie avait un plan bien calibré. Comme il l’a souvent fait au cours de sa carrière, et parfois avec succès, le protégé de Jean-René Bernaudeau voulait anticiper la grande bagarre. Il s’est donc livré corps et âmes au départ pour intégrer la bonne échappée sur le Grand Prix E3 Harelbeke. Il y est parvenu, et a dès lors tenté de manoeuvré au mieux. Il raconte. « Je voulais être devant. J’ai tout fait pour être devant, a-t-il insisté au micro de Velopro.fr. On est sorti au bout de 10 kilomètres à huit coureurs et je me suis dit c’était un bon groupe. Ca a bien roulé, on a pris jusqu’à huit minutes. C’est juste dommage, car ensuite, on a été arrêté par un train et on a perdu une minute bêtement. Ca a cassé le rythme et ça a donné une minute gratuite au peloton. »
Dès lors, Damien Gaudin, excellent troisième du Samyn, a senti le souffle du peloton et a tenté de poursuivre son entreprise le plus longtemps possible. « Il y a eu des circonstances de course derrière, une grosse chute, et ça a lancé la course plus tôt, ce qui nous a un peu défavorisé. Quand j’ai entendu ça, j’ai voulu relance devant car certains échappés commençaient à ne plus trop passer, ça commençait à s’endormir et l’écart descendait rapidement. Il fallait profiter d’être devant. Avec Lightart on fait l’effort pour essayer d’aller le plus loin possible, pour se faire rattraper le plus tard possible. J’ai eu un petit coup de mou quand les Quick Step (Niki Terpstra et Yves Lampaert, ndlr) m’ont rattrapé. Sans le coup du train, ils m’auraient peut-être rattrapé 10-15 kilomètres plus loin et ce n’était plus la même histoire. Je m’étais mis en tête d’atteindre le Vieux Quaremont. Je pense qu’avec cette petite minute, ça aurait été possible. C’est dommage car ensuite ils ne m’auraient pas lâché facilement sur le plat. Dans les monts, ça aurait bien sûr été plus difficile pour moi, je suis un poids lourd. Finalement, ça ne l’a pas fait, ça aurait pu le faire, ça le fera un autre jour. Je re-tenterai des coups comme ça. C’est comme ça que j’excelle ».
Damien Gaudin a bien tenté de s’accrocher, d’abord avec Terpstra et Lampaert, puis au sein du groupe Van Avermaet-Gilbert, mais malgré sa résistance et sa rage, il a finalement dû se résigner à laisser filer les grands favoris. « Quand ils sont revenus, je ne me sentais plus très bien, a-t-il ajouté. C’est dommage, il me manque un petit truc pour les suivre. Je pense qu’en grande forme, ce que j’ai fait aujourd’hui aurait vraiment pu payer. J’ai finalement terminé dans un petit groupe à huit minutes, mais content de ma journée et de celle de Direct Energie. J’étais aussi un peu malade cette semaine. Il me manque quelque chose. Je n’ai pas pu participer à Paris-Nice ou à une autre grosse course au mois de mars. C’est ce petit truc là qui me manque aujourd’hui. Je vais travailler dur. Il me reste encore deux semaines avant mon objectif qui est Paris-Roubaix. Il y’a du boulot à faire pour être dans le final. J’espère que je passerai un cran dans les semaines qui arrivent. »