Lilian Calmejane : « Je commençais à être terriblement frustré »
De son propre aveu, Lilian Calmejane devenait impatient. Victorieux à sept reprises en 2017, le coureur de la Direct Energie avait bien du mal à se contenter des places d’honneur acquises cette saison. Alors, quand au lendemain de sa troisième position sur la Classic de l’Ardèche, il s’est retrouvé dans le final de la Drôme Classic en compagnie de Bob Jungels et Jhonatan Narvaez (Quick Step Floors), il y a vu l’opportunité parfaite de débloquer son compteur. Ce n’était pas gagné d’avance, mais il a parfaitement manoeuvré et s’est montré un peu plus costaud, juste ce qu’il faut, pour aller s’imposer avec quelques longueurs d’avance à Livron.
« Je savais que j’avais une chance de m’imposer même si j’étais avec eux, a-t-il raconté auprès de La Chaine L’Equipe. J’ai passé le Mur d’Allex un peu moins fort que Jungels, qui était vraiment impressionnant. Puis, dans l’oreillette, on m’a dit que Jonathan Hivert, notre leader, était derrière dans une position idéale. À partir de là, je leur ai dit que je ne pouvais plus collaborer. Jungels a choisi de se sacrifier pour son collègue mais j’ai senti qu’il ne déboitait pas dans la bosse. J’ai attaqué une première fois sans vraiment tout mettre. J’ai vu qu’il grimaçait, et j’ai mis une double attaque. J’ai réussi à le décoller de la roue et je savais qu’ensuite, s’il n’était pas collé à ma roue, il ne pourrait plus revenir. Il ne restait qu’une descente avec beaucoup de virages. J’ai pu un peu savourer ».
Le vainqueur d’étape sur le Tour et la Vuelta ne cachait en effet pas sa joie à l’arrivée. De la joie, mais aussi, dans une certaine mesure, une part de soulagement. « Ce qui me connaissent diront que je suis peut-être fou, prétentieux, mais je commençais à être terriblement frustré, a-t-il ajouté. Je tournais autour de depuis le début de la saison. L’équipe avait déjà gagné quatre fois. Je voulais aussi gagner surtout que je suis protégé sur toutes les courses, on fait toujours du bon travail pour moi. J’avais quelques podiums et là il y a une gagne, ça fait super plaisir ». De quoi faire monter la confiance en flèche à quelques jours de Paris-Nice.