Drôme Classic : Sébastien Delfosse résiste à Arthur Vichot

Au terme d’un finish à suspense ce dimanche sur la Drôme Classic, le Belge Sébastien Delfosse a fait parler son punch dans la dernière difficulté, avant de résister in extremis au champion de France Arthur Vichot, pour l’emporter sur la ligne à Livron. Le coureur WB Veranclassic Aqua Protect devance donc le coureur de la FDJ à l’arrivée, ainsi que Jan Bakelants (AG2R-La Mondiale), qui fut lui aussi en poursuite dans les deux derniers kilomètres. Spécialiste de l’épreuve, dont il s’est déjà classé deuxième (2014) et troisième (2015), Delfosse remporte son premier bouquet depuis deux ans.

Comme la veille en Ardèche, c’est sous le soleil que les coureurs prennent le départ de la Drôme Classic peu après 11 heures ce dimanche matin. Dès les premiers kilomètres d’un parcours très accidenté, les tentatives d’échappée se multiplient et le bon coup s’extraie après environ quinze bornes : Gatis Smukulis (Delko Marseille-Provence KTM), Martijn Tusveld (Roompot Oranje Peloton), Jens Wallays (Sport Vlaanderen-Baloise), Kévin Lebreton (Armée de Terre) et Nicolas Baldo (HP BTP-Auber 93) prennent leurs distances. Le peloton laisse faire et permet aux fuyards de prendre jusqu’à sept minutes d’avance, après trente kilomètres. Toutefois, après la multitude de petites côtes franchie dans la première moitié de course, le peloton se rapproche à deux minutes. Le tout grâce au travail, essentiellement, de l’équipe Roubaix-Lille Métropole. Au terme de l’ultime ascension de la côte de Beauvallon, à 80 bornes du but, Roubaix-Lille Métropole cède les commandes du paquet à FDJ, qui l’étire immédiatement. Quelques cassures s’opèrent l’espace de quelques instants, avant que tout ne se regroupe. Toutefois, l’échappée, démunie de Tusveld, n’est plus qu’à une minute et trente secondes, ce qui attise certaines velléités.

Plusieurs offensives émergent du peloton, dont celle commune de Lars Petter Nordhaug et Calvin Watson (Aqua Blue Sport). Les deux hommes parviennent d’ailleurs à établir la jonction avec le quatuor de tête. Ce sont alors les formations Cofidis et AG2R-La Mondiale qui se mettent à rouler en chasse. Un peu plus loin, c’est l’équipe de l’Armée de Terre prend à son tour les rênes. Les soldats de David Lima Da Costa fournissent un gros effort, qui paie. L’écart diminue franchement et l’échappée se disloque dans la côte de Chabrillan. Watson et Baldo insistent un peu plus que leurs compagnons mais le retour du peloton est irrémédiable. Il est d’ailleurs effectif à 40 bornes du but, à environ une heure du terme de l’épreuve. AG2R-La Mondiale, par l’intermédiaire du local Pierre Latour, se repositionne alors en tête avant le Col de la Grande Limite, plus grande difficulté du jour. Les terre-et-ciel y impriment un tempo élevé, mais Jérémy Maison (FDJ) ou Brice Feillu (Fortuneo-Vital Concept) tentent tout de même de sortir. Leur entreprise n’aboutit pas, mais a pour conséquence d’écrémer le peloton par l’arrière. La FDJ visse d’ailleurs encore davantage sur le haut du col.

Au sommet, c’est un groupe d’une soixantaine d’hommes qui entame les 30 derniers kilomètres du jour. Le tout sous la direction de la formation Delko-Marseille Provence-KTM, visiblement pas rassasiée avec la victoire de Mauro Finetto la veille. L’équipe sudiste mène jusqu’au pied de la côte des Roberts avant de profiter des pentes pour emmener un rythme d’enfer. Le peloton explose grâce au rythme de Rémy Di Grégorio, puis c’est Lilian Calmejane (Direct Energie) qui lance la bagarre parmi les favoris. Il ne s’isole pas, mais insiste, et n’emmène qu’une petite vingtaine de coureurs dans son sillage après l’antépénultième difficulté du jour. Dans les quinze dernières bornes, quelques attaques secouent le groupe de tête. Elles ne sont pas couronnées de succès mais elles entraînent une désorganisation, qui permet le retour d’une dizaine d’autres concurrents avant les 10 derniers kilomètres. Se profile alors le Mur d’Allex. Le groupe de tête l’entame à toute vitesse sous l’impulsion de l’équipe AG2R, qui tente de lancer Mikaël Chérel sur orbite. Le Normand ne parvient pas à faire le trou, bien contrôlé par Rudy Molard qui assure les arrières de Vichot. Après la descente, on retrouve ainsi une vingtaine d’hommes devant. Alo Jakin (HP BTP-Auber 93) tente ensuite brièvement sa chance avec Chérel.

Les poursuivants reviennent sous la conduite d’Androni, mais ça repart avec Nicolas Edet (Cofidis) et Kevin Le Cunff (HP BTP-Auber 93) à 6 bornes du but. Le duo prend ses distance et obtient près de 10 secondes d’avance. Mais le groupe de chasse s’organise et parvient à rentrer juste au pied de la côte du Haut-Livron, juge de paix du jour. Les coureurs l’entament à toute vitesse, Le Cunff lâche ses dernières forces dans la bataille, mais c’est Jan Bakelants qui fait le premier trou. Le Belge est rapidement pris en chasse par son compatriote Sébastien Delfosse, qui ne tarde pas à le lâcher, alors que Vichot tente lui aussi d’accrocher les roues. Tous sont à bloc, et c’est Delfosse qui s’en sort le mieux et qui bascule avec quelques mètres d’avance sur Bakelants et Vichot. Dans la descente, le Belge continue de pousser sur les pédales et le duo de contre ne parvient pas à rentrer. Il déboule ainsi dans les 400 derniers mètres avec un avantage 3-4 secondes, et parvient à garder ses distances jusqu’à la dernière ligne droite. Arthur Vichot lance désespérément son sprint, mais vient au mourir dans la roue de Delfosse, qui s’impose sur le fil. Bakelants prend la troisième place alors que HP BTP-Auber 93 régale dans le sprint pour les places d’honneur, avec David Menut (4e) et Anthony Maldonado (5e).

Classement

1 Sebastien Delfosse (WB Veranclassic Aqua Protect)
2 Arthur Vichot (FDJ)
3 Jan Bakelants (AG2R La Mondiale)
4 David Menut (HP BTP – Auber93)
5 Anthony Maldonado (HP BTP – Auber93)
6 Francesco Gavazzi (Androni Giocattoli – Sidermec)
7 Romain Hardy (Fortuneo – Vital Concept)
8 Jonathan Hivert (Direct Energie)
9 Samuel Dumoulin (AG2R La Mondiale)
10 Alo Jakin (HP BTP – Auber93)