Mathieu van der Poel, comme si de rien n’était
Mathieu van der Poel prétendait, à la veille de son retour sur la route, lors de l’Arctic Race of Norway, que la transition du VTT au bitume allait être « un choc » pour son corps. Visiblement, il l’a plutôt très bien encaissé. Dans une première étape assez folle, sans véritable temps mort, le coureur de la Corendon-Circus a d’abord réussi à tenir sa place dans le premier peloton d’une vingtaine d’unités avant d’aller régler tout le monde, avec une facilité déconcertante, dans l’ultime ligne droite. Tout juste sorti d’une parenthèse Cross Country durant laquelle il s’est offert le titre de champion d’Europe et trois victoires en Coupe du Monde (8 si l’on compte les épreuves short-track), le prodige néerlandais a donc poursuivi sa dynamique victorieuse et repris ses bonnes habitudes sur la route comme si de rien n’était.
« C’était une course très difficile, a-t-il tout de même concédé à l’arrivée. Le rythme n’a quasiment jamais chuté. Après trois heures de course, la moyenne était encore de 50km/h quand j’ai regardé mon compteur. C’était dur et à fond toute la journée, et je dois dire que j’aime quand c’est comme ça. À la fin, j’ai dû parier sur le fait que Jumbo-Visma allait boucher le trou (sur Stephen Cummings) et que tout le travail n’allait pas me revenir. C’était une situation assez difficile mais à 7 ou 8km de l’arrivée, je m’étais mis en tête d’attendre le sprint. Je n’avais pas beaucoup d’alternatives, j’ai donc attendu mon heure et essayé de trouver le bon timing pour lancer mon sprint. Je pense que je l’ai bien fait ».
Mathieu van der Poel s’est ainsi emparé de sa septième victoire de l’année, dans cette discipline uniquement, et ce en à peine 17 jours de course. Plus remarquable encore, le petit-fils de Raymond Poulidor a levé les bras lors de ses trois dernières sorties sur la route (Flèche Brabançonne, Amstel Gold Race et première étape de l’Arctic Race). Double vainqueur d’étape sur l’épreuve norvégienne l’an passé, Van der Poel affirmait venir pour les sprints et ne nourrit pas de vrais espoirs pour le général ni pour l’arrivée au sommet, demain. « Je ne pense pas que ça me soit possible de faire le grand chelem. Mais bon, beaucoup de coureurs sont hors concours pour le classement général désormais, à cause de cette grande échappée. En tous cas, la défense du maillot de leader sera très difficile. »