Mondiaux – CLM : Rohan Dennis impose sa suprématie
On s’attendait à un match entre Tom Dumoulin, le vainqueur sortant, et Rohan Dennis, dans cette édition 2018 du championnat du monde du contre-la-montre. De match il n’y a pas eu. Le coureur australien s’est avéré bien plus fort que tout le reste la concurrence ce mercredi, à Innsbruck. Une jambe au-dessus, véritablement, le pensionnaire de la BMC a réalisé une démonstration de force tout au long du parcours, établissant les meilleurs références aux intermédiaires, lui permettant ainsi de conquérir son tout premier titre de champion du monde dans la discipline. Rohan Dennis a même repoussé son dauphin, le tenant du titre Tom Dumoulin, à une minute et vingt-et-une secondes ! Le coureur batave a d’ailleurs accroché l’argent pour quelques centièmes seulement puisque Victor Campenaerts (Belgique), dans la même seconde à l’arrivée, a lui hérité la médaille de bronze. Le premier Français, Benjamin Thomas, a terminé à la 21e place.
La 25e édition des championnats du monde du chrono débute sous les coups de 14h10 avec le départ de Wilco Kelderman (Pays-Bas). Solide rouleur, le Batave établit logiquement les premiers points de référence aux différents intermédiaires avant de couper la ligne, en 1h07’23. Derrière lui, c’est Jan Barta (République Tchèque) qui se présente comme la première menace et qui le devance effectivement tout au long du parcours avant de lui subtiliser la meilleure marque à l’arrivée en 1h07’10. Moins attendu, le Danois Martin Toft Madsen explose lui aussi tous les records au moment de franchir les différents points de passage, et c’est avec une belle marge de 45 secondes qu’il vient ensuite s’emparer du meilleur temps à l’arrivée. Les grands favoris sont eux déjà en route, et les meilleurs temps tombent à quasiment chaque passage. Au premier intermédiaire, ce sont ainsi Soren Kragh Andersen (Danemark) et Stefan Küng (Suisse) puis Tony Martin (Allemagne) qui prennent tour à tour les commandes. L’Allemand semble en grande forme avec 15 secondes d’avance sur l’Helvète et 23 secondes sur Nelson Oliveira (Portugal), mais d’autres coureurs rentrent dans la bataille y compris Michal Kwiatkowski (Pologne), bien lancé, ou encore Victor Campenaerts (Belgique), dans la même seconde que Tony Martin après seize bornes. Vasil Kiryienka (Birélorussie) et Jonathan Castroviejo (Espagne) passent également avec de très bons temps, mais rien de comparable à Rohan Dennis, qui vient littéralement exploser le chronomètre dès le premier intermédiaire.
L’Australien repousse Tony Martin à 15 secondes après quinze bornes de plat et Tom Dumoulin (Pays-Bas) lui même ne peut pas le contrer. Le Batave passe avec neuf secondes de retard et tout ce petit monde prend alors la direction de la bosse tant redoutée. Redoutée, à raison. De nombreux coureurs, plutôt rouleurs que grimpeurs, perdent pied lors de ces cinq kilomètres d’ascension. Au contraire, Patrick Bevin (Nouvelle-Zélande) met en lumières sa polyvalence en prenant avec autorité le meilleur temps au moment de franchir le sommet. Le coureur de la BMC repouss Madsen à 35 secondes. Il conserve cette meilleure marque pendant un moment puisque derrière, Bob Jungels, Alex Dowsett, Tejay van Garderen ou encore Soren Kragh Andersen accusent franchement le coup dans la montée. Ainsi, alors qu’un étincelant Rohan Dennis vient dépasser Jonathan Castroviejo dans la bosse, c’est Nelson Oliveira (Portugal) qui vient subtiliser la meilleure marque au 2e intermédiaire à Bevin. Il reprend d’ailleurs Küng a cet instant et le Suisse n’est désormais plus dans le coup pour le podium. Tony Martin est également battu par le Portugais au sommet. Puis s’enchaînent les meilleurs temps. Michal Kwiatkowski bascule avec 17 secondes d’avance sur Oliveira, mais il est lui-même largement devancé par Victor Campenaerts, pour 31 secondes ! Le Belge se place ainsi clairement dans la bataille pour les médailles. Mais pas pour le titre.
Celui-ci semble déjà attribué à Rohan Dennis au deuxième intermédiaire, puisque l’Australien explose littéralement le temps de Campenaerts avec 1’12 d’avance ! Derrière Tom Dumoulin ne peut que constater les dégâts, et passe certes avec le deuxième temps, mais avec 1’01 de retard. À moins d’une chute, tout est donc joué pour le sacre. Pendant ce temps, Patrick Bevin prend le meilleur temps à l’arrivée, mais est bientôt devancé par Nelson Oliveira. Tony Martin ne parvient pas à faire son retard sur le Portugais, qui doit toutefois rendre sa place de leader provisoire à Michal Kwiatkowski, qui le devance de dix secondes. Le Polonais ne reste pas longtemps en tête, largement battu par Victor Campenaerts, qui s’assure ainsi une médaille. Deux minutes plus tard, Rohan Dennis vient conclure sa superbe démonstration et repousse Campenaerts à 1’21 pour s’octroyer la première place. Un sacre dès lors assuré pour l’Australien, qui attend désormais son dauphin. Incapable de défendre son titre, Tom Dumoulin se bat lui pour la médaille d’argent dans les derniers hectomètres et l’obtient pour seulement quelques centièmes face à Campenaerts, terminant lui aussi à 1’21 de Rohan Dennis. Impérial, Rohan Dennis remporte donc son premier titre de champion du monde du chrono devant Tom Dumoulin et Victor Campenaerts.
Classement
1 | DENNIS Rohan | 1:03:02.57 | ||
2 | DUMOULIN Tom | +1:21.09 | ||
3 | CAMPENAERTS Victor | +1:21.62 | ||
4 | KWIATKOWSKI Michal | +2:04.58 | ||
5 | OLIVEIRA Nelson | +2:14.34 | ||
6 | CASTROVIEJO Jonathan | +2:17.53 | ||
7 | MARTIN Tony | +2:25.23 | ||
8 | BEVIN Patrick | +2:34.78 | ||
9 | KIRYIENKA Vasil | +3:07.54 | ||
10 | MADSEN Martin Toft | +3:23.39 |
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