Tour de France : État des lieux des sprinteurs restants

Entre Bourg d’Oisans et Valence ce vendredi, la treizième étape du Tour est la seule opportunité de la deuxième semaine pour les hommes rapides du peloton. Parmi les sprinteurs ayant déjà réglé un sprint massif sur l’épreuve, ne reste plus que Peter Sagan (Bora). De quoi offrir une belle opportunité à Arnaud Démare (Groupama-FDJ), Sonny Colbrelli (Bahrain-Merida) ou Alexander Kristoff (UAE). 

Exit Fernando Gaviria (Quick-Step) et Dylan Groenewegen (LottoNL-Jumbo), tous deux vainqueurs de deux étapes sur le Tour de France 2018. Exit Marcel Kittel (Katusha) et André Greipel (Lotto-Soudal), les deux sprinteurs allemands au passé glorieux sur la Grande Boucle. Exit Mark Cavendish (Dimension Data), peut-être le plus grand sprinteur de tous les temps sur l’épreuve française. Ces cinq sprinteurs majeurs ayant abandonné ou terminé hors délai lors du triptyque alpestre, ceux qui n’ont pas encore gagné ont une opportunité en or de lever les bras à Valence ce vendredi.

Arnaud Démare 
Vainqueur d’une étape l’an passé sur le Tour de France, le sprinteur de la Groupama-FDJ n’a pas encore réédité sa performance. Pourtant, il avait réglé brillamment Peter Sagan et Fernando Gaviria lors de l’unique sprint massif du Tour de Suisse, ultime préparatoire à la Grande Boucle. Sa forme ne semblait alors plus à démontrer, mais son début de Tour a déçu tout le monde, lui le premier. Démare a plusieurs fois perdu ses coéquipiers de vue dans le final, et n’a obtenu comme meilleur résultat qu’une troisième place lors de la deuxième étape. Très attendu à Amiens, dans sa Picardie natale, il ne s’est classé que cinquième de la huitième étape en profitant du déclassement de deux concurrents. Cette arrivée à Valence, sans les hommes dominants du début de Tour, semble faite pour le relancer. Il est en tout cas le favori des bookmakers, derrière le maillot vert Peter Sagan.

Alexander Kristoff
Le champion d’Europe en titre est l’un des sprinteurs les plus résistants. Ses deux victoires acquises sur le Tour de France 2014 sont arrivées dans la deuxième moitié de l’épreuve, et laissent croire qu’il pourrait être le moins marqué des hommes rapides du peloton après la sortie de trois étapes de haute montagne très difficiles. Le Norvégien de 31 ans aime quand c’est dur, mais semble néanmoins un ton en dessous cette saison. A Milan-San Remo cette saison, la classique qu’il a gagné en 2014, il s’est classé quatrième, juste derrière Arnaud Démare, mais devant Peter Sagan et Sonny Colbrelli. Quatre ans après ses deux succès sur l’épreuve, il semble en mesure de renouer, ce vendredi, avec le succès sur les routes françaises.

Sonny Colbrelli
L’Italien de la Bahrain-Merida a plusieurs raisons d’espérer. D’abord, sa forme semble excellente : deux fois deuxième de Peter Sagan depuis le départ du Tour, il n’a été battu que d’un boyau à chaque fois. Il a aussi remporté une étape de costauds sur le Tour de Suisse en devançant Gaviria et le triple champion du monde. Ensuite, il aura à cœur de franchir la ligne d’arrivée de Valence pour honorer son leader Vincenzo Nibali, contraint à l’abandon ce jeudi soir après avoir chuté dans la montée de l’Alpe d’Huez.

Finalement, d’autres outsiders se dégagent derrière Peter Sagan et les trois sprinteurs cités. Chez les Français, on pourra compter sur Christophe Laporte (Cofidis), cinquième des première et septième étapes et Thomas Boudat (Direct Energie), sixième de la huitième étape. Le Belge Timothy Dupont (Wanty-Gobert) sera aussi à surveiller, au même titre que son coéquipier Andrea Pasqualon, un brin plus puncheur. Enfin, le vainqueur de l’étape pavée John Degenkolb (Trek) aura aussi l’envie débordante de montrer qu’il a retrouvé sa pointe de vitesse dans les sprints massifs. L’emballage final promet d’être plus ouvert et tendu que jamais : après cette étape, il ne restera plus que deux chances aux sprinteurs de lever les bras.