Julian Alaphilippe : « Je n’ai pas de regret »

Le coureur de la Quick-Step est sorti du peloton dans le final pour rejoindre les hommes de tête. En recollant tout seul sur les derniers rescapés de l’échappée, il pensait avoir fait le plus dur. Présent dans le groupe de six coureurs qui s’est disputé la gagne, Julian Alaphilippe a finalement été devancé au sprint par Anthony Roux (Groupama-FDJ) et Anthony Turgis (Cofidis). A l’arrivée, le puncheur de 26 ans s’est tout de même montré satisfait de monter sur le podium d’un Championnat de France pour la première fois de sa carrière. Il a aussi salué la performance d’Anthony Roux, retenant que ce dernier était « un très beau champion de France ».

Julian Alaphilippe, votre effort dans le final vous a-t-il coûté la victoire ?

C’est sûr que j’ai tout mis dans mon effort pour boucher l’ultime trou avec les coureurs de devant. Après, face à des coureurs en supériorité numérique et de très bons sprinteurs comme Anthony Roux et Anthony Turgis, je savais que ce serait difficile. J’ai fait un effort très violent pour revenir à l’avant. Je suis content d’avoir pu garder mon sang-froid et de tout de même finir sur le podium. C’est une bonne chose.

Avez-vous des regrets quant au sprint ?

Je ne pense pas avoir fait d’erreur. Quand Guillaume Martin a voulu anticiper, j’ai sauté dans la roue sans trop regarder à combien de mètres de l’arrivée nous étions. J’étais à bloc, je n’avais pas trop récupéré de mon effort. J’étais surtout à la limite des crampes. Dans ce scénario là ou un autre, il aurait été difficile de faire un meilleur résultat aujourd’hui.

Quel sentiment prédomine, la frustration ou la satisfaction ?

La satisfaction de réaliser mon premier podium sur le Championnat de France professionnel. J’ai effectué beaucoup de travail à l’entraînement en vue du Tour de France. C’est un parcours qui ne me correspondait pas à la perfection mais j’ai quand même su saisir ma chance et finir sur le podium.

Avez-vous pensé que c’était plié à un tour de l’arrivée quand l’écart était de plus d’une minute trente?

Beaucoup ont cru que la course était pliée mais il y avait encore des équipes intéressées pour gagner la course. Devant, tout le monde s’employait. Il fallait être costaud pour résister. Moi, j’avais Rémi (Cavagna) devant. C’était une bonne chose pour nous. Il ne faut pas oublier que nous n’étions que trois, donc face à des formations comme Groupama-FDJ, Cofidis et toutes les autres, ce n’était pas à nous de prendre les choses en main. J’étais très content d’avoir Rémi devant. Ca m’a permis de rester calme et relaxe derrière. Les deux derniers tours ont vraiment été très rapides. Je savais qu’il fallait être patient pour faire l’effort et tenter le tout pour le tout. C’est pour ça que je n’ai pas de regret. J’aurais essayé. Et Anthony Roux est un très beau champion de France.

Quand vous revenez sur Rudy Molard, il vous est impossible d’attaquer à nouveau pour partir seul ?

J’étais à bloc. Je ne pouvais pas en remettre une couche. J’étais déjà très content de rentrer sur Rudy. Après, j’étais avec deux Groupama-FDJ, je savais qu’Anthony était plus rapide que moi au sprint. Ils ont bien manoeuvré. Je pense qu’ils sont contents aujourd’hui. En tout cas, moi je ne suis pas déçu.

Le fait que vous n’ayez pas paniqué, est-ce aussi dû à l’expérience engrangée dans les différents championnats ?

Exactement. Peut-être que sur un championnat de France du même acabit il y a un an ou deux, soit je n’aurais pas été dans le final, soit j’aurais attaqué un tour trop tôt. J’ai su faire l’effort au bon moment cette fois. J’ai su rester calme. J’accumule de l’expérience. Je suis content. La forme est bonne à quelques jours du Tour de France. Je suis satisfait. Maintenant, il faut récupérer et rester concentré sur les objectifs qui arrivent.

Justement, qu’allez-vous faire d’ici au Tour ?

J’ai fait un gros stage de reconnaissance avec Bob Jungels dans les Alpes et les Pyrénées. J’avais donc fait une semaine plutôt tranquille en vue du championnat, car je savais que ce serait une journée compliquée. Maintenant, un petit peu de repos. On a prévu d’aller repérer l’étape des pavés avec mon équipe mercredi. Et de là on ira directement au départ du Tour. Tout va vite s’enchaîner maintenant. Il va falloir vite récupérer.

Il y aura aussi les Mondiaux en fin d’année. Y pensez-vous déjà ?

Chaque chose en son temps. J’étais très concentré sur les Classiques Ardennaises dans un premier temps. Cela s’est bien passé car j’étais très investi dans ma préparation. J’ai su bien récupérer également. C’était une première partie de saison plus que réussie pour moi. Au Dauphiné, cela s’est très bien passé aussi. J’avais envie de gagner une étape, et ça s’est produit. C’est beaucoup de satisfactions et la récompense de beaucoup de travail. Maintenant, finir sur le podium du championnat de France est une autre récompense et se profile désormais le Tour de France, avec plein de choses dans la tête, plein d’objectifs, une grosse motivation et surtout zéro pression. Je suis là pour faire le travail et saisir les opportunités s’il y en a. Je pense qu’il y en aura. J’espère juste continuer sur ce chemin là et j’espère qu’on ira chercher de belles victoires avec l’équipe sur le Tour.

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