Fabio Aru veut savourer son maillot jaune avant de penser à la suite

Il a lancé son effort d’un peu trop loin sur cette dernière rampe de l’ascension de Peyragudes, mais Fabio Aru se console ce soir avec le maillot jaune subtilisé à Chris Froome. « En me retournant, j’ai vu Froome un peu derrière. Avec les secondes de bonification, j’ai pensé à la tunique jaune. Quand j’ai reçu la confirmation, ce fut une émotion incroyable. » Le coureur d’Astana a manqué de jus dans les 100 derniers mètres. « Sur cette étape, je pensais pouvoir faire quelque chose de bien. Je suis content quand même, ce fut une journée difficile. Paris se rapproche tout doucement. »

Maintenant, Astana doit assumer le poids de ce maillot jaune. Ce ne sera pas facile, d’autant que le nouveau leader s’attend à une journée compliquée à Foix, mais il préfère ne pas y penser pour le moment.  « Je vais d’abord apprécier ce maillot jaune. Quand j’ai observé le roadbook du Tour de France, j’ai pointé cette étape comme la plus dangereuse. Demain, certains coureurs voudront s’échapper. Aucun doute, demain, ce sera dur. La plus belle chose est d’apprécier l’instant présent sans se soucier du lendemain. Je préfère attendre d’être dans le bus demain matin pour penser à ce qui m’attend. On mérite d’abord de se relâcher un petit peu. »

Ce soir, Fabio Aru pense surtout à ses coéquipiers blessés. « Pas besoin de dire que je pense à tous mes proches. Je pense aussi à mes coéquipiers. Malgré les chutes, ils sont proches de moi. Fuglsang a tenté de rester le plus longtemps possible. Ce n’est pas facile car on a perdu Dario Cataldo. C’était important de réagir après deux chutes. Je leur dédie ce maillot jaune.

Un maillot jaune acquis à l’arrachée et pourtant, l’Italien est passé à deux doigts de la catastrophe au pied du col de Peyresoude. En effet, il a effectué un tout droit, tout comme Michal Kwiatkowski et Chris Froome. « J’étais dans la roue de Sky. Nous sommes arrivés trop vite dans le virage. Nous ne sommes pas tombés mais nous étions sur le 53×11. Il était difficile de repartir. Heureusement, les concurrents nous ont attendus, je les remercie d’ailleurs. »

A voir Froome en difficulté dans l’ultime ascension, ne fallait-il pas songer à attaquer plus tôt dans Peyresoude. « La Sky dicte un rythme très élevé toute la journée. Dans le Port de Balès et Peyresourde, cela va très vite. Ils sont forts. Quand ils font un tempo, on ne peut rien faire de plus que de rester dans les roues. »

Après déjà endossé le rose sur le Giro et le rouge sur la Vuelta (remportée en 2015), Fabio Aru entre dans l’histoire du cyclisme en ayant porté les trois maillots de leader sur les trois Grands Tours. « D’habitude, je mets du temps à réaliser ce qui m’arrive. C’est une grande satisfaction mais demain, je partirai avec la même sérénité que ces derniers jours. » 

L’occasion également de sonder son avis sur ces rivaux. « Je pense que Rigoberto Uran est très fort mais pas uniquement.  Romain Bardet, Chris Froome et Dan’ Martin sont également à surveiller. Nairo Quintana est à quatre minutes mais je ne le considère pas hors jeu car il a de la classe et peut toujours inventer quelque chose. Chaque journée sur le Tour de France a son histoire. Je ne veux sous estimer personne. »

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