Patrick Lefevere se donne quatre mois pour trouver un sponsor

La formation Quick-Step Floors fait partie des formations phares du cyclisme mondial, pourtant, l’avenir de l’équipe de Patrick Lefevere n’est pas assuré. En effet, bien que le grand mécène Zdenek Bakala ait annoncé il y a quelques semaines que l’équipe n’avait pas à s’en faire pour son avenir, Lefevere prend le sujet avec beaucoup moins de légèreté. Pour le moment, aucune prolongation n’a été signée pour 2018 et le manager général de la structure belge est d’ores et déjà parti en quête de nouvelles options. « J’ai commencé à chercher un sponsor, déclare-t-il dans une grande interview accordée à nos confrères du Het Nieuwsblad. J’ai toujours dit que je commencerais ce travail quand je reviendrai d’Abu Dhabi, donc j’ai déjà débuté. Je négocie avec Quick Step mais ils ne veulent pas se décider si tôt et ce n’est pas une option pour moi. J’aimerais pouvoir attendre tranquillement jusqu’au Tour de France mais si je fais ça, je vais me retrouver sans coureur. Les agents sont déjà nerveux en ce moment. »

Présente dans le peloton professionnel depuis 2003, l’équipe a jusqu’ici eu une très forte identité belge mais Lefevere ne limite pas ses recherches au  »plat pays ». « Il est vrai que j’ai toujours travaillé avec des sponsors flamands, poursuit-il. Des gens qui ont toujours été dans un rayon de 20 kilomètres autour de moi. Des gens de ma région. Mais je ne suis pas aveugle et je sais que cela a considérablement évolué et que le cyclisme est un exemple clair de la mondialisation de l’économie. » Il ne ferme donc pas la porte à un investisseur étranger parlant de la possibilité, par exemple, de s’associer à un partenaire chinois.

Quant aux déclarations de Zdenek Bakala, se voulant rassurant sur l’avenir de l’équipe, Lefevere estime que l’homme d’affaires tchèque ne pourra pas être l’unique contributeur de la continuité de l’équipe. « Je pense que sa contribution actuelle est déjà à la limite », estime le manager.

Malgré cette situation, Patrick Lefevere n’est pas nerveux et reste calme au moment d’entamer ses recherches. Il met d’ailleurs en garde ses coureurs contre tout écart qui aurait pour but une mise en valeur personnelle au détriment d’une stratégie ou du bon fonctionnement de l’équipe. « Celui qui n’est pas patient ne sera pas pris en considération lors de la période des prolongations, martèle-t-il. Si quelqu’un veut commencer à penser à lui plus qu’à l’équipe les choses sont claires : il ne sera plus sélectionné sur les courses. Celui qui ne court pas en équipe jouera avec le feu. »

Patrick Lefevere se donne donc quatre mois pour assurer la continuité de l’équipe, avec comme date butoir le début du Tour de France. Il demande donc aux coureurs de patienter jusqu’en juin mais il attend aussi de ses coureurs qu’ils réalisent un gros printemps, ce qui serait bénéfique dans sa recherche de sponsors. Cette année, l’équipe vivra forcément un tournant avec l’arrêt en avril du grand Tom Boonen, mais elle pourrait tout aussi bien s’arrêter si la continuité n’est pas assurée. A 62 ans, Lefevere et les siens n’en sont pas encore là et le manager a encore de belles cartes dans ses mains pour poursuivre l’aventure et 2018.

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