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Janez Brajkovic alerte sur les troubles du comportement alimentaire au sein du peloton

Janez Brajkovic est revenu sur sa suspension et, plus généralement, le problème qu’entretient le peloton professionnel avec l’alimentation dans un long article publié sur son site internet. Contrôlé positif à la methylhexanamine en avril 2018 alors qu’il disputait le Tour de Croatie sous les couleurs d’Adria Mobil, le vainqueur du Dauphiné 2010 parle d’un « complément alimentaire qui présentait malheureusement cette substance ». Suspendu dix mois par l’UCI, il a effectué son retour à la compétition au 30 juin sur ses championnats nationaux, mais voulait tirer la sonnette d’alarme.

« Tout le peloton a un problème avec l’alimentation, une boulimie, explique Brajkovic dans son post intitulé « Skeletons in the closet » (NDLR: une expression anglaise désignant un lourd secret inavoué). Pour moi, c’est arrivé très rapidement, avant même que je m’en rende compte. J’ai réalisé que j’avais perdu le contrôle. Ironiquement ce n’est même pas une question de perdre du poids. J’ai toujours été très mince et, si besoin, je pouvais facilement perdre un ou deux kilos. La raison pour laquelle j’ai pris des compléments alimentaires, c’est que je ne pouvais plus avaler que ça. Dans cette période, il n’y avait pas un jour où je ne pleurais pas avant de monter sur mon vélo. J’étais désespéré, et tout était noir autour de moi. La chose que j’aimais, à laquelle j’ai dédié ma vie, m’avait été retirée. Il fallait bien que je me nourrisse et c’est tout ce que je pouvais manger. »

Fort de cette expérience douloureuse, Brajkovic a alerté l’UCI qui, selon lui, est restée inactive. « Ils m’ont promis que leurs médecins allaient me contacter. Ce n’est jamais arrivé. Ils savent bien qu’il y a un problème, un problème qui ruine la vie des coureurs, leur carrière, mais ils ne veulent rien y changer. La longueur des chaussettes est sans doute plus importante, non?, ironise le coureur slovène de 35 ans en référence aux dernières règles établies par la haute instance. Dans toutes les équipes où je suis passé, du WorldTour au niveau continental (Discovery Channel, Astana, RadioShack, Bahrain-Merida, entre autres), j’ai eu des coéquipiers qui souffraient du même problème. Il y en avait toujours au moins cinq ou six avec des troubles du comportement alimentaire. Ils étaient des capitaines d’équipes terminant sur le podium de Grands Tours, des coureurs magnifiques, des équipiers… Des hommes heureux du point de vue d’une tierce personne. »

Alors qu’il est actuellement sans contrat, Brajkovic concluait en prévenant qu’il n’avait pas écrit pour son cas personnel, mais bien pour alerter sur ce phénomène en général. « Moi, ça va à peu près, la plupart du temps. Pas super, mais ça va. J’ai écrit ce texte pour que tout le monde sache que nous avons un problème. Que ça vous plaise ou non, cela ne devrait plus être un sujet aussi tabou. Quelqu’un qui se casse un os et revient est perçu comme un héros, mais quelqu’un qui se bat pendant des mois, des années, avec une dépression, des troubles de l’alimentation ou une addiction serait faible? J’ai les larmes aux yeux en écrivant cela. Ça ne devrait pas être le cas. Le simple fait d’en parler avec quelqu’un qui s’est battu contre ces phénomènes peut aider certaines personnes, cela donne de l’espoir. »

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