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Cyclo-cross : La réforme pourrait venir d’où on ne l’attend pas forcément

Depuis que David Lappartient a été élu à la Présidence de l’Union Cycliste Internationale, fin 2017, la volonté est forte de réformer le cyclo-cross. Mais à la question du comment, la réponse reste floue. L’idée de regrouper toutes (ou presque) les épreuves de la Coupe du Monde, du Superprestige et du DVV Verzekeringen Trofee dans une Super League était la première ébauche (lire ici). Plus récemment, Peter Van den Abeele, le responsable des épreuves hors route de l’UCI, annonçait une Coupe du Monde élargit à 12 épreuves (lire ici) contre 9 actuellement et même 14 dans un futur proche, sans préciser l’agenda de mise en place de cette réforme qui vise surtout à créer des manches dans de nouveaux pays. Dans une interview toute récente à Wielerflits.com, Van den Abeele révèle qu’il n’y aura aucune réforme avant la saison 2020/2021 en raison des engagements avec les sponsors. Mais le vrai renouveau pourrait venir d’où on ne l’attend pas : le nouveau propriétaire du Superprestige… Flanders Classics !

Le cyclo-cross est dans l’impasse. Malgré que ses deux grandes figures, Mathieu van der Poel (Corendon – Circus) et Wout van Aert sont de grandes stars reconnues au delà de leur discipline, celle-ci fait face à plusieurs problèmes dont le principal est le manque d’intérêt en dehors de la Belgique et des Pays-Bas. Si ces deux pays sont le berceau du cyclo-cross et contribuent largement à son succès actuel, celui-ci ne dépasse pas ou peu ces frontières. Il faut dire que la diffusion est faible, même pour la Coupe du Monde, tandis que le Superprestige et le DVV Trofee, les deux autres piliers du cross, ne sont pas (ou quasiment pas) diffusés en dehors de la Belgique et des Pays-Bas. D’où la première idée de Super League, pour offrir à toutes les grandes courses une diffusion internationale. La deuxième (et actuelle) proposition de Coupe du Monde élargie vise elle à l’exportation de la discipline. Pour motiver les organisateurs, l’UCI offre même la production TV grâce au partenariat avec Telenet. Aux dernières nouvelles les retours étaient peu nombreux même si Van den Abeele affirmait à Wielerflits.com qu’il y avait des projets en Grande Bretagne (où une manche avait été organisée à Milton Keynes en 2014), en Espagne et en Allemagne (où une manche avait été organisée à Zeven en 2016).

Le problème est toujours le même : le cyclo-cross reste un sport principalement belge. Sur les 24 grandes épreuves des trois grands calendriers, 17 sont organisées en Belgique et 2 aux Pays-Bas (qui recevait aussi cette année les Championnats d’Europe), le reste étant dispersé entre 2 manches aux Etats-Unis, 1 en France, 1 en République Tchèque et 1 en Suisse. Les Championnats du Monde seront eux au Danemark. Surtout les épreuves hors de Belgique et des Pays-Bas ont tendance, mis à part Tábor, à ne faire que des apparitions éphémères au calendrier. Le risque de toute réforme forcée serait bien entendu de sacrifier des compétitions bien ancrées dans le paysage populaire du cyclo-cross pour imposer des épreuves dont on ne connait pas la durabilité.

Mais finalement la révolution pourrait bien venir de l’intérieur. Si le calendrier 2018/2019 ne présente pas de grandes innovations, l’univers du cyclo-cross en connaît une. Flanders Classics, propriétaire de toutes les grandes classiques du cyclisme sur route flamand (Tour des Flandres, Omloop Het Nieuwsblad, À Travers la Flandre, Gent-Wevelgem…), à l’exception du Grand Prix E3 Harelbeke, a racheté le calendrier Superprestige (il n’est pas propriétaire des courses par contre). Et Wouter Vandenhaute, son patron, est bien décidé à faire bouger les choses. « Le cyclo-cross a besoin de réformes, a-t-il lancé à Het Nieuwsblad en marge de la présentation de À Travers la Flandre (lire ici). Il y a trop de cross et avec trois classements différents, c’est compliqué de s’y retrouver. Il faut un circuit plus qualitatif. Je veux concevoir une nouvelle structure et je ne vais pas me faire que des amis dans ce monde conservateur. Mais ça ne me fait pas peur. Par contre ça ne se fera pas du jour au lendemain. Il faudra de la patience« .

Comment exactement ? Ça, ça reste toujours un mystère mais d’après Sporza l’un des objectifs est d’attirer des routiers sur les cross et ça passerait notamment par l’idée d’une unique classification. La contrepartie serait de réduire la longueur de la saison. Car si le cyclo-cross permet aux passionnés de cyclisme de se consoler l’hiver quand la saison route est terminée, il a aussi l’inconvénient de commencer dans l’anonymat lorsque la saison route n’est pas encore terminée et de se terminer encore plus anonymement quand la nouvelle saison route a déjà repris. Et la situation a encore empirée cette année avec le fait que le Championnat du Monde de la discipline a été reculé d’une semaine, le mettant en concurrence direct avec l’Etoile de Bessèges et surtout le Tour de la Communauté de Valence (un problème qui ne se posera pas en 2019, le calendrier route ayant été décalé d’une semaine). La solution serait donc la réduction du nombre d’épreuves mais peut-être aussi un remaniement des épreuves qui resteront pour présenter plus de variété de terrains.

Rappelons que Vandenhaute n’est pas spécialement connu pour sa douceur. Lorsque le businessman a fondé Flanders Classics en 2009, il est parti en guère contre les organisateurs du Grand Prix E3 Harelbeke (E3 BinckBank Classic en 2019) et des 3 Jours de La Panne, qui n’ont pas voulu s’associer au projet. Depuis Harelbeke a perdu son créneau du samedi pour passer au vendredi, un jour commercialement moins intéressant pour l’organisateur belge. Quant aux 3 Jours de la Panne, ils ont perdu cette année leur créneau de la semaine précédant le Tour des Flandres et ont dû être réduits à une seule journée de course (plus une épreuve d’un jour femmes) pour survivre. Dans le monde plus petit des organisateurs de cyclo-cross, pas sûr que ceux qui se trouvent sur le chemin des réformes de Vandenhaute aient la faculté de résister.

N’oublions pas non plus que l’Union Européenne de Cyclisme réfléchit actuellement à la possible élaboration d’une Coupe d’Europe de cyclo-cross (lire ici).

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