Tour de San Juan : Winner Anacona frappe fort
Winner Anacona (Movistar) est le grand gagnant de cette étape reine du Tour de San Juan. Le Colombien a profité de la stratégie d’équipe c’est vrai mais il a aussi livré un sacré effort en attaquant tôt dans l’interminable ascension de l’Alto Collarodo. Accompagné de deux coureurs de Medellin, Anacona a tout fait pour creuser au maximum l’écart, quitte à sacrifier ses chances pour la victoire d’étape pensait-on jusqu’à temps qu’il domine au sprint ses deux compagnons d’échappée. Coup double donc. Le coureur de Movistar prend une sérieuse option pour la victoire finale.
169.5 km attendaient les coureurs de la cinquième étape du Tour de San Juan entre San Martín et Alto Colorado et ses plus de 2500 mètres d’altitude. Une étape jugée déterminante pour le classement final, son tracé relativement simple sur le début (une côte de troisième catégorie), voyait les 75 derniers kilomètres ressembler à une course de côte avec l’enchaînement de deux côtés de deuxième catégorie et l’ascension finale de première catégorie située 2565 mètres d’altitude. Même si les pourcentages n’avaient rien d’effrayant, le parcours mettait les coureurs toujours en prise, tout avec une seule véritable descente entre les deux premières difficultés de deuxième catégorie et l’ascension finale.
Une première échappée de 9 coureurs a pris forme lors du vingtième kilomètre. Elle est composée de : Mathus Stocek et Ottavio Dotti (Beltramitsa Hoppla PF), José L. Martínez et Maxi Navarrerete (Equipe d’Argentine), Rasmus Tiller (Dimension Data), Adrián Richeze (A.C.A Virgen de Fatima), Nelson Soto (Caja Rural-RGA), Iñigo Lucero (Municipalidad de Rawson), (Beltramitsa Hoppla PF), Gerardo Tivani (Municipalidad de Pocito). Un contre de 6 coureurs se constitue, avec : Orlando Garibay (Equipe du Mexique) , Cristian Montoya (Medellin), Facundo Cattapan et Kevin Castro (Municipalidad de Rawson), Damiano Cima (Nippo – Vini-Fantini – Faizanè),Giovanni Pedretti (Biesse Carrera). Finalement les deux groupes se rejoignent et ils sont donc 15 en tête, aucun n’étant vraiment dangereux pour le classement général. Ensemble, ils ouvrent la route à partir du kilomètre 38. Arrivant dans la seconde partie de l’étape, le début de la première ascension de deuxième catégorie, ils comptent 7′ d’avance. L’Argentin Cattapan fut le premier à s’extirper de l’échappée dans la deuxième ascension du jour, seul, pendant de nombreux kilomètres.
À 55 kilomètres de l’arrivée, la Movistar prend la tète du peloton, augmentant considérablement le rythme du peloton. La Lotto – Soudal, quelques kilomètres plus tard, viendra également placer deux coureurs en tète du peloton. Une course nerveuse s’ensuit. Alors que l’homme de tète se fait reprendre par le reste de l’échappée et voit son effort solitaire réduit à néant, des bordures scindent le peloton en cinq parties, puis deux, à 40 kilomètres de l’arrivée. Finalement ça se regroupe même si de nombreux éléments ont quand même disparu.
L’échappée s’égraine au fur et à mesure des kilomètres. À 15 kilomètres de l’arrivée, ils ne sont plus que trois en tête : Montoya, Gerardo Tivani et Garibay. Ils comptent 2′ d’avance sur le peloton alors que plusieurs autres coureurs de l’échappée initiale sont entre les deux. À 14 kilomètres de l’arrivée, après avoir longtemps mené l’allure, Movistar passe à l’attaque avec Winner Anacona. Le Colombien est le Movistar le mieux classé au général. César Paredes (Medellin) prend sa roue. Les Deceuninck – Quick Step sont au pied du mur. Ils doivent assurer la poursuite. Petr Vakoč mène l’allure devant Remco Evenepoel et leader du général, Julian Alaphilippe.
Sur cette grande route toute droite, les adversaires de Alaphilippe comprennent que le leader de l’épreuve est exposé aux attaques. Après Anacona, qui est toujours devant avec Paredes, c’est au tour d’un autre Movistar, Richard Carapaz qui attaque. Evenepoel tente de ramener le peloton mais Alaphilippe ne suit pas. Carapaz s’en va avec Efrén Santos (Equipe du Mexique). Ils sont rapidement rejoints par Óscar Sevilla (Medellin).
Devant on a toujours le trio de tête. À 33 », on retrouve Anacona et Paredes. À 1’15 Carapaz, Sevilla et Santos. À 1’30 il y a le peloton Alaphilippe. Il y a danger pour le Français. Anacona n’est qu’à 26 » au général. Anacona et Paredes finiront par rejoindre Montoya en tête, dernier survivant de l’échappée matinale. À 3 kilomètres de l’arrivée, ce trio compte 42 » d’avance sur Carapaz, Sevilla et Santos et 1’20 sur le peloton Alaphilippe.
La meilleure défense étant l’attaque, Alaphilippe passe à l’offensive à 3 kilomètres de l’arrivée. Il a dans sa roue Nairo Quintana (Movistar) et son frère, Dáyer Quintana (Neri Sottoli – Selle Italia – KTM). Alaphilippe ne peut pas pas plus. Une petite partie du groupe revient et malgré une nouvelle tentative ça ne veut pas. Alaphilippe n’arrive ni à s’extirper, ni à réduire l’écart sur Anacona. Celui-ci donne tout en tête du trio de tête quitte à sacrifier ses chances de victoire d’étape. Du moins c’est ce qu’on croit. Anacona lance même le sprint comme pour être sûr d’obtenir le plus grand avantage possible sur Alaphilippe mais au cours du sprint, il domine finalement Paredes et Montoya. Carton plein pour le coureur de Movistar.
Classement de l’étape :
1. Winner Anacona (Movistar) en 4h24’10
2. César Paredes (Medellin)
3. Cristhian Montoya (Medellin)
4. Richard Carapaz (Movistar) à 32 »
5. Óscar Sevilla (Medellin)
6. Efren Santos (Mexique) à 45 »
7. Alejandro Osorio (Nippo – Vini Fantini – Fainzanè) à 55 »
8. Dáyer Quintana (Neri Sottoli – Selle Italia – KTM)
9. Tiesj Benoot (Lotto – Soudal)
10. Gino Mäder (Dimension Data) à 57 »
Classement général :
1. Winner Anacona (Movistar) en 16h01’08
2. Julian Alaphilippe (Deceuninck – Quick Step) à 41 »
3. Óscar Sevilla (Medellin) à 57 »
4. Valerio Conti (UAE Team Emirates) à 1’03
5. Felix Großschartner (Bora – Hansgrohe) à 1’13
6. Richard Carapaz (Movistar) à 1’20
7. César Paredes (Medellin) à 1’24
8. Nairo Quintana (Movistar) à 1’29
9. Remco Evenepoel (Deceuninck – Quick Step) à 1’36
10. Tiesj Benoot (Lotto – Soudal) à 1’38