Tour de Murcie : Luis León Sánchez devant Alejandro Valverde

Pas de sixième victoire sur le Tour de Murcie pour Alejandro Valverde. Le coureur de la Movistar s’est vu priver d’un nouveau succès à domicile par … son ami et voisin. Originaire de Murcie, comme Il Imbatido, Luis León Sánchez s’est imposé au terme des 208 kilomètres de course après avoir décroché Valverde à moins de deux kilomètres de la ligne. Il s’adjuge l’épreuve pour la première fois de sa carrière et ouvre par la même occasion son compteur 2018. Philippe Gilbert (Quick Step Floors) se classe troisième, à plus d’une minute.

Ce Tour de Murcie 2018 démarre sur les chapeaux de roues ! Le peloton est extrêmement agité, et les tentatives d’échappée se multiplient dès les premières minutes. Plusieurs essais sont vains, mais les choses se décantent après quasiment vingt bornes. Sept coureurs prennent les devants, mais ça ne s’arrête pas là. Un grand nombre tente en effet de faire la jonction, et c’est ainsi que l’on se retrouve avec une échappée d’environ 40 hommes ! Précisément, on compte à l’avant : Imanol Erviti, Eduardo Sepulveda (Movistar), Oscar Gatto, Michael Valgren (Astana), Cesare Benedetti, Felix Grossschartner, Lukas Pöstlberger (Bora-hansgrohe), Matteo Trentin (Mitchelton-Scott), Philippe Gilbert, Bob Jungels, Pieter Serry (Quick Step Floors), Matteo Fabbro, Simon Spilak, Mads Wurtz Schmidt (Katusha-Alpecin), Alex Hourniaux, Paul Ourselin, Simon Sellier (Direct Energie), Pieter Vanspeybrouck (Wanty-Groupe Gobert), Nicolay Cherkasov, Evegueni Shalunov (Gazprom-RusVelo), Sergio Samitier, Hector Saez (Euskadi-Murias), Jon Ander Insausti (Fundacion Euskadi), Aaron Verwilst, Dries Van Gestel (Sport Vlaanderen-Baloise), Pablo Torres, Jesus Ezquerra, Jorge Cubero (Burgos-BH), Ryan Anderson, Emerson Oronte (Rally Cycling), Dries De Bondt, Stijn Steels (Verandas Willems Crelan), Robbert De Greef, Etienne van Empel (Roompot-Nederlandse Loterijj), Michal Schlegel Jan Tratnik (CCC Srpandi-Polkowice), Juan Amezqueta, Jonathan Lastra (Caja Rural), Michael van Staeyen (Cofidis) et Oscar Caballero (Dare Gaviota).

Quelques coureurs de renom parviennent donc à prendre le large face au paquet, qui comprend très vite le danger. C’est la formation Astana de Jakob Fuglsang et Luis León Sánchez qui prend dès lors les commandes pour contenir au maximum l’avancée des fuyards. L’écart grimpe donc jusqu’à quatre minutes, mais le groupe est ensuite muselé par le paquet. Certains, sentant l’enterrement de première classe, décident donc de secouer le tout après la première ascension du jour, à 140 kilomètres de la ligne. La Quick Step Floors, en particulier, profite d’une portion venteuse pour faire éclater l’échappée. Serry, Gilbert et Jungels n’emmènent alors que Trentin, Benedetti, Postelberger, Anderson, Vanspeybrouck, Wurtz Schmidt et Benito dans leur sillage. Cette situation ne dure pas puisque le groupe se disloque quelques kilomètres plus loin. Les Quick Step Floors n’emmènent que Trentin et Vanspeybrouck avec eux s’en vont aborder la 2e ascension du jour. Dans le peloton, la formation Movistar se joint à Astana pour mener la chasse, 2’30 derrière.  

Cet écart est stabilisé pendant près de 30 kilomètres, soit jusqu’au pied de la principale montée du jour, l’Alto de Collado Berjemo, situé à 70 bornes du but. Dès les premières pentes, Gilbert passe à l’offensive et se détache immédiatement.Dans le paquet, les équipes Astana et Movistar hausse encore le tempo et lance sur orbite Alejandro Valverde, Jakob Fuglsang et Luis León Sánchez. Alors que les trois hommes se lancent à la poursuite des hommes de tête, Gilbert creuse un écart de 30 secondes sur ses anciens compagnons de fuite. Le Belge bascule ainsi seul en tête, tandis que le trio de favoris issu du peloton reprend le reste du groupe peu avant le sommet. Et ce n’est que quelques minutes plus tard, dans la descente, que la jonction est finalement opérée avec Gilbert. On retrouve alors sept coureurs en tête : Valverde, Fuglsang, Sánchez , Gilbert, Jungels, Serry et Trentin. Ce groupe reste ensemble pendant l’ensemble de la descente, mais dès son issue, alors que la pente remonte, Valverde et Sánchez repassent à l’attaque. Seul Gilbert s’accroche, quelques instants… Le Belge, déjà entamé, est contraint de laisser les deux Espagnols prendre seuls la tête de la course à 40 bornes de la ligne.

Dès lors, sur un parcours relativement plat et exposé au vent, les deux voisins murcians ne cessent de creuser sur leurs concurrents. Gilbert est d’abord repoussé à 30 secondes, puis à plus d’une minute sous la bannière des 30 derniers kilomètres. Les quatre autres chasseurs sont eux déjà pointés à près de trois minutes. La tendance se confirme lors des kilomètres qui suivent et il apparait alors clair que la victoire se jouera entre Valverde et Sánchez Leur avance sur Gilbert atteint les deux minutes et trente secondes à vingt bornes de la ligne et il est maintenu à ce même niveau à dix kilomètres de la ligne. Assurés de se disputer la gagne, Valverde et Sánchez commencent alors à s’économiser en vue de la lutte finale. Il faut toutefois attendre les deux derniers kilomètres pour voir une attaque intervenir. Elle est l’oeuvre de Valverde, mais elle est infructueuse. Sánchez suit facilement, et contre dans la foulée. Il Imbatido tente de prendre la roue mais se rassoit rapidement, et laisse filer Sánchez seul en tête. Le coureur d’Astana s’envole vers la victoire et peut donc savourer devant son public dans les derniers hectomètres avant de lever les bras à l’approche de la ligne. Valverde termine en seconde position et Gilbert conserve sa troisième place.

Classement 

1 Luis León Sánchez (Astana) en 5h06’34
2 Alejandro Valverde (Movistar) à 0’15
3 Philippe Gilbert (Quick Step Floors) à 2’15
4 Matteo Trentin (Mitchelton-Scott) à 3’54
5 Pieter Serry (Quick Step Floors)
6 Jakob Fuglsang (Astana)
7 Bob Jungels (Quick Step Floors) à 3’57
8 Willie Smit (Katusha – Alpecin) à 5’11
9 José Joaquín Rojas (Movistar) à 5’16
10 Pieter Vanspeybrouck (Wanty – Groupe Gobert)