Vincenzo Nibali : « Je voulais gagner pour Michele »
Vincenzo Nibali a réalisé quelque chose de fort hier sur le Tour de Croatie. Dépossédé de son maillot de leader dans l’étape reine et dans l’ascension d’Ucka, l’Italien est parvenu à surprendre son jeune rival Jaime Roson et son équipe Caja Rural durant la dernière étape hier pour aller chercher des bonifications, lors d’un sprint intermédiaire, lui permettant de prendre le première place du classement général provisoirement avant d’assurer le coup dans le final de Zagreb. Mais à l’arrivée, même si le Requin de Messine a bien voulu se plier au protocole en sabrant le champagne et en affichant un léger sourire pour la photo, il avait la tête ailleurs avec une grosse pensée pour Michele Scarponi. « Ce n’était pas facile, a-t-il résumé dans un communiqué de son équipe. Les derniers jours ont été très tristes et durs et j’ai roulé avec de la tristesse dans le cœur. Aujourd’hui (hier), j’étais en bonne condition et j’ai gagné le sprint intermédiaire. Le sprint final n’était pas si simple. La course a montré que notre préparation pour Giro est sur la bonne voie. Je me sens de mieux en mieux tous les jours et j’attends avec impatience le Giro d’Italia. »
Il n’a pas manqué de dédier ce succès, son premier de la saison, à son ami décédé la veille sur ses routes d’entraînement. Il a tenu à lui rendre hommage. « Cette victoire est pour Michele, pour un grand ami, il était comme un frère pour moi, a-t-il ajouté après de nos confrères de la Gazzetta dello Sport. Les deux derniers jours ont été difficiles et tout le monde peut comprendre pourquoi. Je voulais gagner pour Michele. Je veux me souvenir de lui avec un sourire sur le visage, toujours prêt à faire une blague. »
Il a également eu des mots pour sa famille. « Les nouvelles de sa mort m’ont laissé en état de choc. Je ne pouvais pas penser à autre chose lorsque j’étais en course. J’ai pensé à Michele et à sa jeune famille, à sa femme Anna et à leurs jumeaux Giacomo et Tommaso. On peut parler durant des jours de ce qui est arrivé et se demander pourquoi. Je souhaitais qu’il vienne avec moi chez Bahrain-Merida à l’époque, afin qu’il soit toujours avec moi. C’est tellement absurde ce qui s’est passé. C’est impossible de comprendre et d’accepter. »
Désormais, Nibali devra tenter de passer outre cet événement tragique pour d’aborder le Giro de la meilleure des manières. Le Transalpin semble en tout cas monter en puissance. Il aura désormais rendez-vous le 5 mai.