Tour de Romandie : La « spéciale » Thomas De Gendt
Thomas De Gendt leur a refait le coup. Tout le peloton est pourtant au courant désormais, mais le Belge a réussi à mener à bien une nouvelle échappée. Cette fois-ci, sur le Tour de Romandie, quelques semaines après celle réussie sur le Tour de Catalogne. Le coureur de la Lotto-Soudal donc intégré le bon groupe de fuite dans la deuxième étape de l’épreuve helvétique, et a finalement été le seul à résister au peloton, qui lui avait sans doute laissé un avantage trop conséquent avant d’entamer réellement la poursuite. Sonny Colbrelli, après un gros travail de ses coéquipiers de la Bahrain-Merid, n’a ainsi pu sprinter que pour la deuxième place, acquise devant Samuel Dumoulin (AG2R-La Mondiale). Primoz Roglic (LottoNL-Jumbo), un temps menacé par Nathan Brown (EF Education First) présent dans l’échappée, conserve son maillot jaune.
Contrairement à la veille, la bagarre pour prendre l’échappée du jour sur la deuxième étape du Tour de Romandie dure un petit moment. Un bon groupe de neuf coureurs, avec Thomas De Gendt, Victor Campenaerts (Lotto-Soudal), Andrei Grivko (Astana), Silvan Dillier (AG2R-La Mondiale), William Clarke (EF Education First), Maxim Belkov (Katusha-Alpecin) et Fabien Doubey (Wanty-Groupe Gobert) prend pourtant les devants dès le premier kilomètre, suivi par David Lopez (Team Sky) et Peter Kennaugh (Bora-hansgrohe). Néanmoins, la première bosse se profile après seulement quelques minutes de course et le peloton opère alors la jonction, à la suite de divers contres. Mais certains à l’avant ne renoncent pas, à savoir De Gendt, Campenaerts et Grivko, qui insistent, et qui font d’ailleurs la différence avec deux nouveaux compagnons, Matteo Fabbro (Katusha-Alpecin) et Nathan Brown (EF Education First). Cette fois-ci, c’est la bonne, et ce sont donc cinq coureurs qui s’en vont mener les débats en tête de course.
Au sommet du premier col, l’écart n’est même pas de trois minutes, mais il va ensuite peu à peu gonfler, tandis que la LottoNL-Jumbo se contente simplement d’imprimer un tempo tranquille dans le peloton. Ainsi, alors que l’avance des échappés grimpe au fil des kilomètres, Matteo Fabbro est victime d’un problème mécanique. Surtout, l’Italien décide de se relever après celui-ci, ne faisant pas l’effort de revenir sur ses compagnons de fuite, qui poursuivent leur route sans lui. Ils jouissent aussi d’une avantage de plus en plus conséquent, qui atteint les sept minutes avant les cent derniers kilomètres. Dans une phase de transition, le peloton continue d’évoluer de manière apathique et entame ainsi la dernière ascension du jour, le Col des Etroits (5,6 km à 6,1%), avec 7’40 de retard sur le quatuor de tête. Il reste alors 70 bornes, et le quatuor devient rapidement un trio dans les premières pentes de cette ultime difficulté répertoriée. Grivko doit lâcher prise et laisse s’enfuir De Gendt, Campenaerts et Brown. Dans le paquet, une réaction semble s’enclencher, mais elle est tardive, et elle ne permet surtout de ne reprendre qu’une minute lors de l’ultime bosse du jour avant une longue descente.
Les trois hommes basculent donc à 65 kilomètres de la ligne avec plus de six minutes d’avance, et si Bahrain-Merida tente de mener la chasse dans la portion descendante, l’écart ne diminue que dans de faibles proportions, étant toujours de 5’30 à 40 kilomètres de la ligne. En tête, ce sont principalement les hommes de la Lotto-Soudal qui se relaient, et Campenaerts doit d’ailleurs se relever à un peu moins de 30 kilomètres du but, après avoir franchi une première fois la ligne d’arrivée. Il laisse son leader en découdre avec Nathan Brown, et ça ne tarde pas à se décanter. Dans un faux-plat montant, le Belge fait valoir sa force et décroche l’Américain en force, à la pédale. Dès lors, Thomas De Gendt s’envole définitivement en tête de course, avec à cet instant, quatre minutes d’avance. Dans le peloton, la Bahrain-Merida obtient l’aide temporaire d’AG2R-La Mondiale, Sky ou LottoNL-Jumbo, mais qu’importe, l’écart ne se réduit que trop peu pour espérer la victoire. Sous la bannière des 20 derniers kilomètres, le Belge conserve près de quatre minutes d’avance. Les coéquipiers de Sonny Colbrelli continuent pourtant de travailler quelques minutes supplémentaires, mais c’est sans espoir.
Finalement, à quinze kilomètres de la ligne, ce sont les hommes de Roglic qui reprennent la main pour permettre au Slovène de conserver le maillot jaune face à Nathan Brown, pointé à seulement 26 secondes au général et toujours intercalé. La Sky vient également prêter main forte aux avant-postes à dix bornes du but, mais De Gendt est lui déjà assuré de l’emporter, avec près de trois minutes d’avance. Le Belge ne subit ni problème mécanique, ni défaillance incroyable et peut donc profiter de ses derniers kilomètres, sans véritable pression. Brown, en revanche, malgré ses efforts, doit rendre les armes et abandonner ses rêves jaunes à deux kilomètres du but. Pour sa part, le coureur de la Lotto-Soudal s’en va tranquillement cueillir sa deuxième victoire de la saison, son énième en carrière grâce à une échappée, réalisant ainsi sa « spéciale ». Deux minutes plus tard, c’est finalement Sonny Colbrelli (Bahrain-Merida) qui remporte le sprint pour la deuxième place devant Samuel Dumoulin (AG2R-La Mondiale). Primoz Roglic (LottoNL-Jumbo) reste lui paré du maillot jaune.
Classement de la deuxième étape
1 Thomas de Gendt (Lotto Soudal)
2 Sonny Colbrelli (Bahrain Merida) à 2’04
3 Samuel Dumoulin (AG2R La Mondiale) t.m.t
4 Michael Matthews (Sunweb)
5 Michael Mørkøv (Quick-Step Floors)
6 Xandro Meurisse (Wanty – Groupe Gobert)
7 Diego Rosa (Team Sky)
8 Egan Arley Bernal (Team Sky)
9 Pierre Latour (AG2R La Mondiale)
10 Antoine Duchesne (Groupama – FDJ)
Général après la deuxième étape
1 Primoz Roglic (LottoNL-Jumbo)
2 Rohan Dennis (BMC) m.t
3 Geraint Thomas (Team Sky) à 0’04
4 Diego Rosa (Team Sky) à 0’05
5 Pierre Latour (AG2R La Mondiale) m.t
6 Gorka Izagirre (Bahrain Merida) à 0’08
7 Egan Arley Bernal (Team Sky) à 0’10
8 Jonathan Castroviejo (Team Sky) m.t
9 Pierre Rolland (EF Education First) m.t
10 Richie Porte (BMC) à 0’13