Dylan Teuns est désormais un gagneur
Il l’a fait ! Dylan Teuns (BMC) a tenu au terme d’une dernière étape du Tour de Pologne à haut risque. C’était pourtant loin d’être gagné. La veille (jeudi), le Belge avait montré des signes de faiblesses dans la dernière ascension. Avec 12 coureurs en 43 secondes, il était exposé à tous les dangers sur un dernier round au parcours difficile. On a d’ailleurs bien cru que s’en était fini après l’avant dernière ascension quand le maillot jaune était distancé du groupe des favoris. Mais comme la veille ses adversaires n’ont pas réussi à s’entendre. Teuns revient alors avec l’aide de Tejay Van Garderen, à qui le Belge doit beaucoup. Mais il restait encore la montée finale. Après ce que l’on venait de voir, on ne donnait pas cher de la peau de Teuns mais dès la première attaque de Wout Poels (Team Sky), le maillot jaune saute dans la roue. Il ne sera plus jamais distancé. Et s’il restait les bonifications sur la ligne, Rafal Majka (Bora – Hansgrohe) ne fait pas mieux que troisième. Insuffisant. Après le VOO Tour de Wallonie, Teuns remporte donc sa première course par étapes World Tour. La consécration pour le coureur de 25 ans qui passe clairement un palier supérieur cette année, notamment après sa troisième place au sommet du Mur de Huy lors de la dernière Flèche Wallonne.
« C’était l’élément important : rester calme, déclarait-il sur le site de son équipe. Nous avions besoin de contrôler le top10 et de faire attention dès le départ car ça aurait pu être piégeux. Ça s’est bien passé et une grosse échappée est partie sans coureurs dangereux pour le général. UAE Team Emirates a pris le contrôle et donc nous pouvions rester protégés derrière eux, laisser 4′ et ramener l’écart à 2′ dans le final pour les laisser jouer la victoire. Mais ce n’est pas comme ça que ça s’est passé« . En effet en laissant l’échappée se jouer la victoire, le danger des bonifications s’éloignait.
« Je me sentais bien au pied de l’avant dernière ascension, celle avec les forts pourcentages. Mais quand nous l’escaladions, j’ai senti que j’étais proche de la limite et j’ai eu beaucoup de mal à récupérer entre la fin de cette ascension et le début de la dernière. Ça a été un moment très difficile pour moi. J’ai eu vraiment beaucoup de chance d’avoir Tejay Van Garderen avec moi. Il imprimait le train dans le groupe mais finalement c’était trop rapide pour moi alors je l’ai appelé à la radio et il a mené le train parfait dans cette portion montante. J’étais toujours à la limite mais pas au delà de la limite et donc j’ai pu revenir dans la descente puis récupérer en restant dans la roue de Tejay. Il y avait ensuite une partie plate où j’ai pu récupérer encore un peu plus. Dans la dernière ascension je me suis dit « maintenant c’est le moment de tout donner ». Je pouvais voir que Tejay en avant encore dans les jambes. Majka a essayé de m’attaquer à trois reprises et je savais que je devais suivre. Les jambes brulaient terriblement dans le sprint final mais je savais pourquoi je le faisais. J’ai vraiment donner tout ce qu’il me restait dans les jambes ».
Teuns remportait son premier succès professionnel il y a moins de deux semaines et le voilà désormais avec cinq victoires (2 étapes et le général du VOO Tour de Wallonie, 1 étape et le général du Tour de Pologne), dont deux World Tour, en un si court laps de temps. « J’ai démontré ces deux dernières années que je pouvais faire de bons résultats. Sur le Tour de Wallonie, j’avais vraiment confiance en moi et quand je suis arrivé sur le Tour de Pologne, on m’a dit, deux jours avant le départ, que je co-leaderai l’équipe avec Samuel Sanchez. J’ai réalisé que l’équipe croyait en moi. J’ai commencé à accumuler de plus en plus de confiance. J’ai connu un Giro d’Italia difficile car j’étais malade mais après j’ai bien récupéré et j’ai fais un bon stage en altitude. Et maintenant les victoires s’enchainent. J’ai franchi le palier pour devenir le gagneur que j’étais chez les Espoirs« .