Philippe Gilbert : « J’ai fini complètement mort »
Double vainqueur de l’Omloop Het Nieuwsblad, il y a près de dix ans (2006 et 2008), Philippe Gilbert se présentait ce samedi au départ de l’édition 2017 dans un état d’esprit particulier. Arrivé chez Quick Step Floors cet hiver, le champion de Belgique n’a pas caché son envie de disputer davantage de courses flandriennes, dont le Tour des Flandres, malgré le vivier conséquent dont dispose déjà Patrick Lefévère. Ainsi, pour mériter sa place en vue du Ronde, le Wallon devait prouver qu’il n’avait pas perdu tous ses repères sur les Classiques pavées, lui qui n’en avait plus disputé une de niveau WorldTour depuis … 2013. Le test se sera avérant plutôt concluant dans ce premier acte du week-end d’ouverture, bien que Philippe Gilbert, perfectionniste, ne pouvait évidemment pleinement se satisfaire d’une treizième place à l’arrivée. Il livrait son ressenti auprès des médias à l’arrivée, dont VeloPro.fr.
Comment s’est passé cet Omloop Het Nieuwsblad pour vous ?
J’étais à contre-temps en permanence, donc j’ai un peu subi. Comme je le disais hier, je pense que de n’avoir que très peu couru cette saison m’a joué des tours. Mais sachant que la saison est très longue, et qu’un programme très chargé m’attend, c’était un choix assumé pris de concert avec l’équipe. On savait qu’il y avait ce risque de manquer de rythme aujourd’hui, ça a été le cas. J’ai quand même réussi à être dans le deuxième groupe mais avec beaucoup de peine. C’était très difficile pour moi.
Où étiez-vous au moment de la chute massive à soixante kilomètres de l’arrivée ?
J’étais derrière mais je n’ai pas été touché. Honnêtement, je ne me suis pas aperçu que Tom Boonen avait été pris. C’était assez chaotique au niveau des informations. J’avais déduis qu’il était devant avec Sagan… Je ne savais pas trop si on devait rouler, on était un peu perdu. C’est toujours le cas sur ce genre de courses quand on est derrière. De mon côté, ça a été une longue poursuite pour revenir devant. Je suis passé de groupe en groupe et j’ai fini complètement mort.
C’est tout de même encourageant pour votre retour sur les Flandriennes…
Ce n’était pas une grande journée mais ce n’était pas trop mauvais non plus. On voit qu’il est en revanche vraiment nécessaire d’avoir du rythme sur ce genre de courses. C’est sur les premiers mètres après les virages, dans les relances, qu’on le sent vraiment. Il nous manque cette vélocité. Ca se joue à quelques pourcentages, mais ça fait la différence. Quoiqu’il en soit, c’est bien d’avoir fait cette course et ça m’aidera sûrement pour les courses à venir. C’était un beau parcours. C’est une façon totalement différente de courir, que j’ai un peu oublié et à laquelle je dois donc me refaire.
Il était impossible de rejoindre le trio de tête dans le final ?
Il y avait un gros niveau aujourd’hui. C’est un beau podium, quasiment le même que l’an passé. On savait que ce serait difficile de revenir. Il y avait au moins dix motos devant, ça fait une vraie différence. Et puis malheureusement, 2-3 coureurs ont commencé à calculer quand c’est descendu sous les 30 secondes, au lieu d’en remettre une couche.