Omloop Het Nieuwsblad : Zdeněk Štybar s’offre sa première Flandrienne !
Cela faisait si longtemps qu’il l’attendait. Il la tient désormais définitivement. Zdenek Stybar (Deceuninck-Quick Step) est allé conquérir ce samedi sa toute première Classique Flandrienne en carrière, s’offrant avec l’Omloop Het Nieuwsblad la première épreuve pavée de la saison 2019. Le Tchèque apporte aussi à l’écurie de Patrick Lefévère son premier succès dans l’évènement depuis … 2005. Parmi les plus costauds aujourd’hui, Stybar s’est défait de ses quatre derniers concurrents à deux kilomètres de l’arrivée. Greg Van Avermaet (CCC) s’est lui contenté de la deuxième place en réglant au sprint Tim Wellens (Lotto-Soudal), Alexey Lutsenko (Astana) et Dylan Teuns (Bahrain-Merida) dans cet ordre.
Attendu avec impatience par de nombreux, le départ de l’Omloop Het Nieuwsblad s’avère moins excitant qu’attendu. En effet, dès les premières minutes, un duo s’enfuit et le peloton laisse faire. On retrouve là Roy Jans (Corendon-Circus) et Tom Wirtgen (Wallonie-Bruxelles), qui prennent d’abord seuls les commandes avant d’être rattrapés par un autre duo, composé de Tom Devriendt (Wanty-Groupe Gobert) et Alex Howes (EF Education First), après une dizaine de kilomètres. C’est donc ce quatuor qui s’en va ouvrir la route pendant que le peloton lève très franchement le pied. À tel point que l’avance de l’échappée passe la barre des 10 minutes après environ 30 kilomètres de course. Il grimpe même à 14 minutes dix bornes plus loin. C’est alors que le peloton, sous la houlette de la Deceuninck-Quick Step, décide de mettre en route, progressivement. Tim Declercq et Iljo Keisse se mettent à la planche pour leurs leaders, et alors que les premiers secteurs et premiers bergs sont franchis, l’avance de l’échappée est réduite à 8 minutes au moment de passer la mi-course. La tension monte alors d’un cran et le tempo s’accélère dans le paquet. Le quatuor de tête voit son avance fondre, et encore plus lorsque des relances s’opèrent dans le Leberg, à plus de 85 bornes du but.
L’initiative est de Kenneth Vanbilsen (Cofidis), et le Belge est imité par une quinzaine d’hommes. Certains favoris profitent de la situation pour sortir et on se retrouve bientôt avec un groupe intercalé comprenant de sacrés noms. Une chute se produit néanmoins dans ce groupe, dans un virage, et une poignée de concurrents sont écartés. Alors, après quelques instants de confusion, la composition du groupe apparait clairement. Sont présents Chris Lawless, Ian Stannard (Team Sky), Taco Van der Hoorn (Jumbo-Visma), Lionel Taminiaux, Emils Liepins (Wallonie-Bruxelles), Stijn Vandenbergh, Oliver Naesen (AG2R-La Mondiale), Frederik Backaert (Wanty-Groupe Gobert), Zdenek Stybar (Deceuninck-Quick Step), Jurgen Roelandts (Movistar), Jens Keukeleire (Lotto-Soudal), Bert Van Lerberghe (Cofidis), Mads Pedersen, Alex Kirsch (Trek-Segafredo), Boy Van Poppel (Roompot-Charles). Ce groupe prend jusqu’à 30 secondes d’avance, mais la présence de gros noms en son sein provoque une inévitable réaction du peloton, notamment par la CCC de Greg Van Avermaet et l’équipe EF Education First de Sep Vanmarcke. Un duel entre les poursuivants et le peloton s’installe alors. Et il dure près d’une demi-heure. Après des efforts insatiables, la CCC parvient finalement à boucher le trou et annihiler la tentative des Stybar, Naesen, Keukeleire, Pedersen ou autres Stannard…
C’est donc dans le Falkenberg, à 65 kilomètres du but, que tout revient dans l’ordre. Malgré tout, de nouvelles offensives font immédiatement irruption. Cette fois-ci, elles sont vaines. La tension retombe quelques instants malgré la brève attaque de Jasper De Buyst (Lotto-Soudal). En revanche, suite aux mouvements de course, les échappés ne comptent plus qu’une petite minute d’avance avant les 60 derniers kilomètres. Ils parviennent toutefois à survivre au Wolvenberg, en particulier Tom Devriendt, qui prend seul les devants. Derrière, le peloton se recompose après une chute l’ayant coupé en plusieurs morceaux. À 50 bornes du but, alors que la course s’en emprunter le secteur pavé de Kergate, Devriendt est repris par Wirtgen, son ancien compagnie de fuite … et Planckaert, revenu depuis le peloton ! Dans le peloton, justement, 20 secondes derrière, Philippe Gilbert teste ses adversaires et place une accélération. Tous les gros poissons répondent et un regroupement s’opère dans la foulée. Seul Planckaert s’isole en tête et c’est donc dans une situation relativement claire que tout ce petit monde s’en va affronter le Molenberg. Et comme attendu, c’est là que tout se décante. La Jumbo-Visma fait exploser le peloton au pied et en ressortent une quinzaine de coureurs.
Ou plutôt, une quinzaine de favoris, à savoir Greg Van Avermaet (CCC), Daniel Oss, Jempy Drucker (Bora-hansgrohe), Dylan Teuns, Sonny Colbrelli (Bahrain-Merida), Danny van Poppel, Wout van Aert (Jumbo-Visma), Yves Lampaert, Zdenek Stybar (Deceuninck-Quick Step), Silvan Dillier, Oliver Naesen (AG2R-La Mondiale), Tim Wellens, Tiesj Benoot (Lotto-Soudal), Matteo Trentin (Mitchelton-Scott), Ian Stannard (Team Sky), Alexey Lutsenko (Astana). Et Baptiste Planckaert, lui, s’accroche dans ce groupe de favoris. Il reste donc quarante kilomètres et la course est véritablement lancée. Le groupe des favoris ne tarde pas à prendre 20-25 secondes sur un premier peloton, mais derrière, Sunweb, Groupama-FDJ, EF Education First ou bien Direct Energie, toutes piégées, continuent d’entretenir l’espoir pour la vingtaine de poursuivants. Peu avant l’enchaînement Berendries-Elverenberg, juste avant le panneau des trente derniers kilomètres, l’écart est jugé suffisant par Terpstra pour relancer en contre. Le Néerlandais emmène quelques coureurs avec lui tandis qu’à l’avant également, ça bouge. Lutsenko fait mal à tout le monde, au train, dans le Berendries, mais c’est finalement à la suite d’une chute de Tiesj Benoot au pied de l’Elverenberg que la sélection s’opère devant. D’autant que Greg Van Avermaet place une grosse relance. Dès lors, les choses s’éclaircissent.
Au sommet, seuls Teuns, Lutsenko, Wellens, Stybar et Oss sont en mesure de l’accompagner. Ce groupe de six hommes prend la direction du Mur de Grammont tandis qu’une vingtaine de concurrents les chassent à une quinzaine de secondes. La Sky permet à l’écart de ne pas grimper davantage, sans pour autant réussir à le réduire. Alors, les six « échappés » se présentent dans la commune de Grammont avec une avance stable de quinze secondes. Ils entament le Mur roues dans roues, et avec Van Avermaet aux commandes. Le Belge imprime un solide tempo mais c’est Stybar qui passe aux choses sérieuses dans les passages les plus difficiles. Les deux hommes semblent les plus forts en tête, mais seul Daniel Oss est en réalité lâché sur ces pentes mythiques. Lutsenko, Wellens et Teuns serrent les dents mais sont encore bien présents. En chasse, c’est Niki Terpstra qui sonne la charge, mais le Néerlandais ne reprend rien, et ne lâche pas grand monde. Au sommet, une quinzaine de coureurs composent encore le groupe de contre, à 20 secondes des désormais cinq leaders. Le Bosberg ne tarde alors pas à se présenter, et l’avance gonfle à 30 secondes pour Van Avermaet et ses compères suite à un relâchement en chasse. Dans l’ultime bosse du jour, Van Avermaet repasse à l’attaque, mais ne fait pas suffisamment la différence pour sortir. À nouveau, les cinq de tête se regroupent à la bascule.
Derrière, la montée se fait au train, et alors que débute les dix derniers kilomètres, Dillier se met au service de Naesen, tandis que Durbridge et Oss font de même pour Trentin et Drucker. Néanmoins, l’écart observé de 30 secondes au pied du Bosbert demeure. Et ce tout au long des kilomètres qui suivent. Devant, le quintette ne chôme pas et s’entend parfaitement, même après une première offensive de Van Avermaet à sept bornes du but. C’est finalement à quatre kilomètres de la ligne, alors qu’une demi-minute les sépare toujours des chasseurs, que ça se désorganise quelque peu. Le premier à lancer l’estocade est Tim Wellens. Le coureur de la Lotto-Soudal tente de profiter d’un terre-plein mais est bien contenu par Van Avermaet. Sauf que Stybar suit également… et contre ! Le champion olympique tente malgré tout d’y aller, avant de se rétracter. Personne ne vient relayer le coureur de la CCC et Stybar s’envole à 1500 mètres de la ligne. Lutsenko prend un court relais mais se relève une fois suivi par ses concurrents. La messe est dite et Stybar passe sous la flamme rouge avec un bel écart. De quoi le laisser savourer les derniers hectomètres et sa première victoire dans une Classique Flandrienne. Quelques secondes plus tard, Van Avermaet règle Wellens pour la deuxième place; Lutsenko et Teuns complètent le top-5, Drucker s’adjuge la sixième place.
Classement
1 Zdeněk Štybar (Deceuninck – Quick Step)
2 Greg Van Avermaet (CCC)
3 Tim Wellens (Lotto Soudal)
4 Alexey Lutsenko (Astana)
5 Edward Theuns (Trek – Segafredo)
6 Jempy Drucker (BORA – hansgrohe)
7 Yves Lampaert (Deceuninck – Quick Step)
8 Philippe Gilbert (Deceuninck – Quick Step)
9 Matteo Trentin (Mitchelton-Scott)
10 Oliver Naesen (AG2R La Mondiale)
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