Michael Valgren : « Je suis à 100% sûr que l’équipe va continuer »
Une drôle de journée ! Dans la nuit une bien mauvaise nouvelle tombait du côté de l’équipe Astana. Celle-ci n’a pas reçu la subvention du gouvernement kazakh et elle pourrait bien disparaître en cours de saison si la situation ne s’arrange pas rapidement (lire ici). Quelques heures plus tard, Michael Valgren remporte la première grande course de la saison. Une victoire à l’image de l’excellente dynamique de la formation kazakh actuellement. L’équipe d’Alexandre Vinokourov réalise en effet un excellent début de saison avec notamment les belles performances de Luis León Sánchez et Jakob Fuglsang en Espagne et celles de Magnus Cort Nielsen, Miguel Ángel López et Alexey Lutsenko à Oman. La victoire de Valgren apporte une nouvelle pierre à l’édifice et offre une sixième victoire à Astana (en comptant celle de Moreno Moser au Trofeo Laigueglia sous le maillot de la sélection italienne).
« Nous avons une équipe forte toute l’année, expliquait-il à l’arrivée. On s’est entraîné vraiment très dur depuis le premier stage en décembre. Je pense qu’on a beaucoup appris de l’an passé. Ça n’avait pas été super et on a changé beaucoup de choses dès le mois de décembre et je pense qu’on oeuvre plus comme une équipe aujourd’hui. Et le succès appelant le succès… On a commencé fort et on continue de surfer sur cette vague et on y croit. Pour moi, c’est aujourd’hui la plus belle victoire de ma carrière bien entendu. J’ai gagné plusieurs fois sur le Tour du Danemark mais ce n’est pas le niveau WorldTour et ici, il y avait les meilleurs coureurs de classiques. Je ne pouvais pas être plus content » .
Le coureur de 26 ans suit en effet une progression constante, brillant à la fois sur les pavés et sur des profils plus typés ardennais (2e de l’Amstel Gold Race 2016). Aujourd’hui il a dû mêler force physique et tactique pour s’imposer mais a aussi pu s’appuyer sur ses équipiers Oscar Gatto et Alexey Lutsenko. Astana était d’ailleurs la seule équipe comptant plusieurs unités à l’avant lorsque la course s’est réellement décantée après le Mur de Grammont. « Après le Mur, il y avait un fort vent de face, poursuit Valgren. Personne ne voulait prendre la tête du groupe à cause de ça mais il y avait le peloton pas très loin derrière. Fallait-il attaquer, fallait-il collaborer ? C’était effectivement très tactique. Moi j’avais la chance d’avoir deux équipiers avec moi dans le groupe. Ils ont contribué à ce que ça se regarde derrière une fois que j’ai attaqué » .
Bel exploit collectif quand on sait la situation difficile de l’équipe et, depuis que celle-ci est publique, les questions pressantes des médias. « Pour être honnête, je n’y pense pas, tranche le vainqueur du jour. Moi je suis satisfait, nous allons sur les courses, nous sommes payés, on peut se concentrer sur la course. Tout va bien » . Pourtant Vinokourov a affirmé que les salaires n’étaient plus payés mais Valgren balaie la question. On ne peut pas lui en vouloir. Le Danois vient de signer la plus belle victoire de sa carrière mais toute l’actualité d’Astana est concentrée sur le devenir de l’équipe. Lui affiche une sérénité parfaite : « Je suis à 100% sûr qu’on va continuer » affirme-t-il sans détour. Vino lui a-t-il annoncé ? « Non mais j’y crois. Je vois comment ça se passe dans l’équipe et je n’ai pas de doutes » . Puisse-t-il dire vrai.
En attendant, Valgren s’affirme comme un des coureurs à suivre à l’avenir pour les Flandriennes… Mais encore faudra-t-il que son équipe trouve une solution pour survivre car les paroles d’Alexandre Vinokourov étaient assez alarmantes, et il y a encore quelques semaines avant que la saison des Flandriennes ne reprennent.