Peter Stetina, une opportunité rare mais convertie

Depuis quelques temps, Peter Stetina arbore une jolie moustache qui tend à rappeler ses origines américaines, lui le natif de Boulder. C’est d’ailleurs généralement de l’autre côté de l’océan Atlantique que le coureur de la Trek-Segafredo a l’occasion de s’exprimer, et de laisser exprimer ses qualités. Cette année, c’est même dans son état d’origine du Colorado, à l’occasion de la « Classic » éponyme, qu’il a décroché ses meilleurs résultast, avec un podium d’étape et la cinquième place finale. Le grimpeur de 30 ans a le champ libre sur ses terres, ce qui contraste avec son rôle usuel d’équipier auprès de Bauke Mollema et d’Alberto Contador. Stetina était en outre de la partie pour la tournée d’adieux d’El Pistolero sur la Vuelta, faisant même parfois guise de rampe de lancement pour son leader espagnol.

Jeudi, sur Milan-Turin, l’Américain a pu jouer sa propre carte dans l’ascension finale de Superga, et il a plutôt converti cette opportunité, rare à défaut d’être unique, en allant chercher la dixième place. « Je dois me satisfaire de ma performance, surtout sachant comment j’ai fini la Vuelta, et avec la Lombardie et la Chine à l’horizon, a exposé Peter Stetina. C’est déjà bien de pouvoir réussir cela après une longue saison. J’ai eu l’opportunité de prendre le leadership car Bauke (Mollema) voulait se concentrer sur le Tour de Lombardie, et quand j’ai ma chance en Europe, je dois la saisir. Les gars ont superbement travaillé pour moi, ils m’ont protégé toute la journée. Ils ont vraiment cru en moi. C’était vraiment spécial et je me devais de les récompenser. »

Lui-même très rodé au rôle d’équipier, l’ancien pensionnaire de la Garmin et de la BMC a plutôt bien assumé son statut d’un jour, se mêlant à la bagarre avec quelques uns des meilleurs grimpeurs du monde dans une Classique historique s’il en est : « Kiel (Reijnen) s’est vraiment assuré que je sois en première position au pied de Superga, et nous avons presque chuté. Ensuite, ce fut une course d’usure et de sélection dans la première montée, et dans la seconde, il y a eu quelques attaques au pied, et quelques mecs ont fait le trou, comme Uran et Yates. Je me sentais vraiment bien et j’ai pu rester avec Quintana, Poels et Pinot pendant un moment. Puis, à 1500 mètres de la ligne, c’était un effort de Vo2 Max jusqu’au sommet. C’était du chacun pour soi. » Revenu de multiples fractures, à la rotule et aux côtes, après sa terrible chute sur le Tour du Pays Basque en 2015, Peter Stetina a peut-être prouvé hier à ses dirigeants qu’il était en mesure d’endosser davantage de responsabilités. Qui plus est après le départ d’Alberto Contador à la retraite.

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