Michal Kwiatkowski trop à contre-temps
Ce n’est donc pas Michal Kwiatkowski qui succédera à Erik Zabel en tant que dernier coureur à avoir réalisé le doublé, d’une année sur l’autre, sur Milan-San Remo. Lauréat la saison dernière au terme d’un final musclé face à Peter Sagan et Julian Alaphilippe, le Polonais n’a pris que la onzième place ce samedi, au sein du sprint du « peloton ». N’ayant pu se défaire des meilleurs spécialistes de la dernière ligne droite, il avait évidemment d’ores et déjà course perdue au bas du Poggio. Vincenzo Nibali, lui, a su échapper aux griffes des meilleurs finisseurs, trouvant le parfait timing pour prendre ses distances, avant de résister. Derrière, malgré quelques relances, « Kwiato » s’est montré impuissant.
« C’était une journée très difficile, je me sentais très bien, mais c’était un final assez étrange, a résumé l’ancien champion du monde. Nibali était fort, et en tant qu’Italien sur Milan-Sanremo, c’était quelque chose. Mais quand il est parti, il a aussi profité qu’il n’y ait pas vraiment de mouvements dans le peloton. J’attendais pour ma part la partie la plus raide du Poggio et j’ai essayé deux fois d’attaquer. La première, j’ai directement eu Sagan dans ma roue, puis j’ai essayé une deuxième fois. Mais ça ne menait nulle part avec le vent de face, et j’avais conscience que l’avantage de Nibali était assez grand. Je comptais finalement sur les équipes de sprinters pour refermer le trou et j’ai à nouveau essayé dans la descente, mais c’était assez risqué et j’étais tout de suite marqué. Nous étions là, au bon moment au bon endroit sur la Cipressa, et aussi sur le Poggio, nous avons juste raté le bon coup de Nibali, et avec nos cartes au sprint, il était bien sûr difficile de battre ces gars-là. »
Malgré sa déception à l’arrivée, Kwiatkowski n’oubliaitpas de rendre hommage à ses collègues, omniprésents dans cette Classicissima 2018 : « L’équipe a très bien roulé et je suis très reconnaissant envers tout le monde, surtout envers Luke [Rowe] qui a longtemps mené en tête de peloton. Il était encore pour nous aider avant les trois Capi, donc c’était une performance vraiment impressionnante de sa part. »