Luke Rowe conquiert son premier podium sur les pavés
En décidant de se focaliser davantage sur les courses par étapes l’an passé, Geraint Thomas a fait le bonheur d’un homme. Luke Rowe, pour ne pas le citer, s’épanouit désormais complètement sur les Classiques. Car bien qu’habitué des joutes flandriennes, le Gallois n’avait jusqu’en 2016 pas réellement pu jouer sa chance en raison de la présence de Bradley Wiggins, Ian Stannard et Thomas dans l’effectif. D’équipier, Rowe est passé co-leader dans l’écurie britannique. Un statut qu’il a légitimement acquis au gré de ses performances en constante progression ces dernières saisons. Il ne manquait qu’un podium pour confirmer l’accession au très haut-niveau de Luke Rowe sur les épreuves pavées. Après de multiples essais, et quelques performances notables, celui-ci est arrivé à l’occasion de Kuurne-Bruxelles-Kuurne, ce dimanche, au terme d’une course de mouvements dont il a été l’un des artisans. Finalement devancé par Peter Sagan et Jasper Stuyven dans l’emballage final, le coureur de 26 ans racontait sa course sans émettre le moindre regret. Bien au contraire, car il a failli se faire piéger.
« J’avais raté le groupe initialement, expliquait-il à Sporza une fois la ligne coupée. J’ai donc du combler l’écart tout seul. J’ai du insisté pendant deux kilomètres pour arriver à les rejoindre. Puis il m’a fallu un petit moment avant de pouvoir passer un relais. J’étais vraiment dans le dur à ce moment là. Puis, on s’est bien entendu à cinq devant. On savait qu’il y avait un groupe et le peloton derrière donc nous avons bien roulé ». Trop bien collaboré diront certains, qui n’ont pas vu l’esquisse d’une vraie menace à l’encontre de Sagan, véritable épouvantail du groupe de tête. « Nous n’étions pas sûr de la distance qui nous séparait du groupe de chasse, exposait Rowe. C’est pour ça. C’est sûr que si vous avez deux minutes d’avance, il y a forcément plus ce jeu du chat et de la souris, plus d’attaques. J’ai moi-même dit aux mecs à la radio que je n’allais certainement pas gagner contre Sagan au sprint… Mais je pense qu’il y aurait eu plus d’attaques si l’écart avait été plus grand. Les informations nous indiquaient 20 secondes, 45 secondes. L’option était de continuer à relayer pour ne pas nous faire reprendre ».
Sagan, Stuyven, Rowe, Trentin et Benoot se sont alors présentés groupés sous la flamme rouge. Et le champion du monde n’a laissé aucune chance à ses opposants. « À l’approche du sprint, j’étais prêt à attaquer au même instant où Trentin l’a fait, juste avant le virage, assurait encore le Britannique. J’aurais pu espérer quelque chose au sprint face à lui, mais dès que Sagan est revenu, je savais qu’il gagnerait même avec une jambe. Mais bon, c’est tout de même la première fois que je finis une Classique sur le podium. Il y a eu quelques top 10, top 5. Arriver au palier supérieur, à savoir le podium, c’est bien. Ce n’est pas une victoire mais c’est vraiment top ». Fort d’un statut conforté et d’une confiance renforcée, le protégé de Dave Brailsford est désormais attendu sur les Monuments que sont le Tour des Flandres et Paris-Roubaix : « Sur lequel j’ai le plus de chances de faire un grand résultat ? Uff ! Sur le papier, ma meilleure performance est sur le Ronde, avec une cinquième place, contre une huitième position comme meilleur résultat à Roubaix. Pour autant, je pense que l’Enfer du Nord correspond un petit peu plus à mes caractéristiques, avec ces secteurs pavés sur le plat. Mais je veux simplement rester en bonne santé, en bonne forme, frais et fort sur toute la campagne. Faire toutes les Classiques à fond et voir ce que je peux faire sur chacune d’entre elles ». On sait désormais qu’il est capable du podium. Et la victoire ?