Mads Pedersen : « J’ai juste espéré que toute la douleur allait disparaitre »
Il n’était pas un favori. Pas même un grand outsider. Mais ce dimanche 29 septembre, Mads Pedersen a déjoué tous les pronostics au terme de 261 kilomètres de calvaire dans le Yorkshire pour s’adjuger le titre de champion du monde sur route. À 23 ans seulement, le Danois réussit ainsi ce que la majorité de ses collègues ou concurrents ne réussiront jamais, à savoir enfiler la tunique la plus emblématique, avec le maillot jaune, du cyclisme professionnel. « C’est incroyable. On ne s’attendait pas à ça au départ ce matin. C’est une journée incroyable, disait-il incrédule, quelques minutes après son sacre. Sur le vélo, oui, c’est à n’en pas douter le plus beau jour de ma vie ».
Parti à l’offensive à une quarantaine de kilomètres du but, le sociétaire de la Trek-Segafredo avait davantage un rôle d’éclaireur que de leader au sein même de sa sélection. « La tactique était de me lancer à l’attaque à l’approche du final, puis que Valgren et Fuglsang reviennent de l’arrière, a-t-il exposé. Finalement, ils n’ont pas accroché van der Poel et Trentin quand ils ont attaqué et sont revenus sur mon groupe. À partir de ce moment là, j’étais en mode survie avant d’espérer le meilleur au sprint ». Face à lui, il ne restait alors plus que Matteo Trentin et Stefan Kung après l’incroyable défaillance de Mathieu van der Poel à douze bornes du but et celle plus logique de Moscon dans la dernière difficulté. En l’absence du Néerlandais, c’est donc Trentin qui apparaissait comme le grandissime favori au sacre dans un sprint à trois. Et pourtant.
« Quand j’ai vu la ligne d’arrivée, j’ai juste espéré que toute la douleur allait disparaitre et que j’allais pouvoir produire un bon sprint, a-t-il ajouté. Après 6h30 de vélo, tout le monde est à la limite, donc tout pouvait se passer. Je n’ai rien planifié dans ce sprint, j’espérais simplement le meilleur. J’ai attendu, et attendu, et j’étais déjà content d’avoir une médaille aujourd’hui. J’ai essayé de faire le meilleur sprint possible et par chance c’était suffisant pour battre Matteo et Stefan Kung ». Suffisant aussi pour devenir le tout premier Danois de l’histoire à décrocher l’arc-en-ciel : « Tout coureur rêve de revêtir ce maillot et pour moi, c’est incroyable de pouvoir le faire aujourd’hui ».