Une fin de Giro exceptionnelle : « La preuve que les Grands Tours doivent durer trois semaines »
Le coureur néerlandais Laurens Ten Dam est un cas à part dans le peloton. N’ayant jamais peur de dire ce qu’il pense, il était l’acteur d’un podcast, Live Slow Ride Fast, durant ce Tour d’Italie. Le sociétaire de la Sunweb a donné son savoureux point de vue sur cette dernière semaine du Giro d’Italia. En entamant l’ultime ligne droite de ce Grand Tour, Simon Yates (Mitchelton-Scott) semblait intouchable. Le quotidien flamand Het Nieuwsblad s’avançait même en titrant qu’il n’était pas nécessaire de rouler les trois dernières étapes de montagne de ce Giro. « Curieux de voir ce que les journalistes vont écrire ce lundi. Tous les journaux de la semaine dernière peuvent être mis à la poubelle. »
Ce qui est arrivé à Pinot peut survenir à n’importe qui
En effet, c’est un autre Britannique, Chris Froome qui a remporté cette 101e édition, au terme d’une dernière semaine époustouflante. Les changements au classement général et les défaillances ont été légions. Simon Yates a craqué dans la 19e étape et conclut le Tour d’Italie en 21e position. Thibaut Pinot (Groupama-FDJ) a connu une défaillance physique avec une déshydratation conséquente d’une infection aux poumons et a été contraint à l’abandon. « Vous n’imaginez pas les efforts consentis sur trois semaines et les calories dépensées. Ce qui est arrivé à Pinot peut survenir à n’importe qui. Quand je l’ai vu samedi, je sentais tout de suite qu’il était très mal. C’est terrible ce qui lui est arrivé. Quant à Simon Yates, il jouait avec nous pendant deux semaines mais c’est bien la preuve qu’un Grand Tour doit durer trois semaines. Comment voulez-vous avoir de tels bouleversements sur deux semaines? Il ne faut pas toucher au format des Grands Tours, assure le neuvième du Tour de France 2014.
Il faut avoir de sacrées c…. pour jouer le tout pour le tout aussi loin de l’arrivée
En passant à la première place du général sur l’étape de Bardonecchia (en attaquant à 80 km de l’arrivée), Chris Froome a marqué la légende de l’épreuve et a impressionné Laurens Ten Dam, qui met le contrôle anormal du leader de la Sky au salbutamol entre parenthèses. « Peu importe ce que j’en pense, ce qu’il a fait est énorme. Sincèrement, après l’étape du Mont Etna, je n’imaginais pas Froome lutter pour la victoire finale. Il faut avoir de sacrées c…. pour jouer le tout pour le tout aussi loin de l’arrivée. L’écart qu’il a creusé dans la descente du Colle delle Finestre est impressionnant. Avec le recul, Tom Dumoulin n’aurait pas dû attendre Sébastian Reichenbach, mais c’était un choix stratégique logique », conclut le huitième de la Vuelta 2012.