Oliver Naesen paie la tactique d’équipe
Malgré une excellente huitième place dans une étape de montagne, Oliver Naesen n’avait pas la mine ravie à son arrive à La Motte-Servolex vendredi. Pour la bonne et simple raison que le coureur d’AG2R-La Mondiale a très vite compris qu’il aurait pu décrocher son premier succès de l’année. Si et seulement si son équipe n’avait pas entamé la chasse derrière l’échappée, à laquelle il appartenait, pour favoriser les dessins de Romain Bardet. Un peu court dans l’ascension du Mont du Chat face à Richie Porte, Chris Froome, Jakob Fuglsang et Fabio Aru, l’Auvergnat n’a donc pu concrétiser le travail de ses équipiers. De quoi laisser encore plus de frustration à son collègue belge, qui s’était montré le plus costaud des fuyards, n’étant repris qu’à quelques encablures du sommet par les favoris, et ne terminant qu’à une petite minute du vainqueur.
« Avec un champion comme Romain Bardet, c’est normal qu’on joue sa carte. Moi je ne suis pas un grimpeur. Ce n’est pas facile de faire confiance à un coureur de classique sur une étape comme ça, a commenté Naesen auprès de L’Equipe un peu plus tard. Je suis nouveau dans l’équipe. Ils ne savent pas encore que si je dis que je suis bien, ça veut dire que c’est pour la gagne ». Après l’arrivée, les dirigeants de la formation savoyarde assumaient leur choix, mais concédaient une erreur de jugement. « C’est sûr que si on ne roule pas (avant l’ascension), il y a de grandes chances qu’Oliver gagne l’étape, c’est une certitude », disait ainsi Julien Jurdie quand le manager Vincent Lavenu, d’un « désolé », tentait de rassurer et réconforter son poulain.
RIDICULE !
Ou comment se saborder alors qu’une victoire de prestige (arrivée au siège social de l’équipe !) vous tend les bras…
Bravo les DS d’AG2R, remarquable intelligence tactique.
Naesen, qui a pourtant prouvé depuis un an qu’il est un des meilleurs coureurs du monde, doit avoir compris aujourd’hui à quel point on ne lui fait pas confiance.