L’appel insistant de Sven Nys
Depuis le début de la saison de cyclo cross, Sven Nys, double champion du monde, alerte la communauté du cyclisme. « Si les clubs de cyclisme ne sont pas entendus dans l’urgence et que la politique n’est pas révisée, nous serons bientôt au bord de l’abîme. » confie-t-il à nos confrères de Sporza.
En cause, la disparition de beaucoup de courses et la difficulté à survivre des clubs de cyclisme. Le champion belge interpelle les décideurs et les managers des équipes professionnelles. Pour illustrer la situation actuelle, il évoque à titre d’exemple les nombreux clubs de cyclisme de Bruxelles il y a encore une douzaine d’années, réduits maintenant à un seul ! Il évoque le recours nécessaire à la générosité des artisans commerçants, mais qui à court terme risque de s’épuiser.
Ce qu’il propose ? Une allocation de formation. « Avec un genre d’allocation de formation, les clubs cyclistes peuvent continuer à exister. Il devrait y avoir un retour dans les clubs, j’aimerais vraiment voir les clubs récompensés pour leurs efforts comme cela existe déjà dans le football. … Les clubs sont également fiers d’être en mesure de livrer quelques bons coureurs à des grandes équipes. Les bénévoles continuent à aimer leurs efforts. Mais si ils ont les moyens financiers pour rester et continuer à organiser des courses, alors ils pourront travailler de manière plus professionnelle.»
Pour Sven Nys, il est urgent de réagir ! A défaut, la mort des clubs formateurs semble inéluctable.
« En tout cas, nous devons tous nous asseoir ensemble autour d’une table, surtout pour que les garçons de 9 à 10 ans ne soient plus arrachés à leur club local, leur premier club, ce qui n’a aucun sens. Vous les sortez de leur habitat naturel et nombre d’entre eux restent déçus. Si la sous-structure n’est plus là, nous n’obtiendrons plus de coureurs de bons niveaux. »
Mais ce n’est pas qu’une alerte pour la survie des clubs formateur. En effet, les conséquences pourraient toucher, à terme, les équipes professionnelles. Sven Nys rappelle aux équipes professionnelles et fédérations : « N’oubliez pas que le cyclisme commence à la base. Vous ne pouvez pas seulement avoir des équipes de haut niveau. Si nous n’avons pas cette sous-structure, nous n’aurons plus du tout de coureurs à la longue. »