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Paris-Roubaix : Peter Sagan triomphe devant la surprise Silvan Dillier

Trente-sept ans après Bernard Hinault, le maillot de champion du monde a de nouveau triomphé sur le vélodrome de Roubaix, ce dimanche. Peter Sagan a empoché son deuxième Monument en carrière, après le Tour des Flandres, en 2016, en remportant la 116ème édition de l’Enfer du Nord après 257 kilomètres et pas moins de vingt-neuf secteurs pavés. Passé à l’attaque, et étonnement pas suivi, à près de cinquante bornes de l’arrivée, le coureur de la Bora-hansgrohe a finalement réglé sur la ligne Silvan Dillier (AG2R-La Mondiale), pour sa part échappé pendant plus de 200 kilomètres et qui est héroïquement parvenu à s’accrocher quand la bataille des favoris s’est lancée. Derrière les deux hommes, c’est le vainqueur du Tour des Flandres Niki Terpstra (Quick Step Floors) qui a décroché la troisième place du podium après s’être défait de ses derniers rivaux dans le final.

C’est sous un grand soleil et une température très douce que le départ fictif de ce Paris-Roubaix version 2018 est donné, à 11 heures pétantes. Vingt minutes plus tard, le km 0 est franchi mais les attaques ne fusent pas immédiatement. Il faut attendre quelques instants pour voir de premières offensives sérieuse. De multiples tentatives animent dès lors la course en tête de peloton, mais la Quick Step Floors veille au grain et chaque équipe tente de contrer lorsqu’un coup part sans elle. Alors, aucune différence ne se fait jusqu’au km 30. Moment où Jelle Wallays (Lotto-Soudal) et Ludovic Robeet (WB Aqua Protect-Veranclassic) attaquent et parviennent à prendre le large. Derrière le duo, c’est un quatuor qui part en contre et qui obtient le feu vert du peloton. On retrouve là Silvan Dillier (AG2R-La Mondiale), Sven Erik Bystrom (UAE Team Emirates) Jimmy Duquennoy (WB Veranclassic) et … le vainqueur de Paris-Nice, Marc Soler (Movistar). Après quelques minutes de chasse, la jonction s’opère et on compte donc six hommes à l’avant. On croit alors disposer de l’échappée du jour, mais trois coureurs ressortent à nouveau du peloton. Il s’agit de Gatis Smukulis (Delko-Marseille Provence-KTM), Geoffrey Soupe (Cofidis) et Jay Robert Thomson (Dimension Data). Le Letton navigue longtemps seul à trente secondes avant d’attendre le duo derrière lui. Les trois hommes finissent par s’unir et s’en vont chercher l’échappée, qui temporise légèrement ayant obtenu son bon de sortie définitif. C’est finalement à 200 bornes de l’arrivée que le regroupement s’opère en tête. Ce sont donc finalement neuf hommes qui s’en vont ouvrir la route.

Derrière, le peloton se relève et l’écart grimpe de manière fulgurante. Vingt kilomètres après la jonction en tête, on compte ainsi huit minutes d’avance pour les fuyards. L’écart se stabilise à cette hauteur puisque le peloton commence à s’organiser en vue du tout premier secteur pavé, celui de Troisvilles, finalement entamé après quasiment cent bornes de course. L’échappée le franchit sans souci, mais ce n’est pas le cas du peloton. Dans ce secteur glissant et boueux, une première grosse chute se produit. Geraint Thomas (Team Sky) et Magnus Cort (Astana) sont notamment touchés et une bonne partie des coureurs sont retardés. Parmi eux, Greg Van Avermaet (BMC), Oliver Naesen (AG2R-La Mondiale), Dylan van Baarle (Team Sky) ou encore Alexander Kristoff (UAE Team Emirates). Le peloton est disloqué en plusieurs morceaux, et il faut plusieurs longues minutes aux principaux favoris piégés pour recoller au premier peloton, mené par Quick Step et Bora-hansgrohe. Le premier chaos passé, on retrouve environ 100 unités dans le paquet. Mais Arnaud Démare (Groupama-FDJ) et Naesen sont ensuite victime de crevaisons et doivent à nouveau mener une sacrée chasse, en particulier le champion de France, pour reprendre leur place. Dans le même temps, Gianni Moscon (Team Sky) est embarqué dans une chute mais parvient à repartir. Les secteurs s’enchaînent ensuite mais on note une petite accalmie dans le peloton, qui continue de grappiller sur l’échappée, mais où le rythme s’avère plus fluide et ininterrompu. C’est donc un bon pack qui entre dans les cent derniers kilomètres avec le difficile secteur d’Haveluy. Un secteur qui voit une nouvelle grosse chute se produire, et à la suite de laquelle Sebastian Langeveld, troisième l’an passé, et Matteo Trentin, restent au sol, incapables de continuer.

De part cette chute, le peloton se réduit de moitié et ce n’est donc qu’une cinquante d’hommes qui s’en va affronter la Trouée d’Arenberg en poursuite de l’échappée. Celle-ci conserve donc une marge de 2’30 à l’entame de ce secteur aussi mythique que pénible mais a donc l’honneur de le franchir en tête. Elle se disloque, aussi, après une accélération de … Soler. L’Espagnol emmène avec lui Wallays, Bystrom et Dillier alors que Smukulis et Robeet font l’effort après la Trouée. Dans le peloton, c’est Marcus Burghardt qui déboule dans la Trouée en tête, suivi de son leader Peter Sagan. L’allure est rapide, mais il faut attendre la moitié du secteur pour voir une offensive. Elle est l’oeuvre de Mike Teunissen (Sunweb), et elle est puissante. Philippe Gilbert (Quick Step Floors) se cale dans la roue et le duo prend mètre par mètre sur le reste du peloton. À la sortie de la Trouée, les deux hommes comptent 15 secondes sur la meute, et poursuivent leur effort. Derrière, la BMC prend les choses en main en faveur de Greg Van Avermaet. C’est ensuite la Trek-Segafredo qui vient donner un coup de main. Dans l’échappée, Smukulis abandonne sa place, tandis que le peloton se rapproche lui de Gilbert à Teunissen à l’entrée dans les 80 derniers kilomètres. Jempy Drucker (BMC) en profite pour faire le jump, et suite à cela, ça se regroupe. La Quick Step Floors relance alors un autre pion en la personne de Zdenek Stybar. Derrière le Tchèque, ça contre à tour de rôle mais l’ancien champion du monde de cyclo-cross continue seul sa route.

Il reprend et décroche Soler, se rapproche à vingt secondes des trois rescapés de l’échappée puis décide finalement de se relever, face à un peloton rapidement emmené par Bora-hansgrohe. À 60 kilomètres du but, Wallays, Dillier et Bystrom n’ont plus que trente secondes d’avance alors qu’Yves Lampaert (Quick Step Floors), Naesen et Christophe Laporte (Cofidis) sont tours à tours amputés par des crevaisons. Une fois le secteur d’Orchies franchi, on retrouve une bonne trentaine de coureurs dans le peloton, et Greg van Avermaet passe une première fois à l’offensive. Puis une seconde fois, mais le Belge est bien surveillé par Niki Terpstra et les Quick Step Floors. Peter Sagan est lui aussi à l’affût et décide à son tour de placer un démarrage. Le champion du monde prend dix mètres, puis vingt, puis cinquante … et personne ne réagit. Le Slovaque ne se fait pas prier et poursuit son effort en solitaire. Ce n’est qu’après une bonne phase de temporisation que Jasper Stuyven (Trek-Segafredo) et Wout Van Aert (Verandas Willems Crelan) partent en contre. Mais c’est déjà trop tard pour reprendre Sagan, qui revient lui sur les trois échappés au moment d’entamer le secteur de Mons-en-Pévèle. C’est à cet instant que la Quick Step Floors se décide enfin à réagir, Niki Terpstra en tête. Le Néerlandais fait imploser le « peloton », et rapidement, un groupe de favoris se détache. On retrouve Philippe Gilbert, Sep Vanmarcke (EF Education First) et Greg Van Avermaet dans la roue du vainqueur du Tour des Flandres. Et ces quatre hommes avalent Stijn Vandenbergh (AG2R-La Mondiale) et Taylor Phinney (EF Education First) intercalés, puis Stuyven et Van Aert peu après Mons-en-Pévèle. On retrouve donc huit hommes en tête, mais dans le secteur suivant, à Avelin, Terpstra en remet une couche et c’en est trop pour Gilbert et Vandenbergh.

Ils se retrouvent donc à six en poursuite, à 50 secondes du groupe Sagan à 40 bornes du but. Sven-Erik Bystrom se voit toutefois dans l’incapacité de poursuivre son effort à l’avant. Sagan n’emmène que Wallays et Dillier dans son sillage, et si les deux hommes collaborent pour espérer une place à l’arrivée, le champion du monde s’attache lui à ne pas trop en faire pour conserver de la main-d’oeuvre. Et il fait bien, puisque l’avance du trio atteint bientôt la minute, puis la minute trente. La collaboration n’est pas efficace dans le groupe Terpstra et un petit peloton d’une vingtaine d’unités se rapproche même du groupe de chasse. Jens Debusschere place d’ailleurs une belle offensive pour rejoindre Terpstra & co. À L’avant, dans le secteur de Cysoing, à près de 25 bornes du but, Jelle Wallays commence à réellement souffrir. Le Belge cède mètre par mètre et ressort finalement loin de Sagan et Dillier, qui s’en vont poursuivre leur périple sans lui. Leur avance atteint même 1’30 à vingt bornes de la ligne. On semble dès lors courir battu dans le contre, même si Terpstra accélère à nouveau dans Campin-en-Pévèle. Cela est fatal à Wallays, à peine repris, tandis que Wout Van Aert abandonne malheureusement tout espoir à cause d’un ennui mécanique au plus mauvais moment.  Ne reste alors plus qu’un secteur décisif à passer, le Carrefour de l’Arbre, que Sagan et Dillier entament à seize kilomètres de la ligne. Sagan emmène à un bon rythme, sans pour autant trop forcer pour ne pas lâcher Dillier, qui doit serrer les dents pour rester dans la roue. Le Suisse y parvient, héroïquement, et poursuit sa collaboration dans la foulée, bien décidé à assurer un podium à Roubaix.

Dans le contre, justement, Terpstra, encore et toujours, poursuit son effort dans le Carrefour de l’Arbre mais il n’y a plus que Vanmarcke, Stuyven et Van Avermaet dans sa roue. Le quatuor décide ensuite de collaborer, après le secteur de Gruson, et l’écart tombe ainsi à 45 secondes à dix bornes de la ligne. Toutefois, devant aussi ça se relaie, et au fil des minutes, Dillier et Sagan consolident leur marge en tête de course. Sur l’avant-dernier secteur pavé, à Hem, Dillier doit encore fournir un effort incroyable pour ne pas céder et le champion du monde semble même l’attendre. En tous les cas, c’est avec une avance de 50 secondes et l’assurance de se jouer la gagne que le Slovaque et le Suisse entament les cinq dernières bornes. Les relais passent normalement dans les minutes qui suivent, les doux pavés de Roubaix sont facilement digérés à deux kilomètres de la ligne puis se présentent la flamme rouge, et quelques secondes plus tard, l’entrée dans le vélodrome. Sous la clameur de la foule, c’est Dillier qui emmène. Ultra-concentré, Sagan reste bien calé dans la roue et le duo entend ensuite le son de cloche indiquant le dernier tour. En haut de la piste, le coureur d’AG2R-La Mondiale tente de repousser l’échéance au plus possible et les deux hommes restent roue dans roue jusqu’à 150 mètres de la ligne. C’est à cet instant que Sagan décide de se lancer sur le bas de la piste et démarrer son sprint. Le champion du monde prend deux longueurs d’avance, que son concurrent ne pourra jamais combler. Flanqué de son maillot irisé, le Slovaque peut lever les bras et savourer son deuxième succès dans un Monument en carrière, son premier sur l’Enfer du Nord. Dillier accroche une splendide deuxième place tandis que Niki Terpstra arrive détaché pour prendre la troisième position, une semaine après son sacre sur Paris-Roubaix.

Classement

1 Peter Sagan (BORA – hansgrohe)
2 Silvan Dillier (AG2R La Mondiale) m.t
3 Niki Terpstra (Quick-Step Floors) à 0’57
4 Greg Van Avermaet (BMC) à 1’34
5 Jasper Stuyven (Trek – Segafredo) m.t
6 Sep Vanmarcke (EF Education First) m.t
7 Nils Politt Team (Katusha – Alpecin) à 2’31
8 Taylor Phinney (EF Education First) m.t
9 Zdenek Stybar (Quick-Step Floors) m.t
10 Jens Debusschere (Lotto Soudal) m.t

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