Romain Bardet va faire du cyclo-cross en novembre pour regagner le punch perdu
On ne sait pas encore si Romain Bardet va finalement prendre part au premier Giro de sa carrière en 2020 mais le coureur de AG2R La Mondiale a révélé à CyclingNews.com qu’il allait courir quelques cyclo-cross en novembre. « (Après la déception du Tour de France), je me sentais fatigué et déçu mais le moral n’était pas si bas. Je ne voulais juste pas courir pour faire le nombre » explique-t-il pour justifier sa décision de mettre un terme à sa saison 2019 après le Tour de France. « Si je vais sur une course, c’est pour être compétitif. Il était plus logique pour moi de dire ‘stop’ et de prendre du temps pour me revitaliser que de me trainer sur les courses« . l’Auvergnat poursuit « J’ai commencé à courir de nouveau en octobre. Je fais de la piste et je vais faire du cyclo-cross en novembre. J’ai toujours aimé le cyclo-cross, j’en ai fait un peu à un bas niveau mais j’espère que ça va m’aider à regagner du punch car c’est ce qu’il me manquait vraiment cette année. Je n’étais pas si en deçà de la normale mais je ne pouvais pas accélérer et on ne peut pas gagner de courses de cette façon. J’ai besoin de trouver une façon de regagner ce punch« .
« J’ai beaucoup appris cette année et la principale conclusion que j’en tire est que pour continuer à progresser en cyclisme, il faut savoir comment se réinventer. Faire exactement la même chose année après année, pousser toujours plus loin, ne permet pas forcément de s’améliorer« . Reste à savoir comment se réinventer justement. Depuis que Bardet a annoncé à la mi-août clore sa saison 2019 et se besoin de se renouveler, le Giro est de toutes les spéculations. « C’est une vraie possibilité, confirme-t-il. J’ai envie de voir ce que je peux faire dans un Grand Tour qui n’est pas le Tour de France« . Jusqu’à présent la seule expérience de Bardet sur une course de 3 semaines autre que le Tour de France est la Vuelta 2017, qu’il avait couru après avoir terminé du troisième du Tour cette année là et où il a obtenu quelques places d’honneur sur des étapes mais sans être capable d’aller chercher une étape ou de jouer le général. « Il y a beaucoup de kilomètres contre-la-montre, c’est sûr mais ce n’est pas un problème pour moi. Il y en avait aussi beaucoup cette année et (Richard) Carapaz, qui n’est pas un chronoman, s’est imposé. Le fait est que le Giro est une course beaucoup plus ouverte que le Tour« .
Reste que si Bardet a besoin de renouveau, il y a une discipline dans laquelle il s’est beaucoup amélioré ces dernières saisons jusqu’à faire deuxième des Strade Bianche, troisième de Liège-Bastogne-Liège et surtout deuxième du Championnat du Monde de Innsbruck, tout ça en 2018, ce sont bien entendu les classiques. « (En 2020) Je veux performer sur les Jeux Olympiques et le Championnat du Monde (de Martigny-Aigle). J’ai la chance d’avoir ces parcours cette année et vous connaissez ma passion pour les courses d’un jour. Il y a donc une grosse motivation pour moi. Je me sens toujours très motivé par les Grands Tours et je veux en courir deux l’an prochain. C’est beaucoup plus difficile de se préparer pour un Grand Tour que pour une classique mais je pense qu’avec un calendrier bien équilibré, on peut performer sur les deux fronts« . La question reste donc de savoir ce qu’est un calendrier bien équilibré car il semble peu probable que Bardet loupe le Tour, lui-même se dit impatient d’y revenir, or l’épreuve route des Jeux Olympiques se tiendra juste quelques jours après la fin du Tour… Et la Vuelta débutera trois semaines plus tard pour se terminer trois semaines avant le Championnat du Monde. Autant dire qu’enchaîner les quatre épreuves en espérant y performer sur les quatre sera un sacré défi. Cependant, les Jeux Olympiques font que le Tour de France ne se tiendra que quatre semaines après le Tour d’Italie contrairement à cinq habituellement. Ça laisse plus de temps pour le Mondial par contre mais quoiqu’il en soit, « la saison 2020 sera riche et dense » reconnaît l’intéressé. « C’est aussi l’avantage d’avoir terminer ma saison (2019) tôt. Je me sens déjà plus frais et ça devrait me permettre de faire une grosse saison 2020. Je suis impatient d’aller en Australie pour ma première course (lire ici). C’est un vrai luxe d’avoir eu une vraie coupure. Normalement je n’ai que trois à quatre semaines, cette fois-ci j’ai passé presque deux mois loin du vélo« .