Le retour de Rafal Majka et des Bora-Hansgrohe

Une première année n’est jamais facile. Certes l’équipe Bora – Hansgrohe existe depuis un certain temps maintenant mais en 2017 elle s’est radicalement transformée avec notamment les arrivées de Peter Sagan, Rafal Majka, Leopold König et du statut World Tour. Mais cette première année à ce niveau n’est pas des plus faciles : König blessé manque le Giro où il devait être leader ; Majka abandonne le Tour après une dure chute ; Sagan expulsé du Tour dans une certaine confusion des genres ; König toujours absent pour La Vuelta ; Majka éliminé du général de La Vuelta la première semaine à cause de maux d’estomac… Et pourtant ! Grâce à Lukas Postlberger, Peter Sagan et aujourd’hui Rafal Majka, l’équipe Allemande s’est imposée sur les trois Grands Tours cette année.

Pour Majka, qui est loin de faire une saison blanche avec une victoire d’étape à l’AMGEN Tour de Californie, qu’il a terminé deuxième, la victoire sur le Tour de Slovénie et finalement la deuxième place au Tour de Pologne, ce succès au sommet de Sierra de la Pandera fait beaucoup de bien. A la fois parce qu’il sauve la désillusion du général mais aussi parce qu’on sait que le cyclisme d’offensive l’a toujours beaucoup attiré, peut-être même plus que les classements généraux. Il avait même dit en fin d’année passée qu’il irait au Giro pour jouer le général et le Tour pour les étapes et le maillot à pois et qu’il espérait prendre beaucoup de plaisir à avoir carte blanche sur la Grande Boucle. Finalement, son équipe lui avait « demandé » de se focaliser uniquement sur le Tour de France pour y jouer le général.

Aujourd’hui sur cette quatorzième étape, il n’a pas loupé la bonne échappée, partie au kilomètre 19 avec 10 coureurs. Dans les quelques difficiles passages dans le final, notamment le transit par la ville très pentue de Valdepeñas De Jaén, il a survécu à la sélection naturelle dans le groupe de tête avant de partir lui même en solo dans l’ascension finale où il a magnifiquement tenu tête à un peloton secoué par les attaques de Vincenzo Nibali (Bahrain – Merida), Alberto Contador (Trek – Segafredo) puis surtout Miguel Angel Lopez (Astana). Le Polonais déjà vainqueur de trois victoires d’étape sur le Tour de France (deux en 2014 et une en 2015) et deux fois vainqueur du classement de la montagne, décroche aujourd’hui la première victoire sur le Tour d’Espagne de sa carrière. Il a aussi affirmé son objectif de jouer le classement de la montagne, où il est actuellement deuxième à 21 points de Davide Villella (Cannondale – Drapac).

« Je me sentais bien aujourd’hui, déclarait Majka à l’arrivée. Je savais que je devais attaquer à 10 kilomètres de l’arrivée car si j’attendais je savais qu’ils allaient nous reprendre. Je pense qu’à 10 kilomètres de l’arrivée, nous n’avions plus que 1’35. Il fallait donc que j’y aille. C’était une ascension difficile, ce qui était mieux pour moi à vrai dire. Ce n’est pas toujours facile de partir seul mais à la fin nous n’étions plus que quatre, je devais y aller à mon rythme. Je savais que derrière c’était le groupe des favoris mais je sentais qu’aujourd’hui j’avais de bonnes jambes. Je l’ai fait pour mon équipe Bora – Hansgrohe, parce qu’ils ont toujours cru en moi. J’ai eu de gros problèmes d’estomac en début de course, c’est pour ça que j’ai perdu toute chance au général. J’avais déjà terminé troisième (à Xorret de Cati, il y a une semaine jour pour jour, ndlr). Maintenant je gagne. Je suis content ».

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