Chris Froome, la force tranquille

L’arrivée du Tour d’Espagne ne sera jugée que dans onze jours. Mais chaque journée qui passe semble bien rapprocher Chris Froome du doublé Tour/Vuelta. Impérial depuis le départ à Nîmes, le leader du Team Sky n’est certes pas à l’abri d’une grosse défaillance ni d’un coup de Trafalgar (ndlr : Formigal 2016), mais avant même le contre-la-montre de Logrono, largement à son avantage, le Britannique ne cesse d’augmenter son avantage au fil des étapes. Ses dauphins s’intervertissent, perdent du terrain, et lui reste tranquillement installé en tête du général, le maillot rouge solidement accroché à ses épaules. Au terme d’une première réelle étape de montagne sur cette Vuelta, comprenant des ascensions plus longues et moins abruptes, Chris Froome a de nouveau maîtrisé ses adversaires. Ses « apparentes » difficultés lors des attaques de Nibali, Contador, Miguel Angel Lopez, ou même du train de Pellizotti, n’était en fait que visuelles.

« Je me sentais très bien, même lorsque j’étais en queue de groupe, a-t-il assuré en zone mixte au micro de CyclingPro.net après l’étape. J’étais toujours en contrôle, je savais qu’il restait onze kilomètres à couvrir quand Nibali a attaqué et que je n’avais pas besoin de me mettre à plat à ce moment là. J’avais aussi quelques coéquipiers avec moi, donc on a simplement imprimé un bon tempo. Je pense que c’était vraiment à Nibali et Contador d’accélérer le tempo dans ce groupe, sachant que d’autres favoris étaient lâchés. Me concernant, j’étais simplement content de n’avoir qu’à suivre, avec l’aide de Gianni Moscon et Mikel Nieve. Ils ont été fantastiques. Dans le final, Miguel Angel Lopez a placé une sacré attaque à l’approche du sommet mais j’étais plus concentré sur le fait de rester avec Nibali. J’étais content d’être devant et de n’avoir eu aucun problème ».

Esteban Chaves et Nicolas Roche, tous deux présents sur le podium provisoire ce matin, et pointés à une trentaine de secondes, ne peuvent pas en dire autant ce mercredi. Le Colombien a cédé près de deux minutes, et sa place de dauphin, tandis que l’Irlandais a passé la ligne avec plus de quatre minutes de débours et ne figure ce soir plus dans le top-10. « Que Chaves ait perdu autant de temps aujourd’hui est un peu une surprise pour moi, a d’ailleurs confié Froome. Orica a pourtant pris les choses en main aujourd’hui et ce sont eux qui ont rendu la course difficile au pied de la première montée, peut-être pour distancer des mecs comme Nicolas Roche. Mais cela a semble-t-il affecté Chaves également, et je pense que c’est une des raisons qui a incité Nibali et Contador à faire le train. »

La route vers un sacre à Madrid s’est en tous les cas éclairci ce mercredi à l’Observatoire de Calar Alto pour Froome. Ce n’était pas le cas du ciel. « Le temps ne nous a pas souri aujourd’hui, a conclu le quadruple vainqueur du Tour, désormais suivi par Vincenzo Nibali, à plus d’une minute, au général. C’était très dur, une étape vraiment difficile. Il y avait beaucoup de vent et il faisait aussi assez froid pour dire vrai. À peine 10-12°C dans les cols. Je ne m’attendais pas à grimper une avant-dernière ascension d’étape avec un imperméable sur cette Vuelta. Mais c’est aussi le vélo, la météo peut changer rapidement et je pense que ça a rendu l’étape encore plus exigeante. Il suffit d’observer les pertes de certains de mes principaux rivaux au général pour se rendre compte qu’aujourd’hui, ça a été critique. »

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