Alejandro Valverde : « Je voulais gagner à nouveau après quelques mois sans victoire »
Il n’avait plus gagné depuis la Route d’Occitanie, il y a un peu plus de 2 mois. Pas facile quand on s’appelle Alejandro Valverde (Movistar) et qu’on gagne presque partout où l’on va. Sur cette Vuelta il ne s’est pas fait attendre en remportant la première étape en ligne qui, comme souvent au Tour d’Espagne, était déjà une arrivée au sommet. Dans un duel fortement attendu contre Michał Kwiatkowski (Team Sky), le coureur de 38 ans n’a pas vraiment laissé de chances à son cadet de 10 ans. En tout cas Valverde prouve qu’il est là après un Tour de France où il n’a jamais vraiment pu performer à son niveau. Reste à savoir ce qu’il fera de cette excellente forme dans les jours à venir.
Alejandro, vous vous saviez déjà aussi fort après 4 semaines sans courir ?
Je savais que les sensations étaient bonnes. Après le tour, je me suis bien reposé, je suis allé à la plage du côté de Murcie, pour laisser mon corps récupérer un peu avec l’idée de monter en puissance durant la course. Aujourd’hui confirme simplement que tout va dans la bonne direction.
Le final s’est passé comme vous le planifiez ou l’attaque de Laurens De Plus a changé un peu la tactique ?
Avant le départ, j’avais comme instruction de me porter à l’avant du peloton avec l’équipe dans le final, pour éviter les passages dangereux et étroits des derniers kilomètres. Nous ne voulions pas prendre de risques. Et dès le premier passage, on a compris qu’il pourrait y avoir des écarts. Beaucoup de monde a souffert de la chaleur aujourd’hui et j’ai été surpris de voir beaucoup de coureurs en difficulté. Je savais que l’adversaire principal serait Kwiatkowski mais il y avait aussi une chance pour les attaquants. Nous n’avons pas trop pu attendre car De Plus a lancé de loin et à 600, 550 mètres, on ne pouvait plus faire autrement que de lancer notre effort, tout en en gardant sous la pédale pour la toute dernière ligne droite. Je pense que j’ai bien calculé. J’ai vu Kwiatkowski rester à un mètre de moi mais j’ai vu aussi qu’il avait fait beaucoup d’efforts pour ne pas lâcher. Je l’ai laissé passer le dernier virage à droite et je savais qu’il y avait encore cette dernière rampe vers la ligne, plus propice aux grimpeurs.
Le maillot rouge va devenir un objectif ?
S’il vient c’est bien, sinon ce n’est pas très grave, on continuera de lutter pour d’autres victoires d’étape.
Mais à l’heure actuelle ce n’est pas un objectif pour vous, dans la perspective de la quatrième étape notamment ?
Nous verrons. Pour le moment je suis content de cette victoire qui était l’un des objectifs de cette Vuelta. Le Tour ne s’est pas aussi bien déroulé que prévu, je n’avais pas de bonnes sensations. C’était un objectif mais la forme n’était juste pas au rendez-vous alors je voulais gagner à nouveau après quelques mois sans victoire. S’imposer ici au Tour d’Espagne où je n’avais pas pu prendre le départ l’an passé (tombé très lourdement sur la première étape du Tour de France 2017, ndlr), était très important pour moi. J’adore La Vuelta. Le Giro est très beau, le Tour est très beau… mais la Vuelta, c’est ma course. Je suis espagnol et je l’adore. Nous commençons très bien ici et nous allons prendre les choses jour après jour.
Et sur un plan plus lointain, avez-vous des ambitions pour le général ?
Je ne sais pas parce que c’est sûr que la condition et bonne et ce n’est que le début mais une chose est sûr c’est que Nairo (Quintana) est notre leader. Je ne peux rien exclure et à un moment donné je pourrai voir ce qu’il est possible de faire. À un certain moment il faudra prendre la décision de savoir si je me met à 100% au service de Nairo. Si la victoire finale est en jeu je me sacrifierai sans réfléchir.