Alberto Contador : « Viser une victoire d’étape et le classement général sont compatibles »

Les conférences de presse d’Alberto Contador (Trek – Segafredo) sont un rituel auquel est habitué chaque journaliste couvrant un Grand Tour où participe El Pistolero. Alors forcément, d’autant plus en Espagne, il y avait déjà une teinte de nostalgie en attendant le champion espagnol hier à son hôtel au nord de Torrevieja. Malheureusement pour Contador, le Tour d’Espagne a mal débuté avec une mauvaise journée à Andorre où il a perdu beaucoup de temps. Et si depuis, le coureur de Trek a montré qu’il était en forme, ses espoirs au général resteront pénalisés par cette mauvaise journée. Toutefois cela ne semble pas avoir affecté le moral du Pistolero qui semblait très décontracté.

Alberto, quel analyse faites-vous de cette première semaine ?
Je pense que jusqu’ici on peut diviser ma Vuelta en deux parties. La première ne s’est absolument pas déroulée comme prévu, surtout au vu de la forme que j’avais en arrivant sur la course. Quant à la deuxième partie, je pense que ma performance a été à un très très haut niveau sur des étapes qui ne me correspondaient pas spécialement. Cela me rend optimiste pour la suite. Je pense être en assez bonne forme.

Êtes vous plus partant pour jouer le général ou une victoire d’étape ?
Je pense que viser une victoire d’étape et le classement général sont deux choses compatibles. Je ne veux écarter aucune des deux. Nous verrons la progression de la course au jour le jour. Pour être honnête, je prends énormément de plaisir sur cette Vuelta et je suis très content parce que peut-être que beaucoup de monde a pensé que je venais ici pour dire au revoir ou par sens du devoir, mais ce n’est pas du tout ainsi. Je me suis entrainé comme un professionnel et je cours de la façon dont j’ai toujours couru. Le podium sera très dur car il y a maintenant beaucoup de coureurs devant moi avec de la marge. Mais virtuellement, j’ai toute la Vuelta pour reprendre du temps. Jusqu’à présent, depuis Andorre, j’ai repris du temps sur tous mes rivaux, à l’exception de Cambre del Sol.

Christopher Froome (Team Sky) est-il imprenable ?
Il ne faut pas perdre de vue que le cyclisme est un sport difficile et qu’il y a toujours énormément de facteurs : la capacité à récupérer, vous pouvez tomber malade, avoir un problème mécanique au mauvais moment, tomber sous la pluie… Par exemple vous pouvez tomber malade après courir une semaine sous la pluie dans les Asturies. Vous pouvez avoir un seul mauvais jour et perdre beaucoup de temps. Mais tous ces scénarii sont assez improbables car Froome est très fort, il est très solide. Mais on ne sais pas avant d’arriver à Madrid. Alors que faire ? Moi je le prends jour après jour, en essayant de gagner du temps, un peu à chaque fois et à Madrid, on verra où je finis. Le cyclisme est un sport où des milliers de facteurs peuvent affecter le résultat. Tout ne dépend pas que de vous.

Vous semblez prendre beaucoup de plaisirs sur cette Vuelta. Vous ne saviez pas trop à quoi vous attendre en vous disant que c’était votre dernière course. Quel est votre sentiment maintenant ?
Mes coéquipiers me disent avoir des maux de tête à cause de tous les gens qui les appellent pour qu’ils me demandent de continuer une année de plus (rires…). Ça me fait plaisir de voir que le public m’apprécie. Ce que je commence seulement à réaliser maintenant, petit à petit, c’est ce que j’ai accompli au cour de ces années. Jusqu’à présent je me suis toujours concentré sur la course en cours, sur la suivante puis celle d’après… Je ne me suis jamais arrêté de penser aux courses ou aux moments que je vivais… Probablement que maintenant, en voyant toute l’affection du public, je commence à penser à ce que ma carrière sportive a engendré : des quantité de vidéos qui remémore les plus importants de ma carrière… Et la réalité est que cela me rend fier. Je suis impressionné par la gratitude du public chaque jour autour du bus. Mes équipiers sont très surpris aussi, chaque jour il y a énormément de monde autour du bus, on peut même difficilement en bouger.

Vous n’avez pas peur de la retraite ?
Non je n’ai pas peur de la suite, pour le moment du moins. Nous avons tellement travaillé avec la Fondation, nous avons deux branches : la plus connue est l’école cycliste avec les Juniors et les Espoirs. Et maintenant il va y avoir ce grand bon avec l’équipe Continental. Cela va me prendre pas mal de temps. Et il y a l’autre branche, qui est moins connue, qui s’occupe des personnes victimes d’AVC. C’est un mal dont beaucoup de personnes et leur entourage souffrent … Je vais continuer d’avoir un agenda chargé, même si pas autant que maintenant.

Y-a-t’il des souvenirs particuliers de votre carrière qui vous reviennent ?
Ce dont je me souviens le plus ce sont les victoires que j’ai acquises en attaquant de loin, plus encore que les souvenirs de podiums. Au dessus de tout, Verbier, le Télégraphe, Fuente Dé… Ce sont les jours dont je me souviens le mieux. Les podiums finaux ne sont pas les moments dont je me rappelle particulièrement.

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