Tour de Catalogne : Jarlinson Pantano domine l’échappée

Le peloton avait décidé de laisser sa chance à l’échappée ce vendredi, dans la cinquième étape du Tour de Catalogne. Jarlinson Pantano (Trek-Segafredo) en a pleinement profité. Le coureur colombien de la Trek-Segafredo a mené à bien son entreprise du jour, s’adjugeant finalement le scalp de Vegard Stake Laengen (UAE Team Emirates) au bout des 216 kilomètres au programme. Derrière, Matej Mohoric (Bahrain-Merida) a pris la troisième place, croyant l’emporter, après être sorti du peloton dans la dernière descente. Alejandro Valverde (Movistar) a lui tranquillement franchi la ligne pour conforter sa place de leader au général.

Comme la veille, la cinquième étape du Tour de Catalogne démarre par une longue portion de faux-plat descendant. Cela signifie donc très vive allure, et difficultés pour former une échappée. C’est pourquoi une bonne demi-heure s’écoule avant qu’un groupe ne parvienne à sortir. Ils sont d’abord neuf, puis douze, et il leur faut se bagarrer une petite dizaine de kilomètres pour véritablement prendre le large. On retrouve là Danilo Wyss (BMC), Jarlinson Pantano, Laurent Didier (Trek-Segafredo), François Bidard (AG2R-La Mondiale), Vegard Stake Laengen (UAE Team Emirates), Maxime Monfort (Lotto-Soudal), Giovanni Visconti, Valerio Agnoli (Bahrain-Merida), Sergei Chernetckii (Astana), Jordi Simon (Burgo BH), Antonio Molina (Caja Rural), Jetse Bol (Manzana Postobon). Un temps très proche, le peloton mené par la Movistar rlâche finalement son effort après quarante kilomètres et les hommes de tête obtiennent quasiment 4 minutes d’avance au moment d’entamer le Port d’el Canto, première difficulté du jour. Dans cette longue ascension, les coéquipiers d’Alejandro Valverde se contentent d’imprimer un train modéré au sein du paquet, qui passe au sommet avec un retard de 3’10 sur l’échappée. L’écart se réduit légèrement dans la descente mais se stabilise à nouveau autour des trois minutes à 100 bornes de la ligne, une fois la mi-course passée. La situation reste ensuite relativement similaire jusqu’au pied du Port de la Creu de Perves, deuxième et dernière difficulté répertoriée du jour.

L’échappée l’aborde même avec un avantage gonflé à près de quatre minutes. Quelques relances sont fatales à Molina et Agnoli, et l’échappée ne compte plus que dix hommes à la sortie de cette bosse, à un peu plus de cinquante kilomètres de la ligne. Le peloton, sans réellement mener la chasse, revient lui à trois minutes, et les audacieux du jour peuvent commencer à rêver de la victoire. Le peloton n’insiste pas et semble davantage en position de procession que de poursuite. Les dix rescapés de l’échappée peuvent ainsi se présenter sur la dernière bosse du jour avec une marge conséquente. Dans les premières rampes, pas assez difficile, rien ne bouge dans l’échappée, mais les choses s’emballent à un peu plus de vingt kilomètres du but. Vegard Stake Laengen et Jarlinson Pantano se montrent parmi les plus offensifs dans l’échappée, et finissent pas s’isoler ensemble, devant tous leurs anciens compagnons de fuite. Dans le peloton, ça s’anime aussi quelque peu, via une accélération d’EF Education First, mais surtout de Bob Jungels (Quick Step Floors) dans la foulée. Quelques coureurs imitent le Luxembourgeois, à l’instar Warren Barguil (Fortuneo-Samsic) mais ce sont Sebastien Reichenbach (Groupama-FDJ) et Steven Kruijswijk (LottoNL-Jumbo) qui rejoignent Jungels en contre. La tension monte dans le peloton, et la Movistar prend elle même la chasse en main et met un gros coup de vis à environ quinze bornes du but. C’est ensuite au tour de la Mitchelton-Scott et de la Sky et le trio parti sorti quelques minutes auparavant doit rendre les armes.

Le peloton, lui, suite à cette vive accélération, se rapproche à moins de deux minutes du duo d’échappés. Un paquet encore secoué dans les derniers hectomètres du « faux-plat » montant, notamment par l’attaque du leader en personne, Alejandro Valverde, sans doute las de la confusion. Tout cela fait fléchir l’avance de Pantano et Laengen, qui se retrouve dans la descente, à sept kilomètres de la ligne, avec seulement 35 secondes d’avance sur le peloton, et à peine quinze sur Wyss, Chernetckii et Visconti, leurs anciens compagnons de route. La route est toutefois, et heureusement pour eux, uniquement descendante jusqu’à l’arrivée. Ainsi, même si le peloton tente le tout pour le tout, notamment avec la Mitchelton-Scott et la Bahrain-Merida, Pantano et Laengen passent sous la flamme rouge avec une avance suffisante pour se jouer la victoire. Et quelques instants plus tard, au bas de la descente, le Colombien déboule avec quelques longueurs d’avance sur le Norvégien. Il ne se fait pas prier pour les exploiter. Dès qu’il retrouve le plat, le coureur de la Trek-Segafredo lance son sprint pour décourager son concurrent et s’en va terminer le travail dans la dernière ligne droite. Laengen doit se contenter de la deuxième place tandis que c’est Matej Mohoric, au prix d’une superbe descente, qui vient s’adjuger la troisième place, croyant toutefois l’emporter. Alejandro Valverde finit dans le top-10 et consolide son maillot de leader.

Classement de la cinquième étape

1 Jarlinson Pantano (Trek – Segafredo)
2 Vegard Stake Laengen (UAE-Team Emirates) m.t
3 Matej Mohoric (Bahrain Merida) à 0’10
4 Giovanni Visconti (Bahrain Merida Pro Cycling Team) m.t
5 Danilo Wyss (BMC Racing Team) m.t
6 Sergei Chernetckii (Astana Pro Team) m.t
7 José Joaquín Rojas (Movistar Team) m.t
8 Alejandro Valverde (Movistar Team) m.t
9 Dorian Godon (Cofidis, Solutions Crédits) m.t
10 Bjorg Lambrecht (Lotto Soudal) m.t

Général après la cinquième étape

1 Alejandro Valverde (Movistar)
2 Egan Arley Bernal (Team Sky) à 0’16
3 Nairo Quintana (Movistar) à 0’26
4 Pierre Latour (AG2R La Mondiale) à 0’48
5 Simon Yates (Mitchelton-Scott) à 1’12
6 Marc Soler (Movistar) à 1’18
7 George Bennett (LottoNL-Jumbo) à 1’20
8 Hugh Carthy (EF Education First) à 1’24
9 Daniel Felipe Martinez (EF Education First) à 1’26
10 Jesper Hansen (Astana) à 1’28