Tour de Catalogne : Adam Yates au sommet, Thomas De Gendt reste leader
La première arrivée au sommet du Tour de Catalogne a offert une belle passe d’armes sur les pentes de Vallter 2000. Et, après onze kilomètres d’ascension, c’est finalement le Britannique Adam Yates (Mitchelton-Scott) qui a réglé au sprint Egan Bernal (Team Sky), Dan Martin (UAE Team Emirates), Nairo Quintana (Movistar) et Miguel Lopez (Astana), ces hommes n’ayant pas réussi à se départager au préalable. Thomas De Gendt (Lotto-Soudal) est lui parvenu à conserver son maillot de leader après avoir effectué une montée sans à-coups, à son train.
Au départ de cette première véritable étape de montagne du Tour de Catalogne, le peloton ne semble pas prêt à bagarrer indéfiniment pour voir une échappée se dégager. C’est pourquoi, après cinq minutes seulement, un groupe de onze coureurs parvient déjà à s’enfuir, avec la bénédiction du paquet. On retrouve en tête Bart De Clercq (Wanty-Groupe Gobert), Anthony Delaplace (Arkéa-Samsic), Alvaro Cuadros (Caja Rural-Seguros RGA), Dries Devenyns (Deceuninck-Quick Step), Lennard Kamna (Sunweb), Pieter Weening, Maurits Lammertink (Roompot-Charles), François Bidard (AG2R-La Mondiale), Sergio Samitier (Euskadi-Murias), Oscar Cabedo (Burgos BH) et Bert-Jan Lindeman (Jumbo-Visma), et la Lotto-Soudal de Thomas De Gendt laisse faire. Assez rapidement, l’écart grimpe donc à cinq minutes en faveur des attaquants du jour. Les coéquipiers du leader se contentent eux de stabiliser cette différence. S’ensuit une longue procession durant laquelle rien ne se produit, si ce n’est de légères fluctuations de l’écart. Finalement, c’est à l’entame du dernier tiers de parcours, peu avant le Port d’Oix (7,7 km à 5,2%), premier des trois cols du final, que la situation évolue. La Movistar vient prendre les rênes du peloton et l’écart dégringole. Si bien qu’au sommet de cette première réelle difficulté, on ne compte plus que 3’30 entre l’échappée, où ne figure plus Cabedo, et le paquet. Les coureurs entrent alors dans les cinquante derniers kilomètres, et après une descente, se présente le pied du Port de Rocabruna (7,3 km à 5,8%).
La Movistar l’entame pied au plancher, réduit l’écart à 2’45, mais semble ensuite temporiser, alors que l’échappée remet les gaz. Résultat, la sélection n’est que très réduite dans le peloton, et surtout, celui-ci passe avec un retard réévalué à 4’30 au sommet. Il faut attendre plusieurs minutes pour voir le peloton finalement passer à la vitesse supérieure, et ce sont à nouveau les coéquipiers d’Alejandro Valverde et Nairo Quintana qui font l’effort. Grâce à eux, et un peu à la Mitchelton-Scott, l’écart passe de 4’30 à 30 bornes du but à 2’30 à 15 kilomètres de la ligne, soit à quatre du pied de l’ascension de Vallter 2000 (11,2 km à 7,6%). Dans les contre-forts, l’échappée se réduit elle à six coureurs : Weening, Devenyns, Bidard, Lindeman, Kämna et De Clercq. Finalement, l’écart est à peine de deux minutes lorsque débute réellement la montée finale. Weening ne tarde pas à prendre les commandes et condamner, un à un, ses compagnons de fuite. Peu après l’entrée dans les dix derniers kilomètres, le Néerlandais se retrouve seul en tête alors que la Team Sky s’empare des rênes du peloton et imprime un rythme effréné. La sélection s’opère par l’arrière et le peloton dégrossit très rapidement. D’ailleurs, à huit bornes du but, le leader en personne, Thomas De Gendt, est décroché du paquet, préférant monter à son rythme. Les Sky quant à eux ne tergiversent pas. Le rythme reste très élevé et à sept bornes de la ligne, on ne retrouve déjà plus qu’une vingtaine d’hommes dans le sillage de la formation britannique.
C’est alors Ivan Sosa qui se met en tête pour son compère Egan Bernal, et on ne retrouve bientôt plus qu’une dizaine de coureurs avec les deux Colombiens. Pieter Weening (Roompot-Charles) doit rendre les armes tandis que seuls Miguel Angel Lopez (Astana), Steven Kruijswijk (Jumbo-Visma), Romain Bardet (AG2R-La Mondiale), Thibaut Pinot (Groupama-FDJ), Richard Carapaz, Nairo Quintana (Movistar), Dan Martin (UAE Team Emirates), Michael Woods (EF Education First), Adam Yates (Mitchelton-Scott) sont encore en mesure de tenir les roues. Cela ne dure plus que quelques instants supplémentaires. Après un dernier gros bout de relais de Sosa, Egan Bernal lance les hostilités, à plus de cinq kilomètres de la ligne. Le plus prompt, et le seul, à le suivre n’est autre que son aîné Quintana. Le duo colombien prend ses distances, même si Adam Yates tente de revenir au train. Le reste des favoris est complètement détaché du trio, à l’exception de Miguel Angel Lopez et Dan Martin, qui naviguent à une centaine de mètres. Sans relais de Quintana, Bernal insiste lui pendant un bon moment, avant de se relever quelque peu, ce qui permet le retour de Yates. Le trio retrouve une partie plus roulante à trois bornes de la ligne où personne ne veut réellement prendre ses responsabilités. Lopez et Martin en profitent pour faire la jonction à leur tour.
Ils sont donc cinq à se jouer la victoire tandis que Kruijswijk s’isole en contre et que Mas ou bien Kelderman reviennent sur un troisième échelon, le groupe Pinot-Bardet. À l’avant, Adam Yates se montre particulièrement remuant et place une attaque à deux bornes de la ligne. Bernal ne se laisse pas fait, pas plus que Quintana. Cela décroche à nouveau Lopez et Dan Martin, qui parviennent toutefois à rentrer grâce à un jeu du chat et de la souris parmi les trois plus costauds. Yates retente avant la flamme rouge, sans plus de succès, et ce sont finalement cinq coureurs qui abordent le dernier kilomètre roue dans roue. Dernier revenu, Dan Martin tente malgré tout de placer une accélération, qui ne surprend pas Bernal. Le Colombien répond et permet au quintette de se reformer en vue des derniers hectomètres. Dès lors, chacun attend le sprint. Dan Martin le lance à 200 mètres du but, mais Adam Yates le contourne par la gauche et vient résister au retour de Bernal pour s’adjuger son deuxième succès de l’année. Le coureur du Team Sky prend la deuxième place devant Dan Martin, Quintana et Lopez. Pour autant, le maillot de leader ne revient à aucun des hommes forts du jour puisque Thomas De Gendt (Lotto-Soudal) parvient à le conserver grâce à une montée au train, terminée avec 2’20 de retard sur les favoris. Pour une vingtaine de secondes, le Belge reste donc en tête du Tour de Catalogne.
Classement de la troisième étape
1 Adam Yates (Mitchelton-Scott)
2 Egan Bernal (Team Sky) m.t
3 Dan Martin (UAE-Team Emirates) m.t
4 Nairo Quintana (Movistar) m.t
5 Miguel Ángel López (Astana) à 0’02
6 Steven Kruijswijk (Jumbo-Visma) à 0’30
7 Ilnur Zakarin (Katusha – Alpecin) à 0’46
8 Richard Carapaz (Movistar) m.t
9 Wilco Kelderman (Sunweb) à 0’51
10 Michael Woods (EF Education First) à 0’53
Général après la troisième étape
1 Thomas De Gendt (Lotto-Soudal)
2 Adam Yates (Mitchelton-Scott) à 0’27
3 Egan Bernal (Team Sky) à 0’30
4 Daniel Martin (UAE Team Emirates) à 0’33
5 Nairo Quintana (Movistar) à 0’35
6 Miguel Angel Lopez (Astana) à 0’39
7 Steven Kruiswijk (Jumbo-Visma) à 1’06
8 Ilnur Zakarin (Katusha-Alpecin) à 1’23
9 Richard Carapaz (Movistar) à 1’23
10 Wilco Kelderman (Sunweb) à 1’28