Tour de Suisse : Première pour Antwan Tolhoek, le maillot pour Egan Bernal
La première étape de montagne du Tour de Suisse, ce jeudi, a consacré le jeune Antwan Tolhoek, pour la première fois victorieux chez les professionnels. Le grimpeur de la Jumbo-Visma s’est qui plus est imposé au sommet du Flumserberg (8,5 km à 9%), le tout après avoir dominé ses collègues échappés, mais après avoir surtout résisté au retour fulgurant d’Egan Bernal (Team INEOS) dans les deux derniers kilomètres. Le Colombien a finalement échoué à une dizaine de secondes de Tolhoek mais a largement dominé ses rivaux pour le général et se pare d’ailleurs d’ores et déjà du maillot de leader.
Du fait d’un départ en descente, l’allure est très élevée dès les premières minutes de cette sixième étape du Tour de Suisse. Les attaques ne manquent pas mais les premières n’aboutissent pas. C’est au terme de la première descente de la journée, après environ 15 bornes, qu’un groupe d’une vingtaine de coureurs s’extirpe. Précisément, ils sont 26 : Daniel Oss (Bora-hansgrohe), Michael Morkov (Deceuninck-Quick Step), Bert-Jan Lindeman, Antwan Tolhoek (Jumbo-Visma), Rui Costa, Alexander Kristoff (UAE Team Emirates), Luis Mas (Movistar), Robert Stannard, Matteo Trentin (Mitchelton-Scott), Nikias Arndt (Sunweb), Alexandre Geniets (Groupama-FDJ), Matej Mohoric (Bahrain-Merida), Jasper Stuyven (Trek-Segafredo), François Bidard, Aurélien Paret-Peintre (AG2R-La Mondiale), Tom Scully (EF Education First), Stan Dewulf, Tosh Van der Sande (Lotto-Soudal), Patrick Bevin (CCC), Nathan Haas (Katusha-Alpecin), Ben King (Dimension Data), Pim Ligthart (Total Direct Energie), Colin Joyce (Rally Cycling), Gian Friescke, Claudio Imhof et Simon Pellaud (Suisse). Trois autres coureurs se lancent à leur poursuite, mais leur tentative est vaine et le peloton s’attache à rattraper les intercalés avant de lever le pied.
Ainsi, à l’entrée dans les cent derniers kilomètres, l’échappée du jour peut prendre le champ. Tout au long de l’heure qui suit, l’écart s’accroit en faveur des fuyards, qui passent la première bosse répertoriée du jour, à 55 bornes de la ligne, avec quatre minutes d’avance. C’est alors qu’un trio se constitue avec Trentin, Joyce et Imhof. Profitant de leur accélération au sommet du troisième catégorie, les trois hommes poursuivent leur efforts et prennent bientôt 30 secondes d’avance sur leurs anciens compagnons de fuite. Plus loin derrière, il faut attendre qu’EF Education First vienne dicter le rythme pour voir l’écart enfin fléchir. Mais à 30 bornes du but, soit à un peu plus de vingt du pied de l’ascension finale, le trio de tête compte encore 30 secondes sur le reste de l’échappée et quatre minutes sur le peloton. Ce n’est que dans les kilomètres qui suivent que la situation évolue et que la tendance change de camp. Les poursuivants s’organisent et découragent Trentin et Joyce, qui préfèrent se relever, tandis qu’Imhof continue seul pendant quelques kilomètres supplémentaire. À 20 bornes de la ligne, le Suisse rend les armes alors que le peloton revient à trois minutes.
Tout ce petit monde prend la direction de l’ascension finale, longue de 8,5km à 9% de pente moyenne. Dès le pied ça s’anime dans l’échappée alors qu’Ineos se contente d’imprimer un bon train, moins de deux minutes derrière. Parmi les premiers attaquants, Antwan Tolhoek parvient à faire une petite différence et emmène avec lui Luis Mas, mais Patrick Bevin se joint également à eux peu après. Derrière ce trio, Rui Costa emmène lui un groupe de poursuivants avec deux AG2R, François Bidard et Aurélien Paret-Peintre, mais aussi Robert Stannard. Les écarts sont minimes mais ils sont stables. À cinq kilomètres du sommet, les trois hommes de tête comptent encore 15 seconde sur le groupe de chasse alors que le peloton, un peu amaigri et sans le maillot jaune, n’est plus qu’à 1’20. Grâce au travail de Rui Costa, l’écart se réduit à l’approche des trois kilomètres. Mais lorsque le Portugais, qui n’emmène avec lui que Bidard, opère finalement la jonction avec le groupe de tête, Tolhoek décide de s’isoler. Le Néerlandais prend immédiatement plusieurs mètres et gagne seconde après seconde sur ses compères de fuite.
Dans le même temps, la formation Ineos accélère progressivement le rythme mais plafonne à un peu plus d’une minute des échappés. Au passage des deux derniers kilomètres, la victoire tend les bras à Tolhoek, mais c’est le moment choisi par Ineos pour lancer sa grande offensive. Kenny Elissonde lance une banderille et sert de rampe de lancement à son homme fort Egan Bernal. Le Colombien se détache de suite et revient en quelques secondes seulement sur le groupe de poursuivants. À une borne du sommet, Tolhoek n’a ainsi plus que 30 secondes sur un Bernal aérien, que tente d’ailleurs de suivre François Bidard. Impressionnant lors de son accélération, le leader d’Ineos semble toutefois coincer quelque peu dans les derniers hectomètres. Antwan Tolhoek encore très efficace, conserve lui 20-25 secondes à 500 mètres de la ligne et peut alors se diriger vers son premier succès en carrière. Derrière lui, Egan Bernal termine à 17 secondes, en deuxième position, mais se console avec le maillot jaune de leader ! François Bidard prend lui une excellente troisième place au sommet.
Classement de la sixième étape
1 Antwan Tolhoek (Jumbo-Visma)
2 Egan Bernal (Team INEOS) à 0’17
3 François Bidard (AG2R La Mondiale) à 0’24
4 Jan Hirt (Astana) à 0’29
5 Domenico Pozzovivo (Bahrain Merida) à 0’31
6 Patrick Bevin (CCC Team) à 0’38
7 Rui Costa (UAE-Team Emirates) à 0’44
8 Tiesj Benoot (Lotto Soudal) m.t
9 Patrick Schelling (Suisse) à 0’46
10 Patrick Konrad (BORA – hansgrohe) m.t
Général après la sixième étape
1 Egan Bernal (Team INEOS)
2 Rohan Dennis (Bahrain Merida) à 0’12
3 Patrick Konrad (BORA – hansgrohe) à 0’29
4 Jan Hirt (Astana) à 0’35
5 Tiesj Benoot (Lotto Soudal) m.t
6 Marc Soler (Movistar) à 0’41
7 Domenico Pozzovivo (Bahrain Merida) à 0’50
8 François Bidard (AG2R La Mondiale) à 0’58
9 Fabio Aru (UAE-Team Emirates) à 1’07
10 Nicolas Roche (Sunweb) m.t