Tour de Suisse : L’envolée de Nairo Quintana
Nairo Quintana a envoyé un signal fort ce vendredi. Le Colombien est prêt pour le Tour de France, et il l’a prouvé avec brio lors de la septième étape du Tour de Suisse. Le coureur de la Movistar a ainsi remporté son premier succès de la saison en attaquant au pied de la dernière ascension du jour, à plus de 24 kilomètres de l’arrivée. Il s’y est repris à deux fois pour décrocher Richie Porte (BMC) puis est parvenu à maintenir son avance dans une partie plus roulante avant d’entériner son succès dans les quatre derniers kilomètres, plus pentus. En solitaire, et avec la manière, Nairo Quintana a ainsi remporté l’étape avec vingt secondes d’avance sur Jakob Fuglsang (Astana) et Richie Porte (BMC), qui conserve néanmoins son maillot jaune.
Le départ de la septième étape du Tour de Suisse, ce vendredi, est on ne peut plus dynamique. À l’occasion de premiers kilomètres relativement accidentés, les attaques se multiplient et émergent de toutes parts, si bien que ce sont vingt-neuf coureurs qui parviennent à On retrouve ici Jose Gonçalves (Katusha-Alpecin), Greg Van Avermaet (BMC), Michael Albasini (Mitchelton-Scott), Simon Geschke, Michael Matthews (Sunweb), Silvan Dillier, Cyril Gautier, François Bidard (AG2R-La Mondiale), Oscar Gatto, Tanel Kangert (Astana), Gorka Izagirre, Mark Padun (Bahrain-Merida), Gregor Mühlberger (Bora-hansgrohe), Julien Bernard (Trek-Segafredo), Victor De La Parte (Movistar), Yves Lampaert (Quick Step Floors), Igor Anton (Dimension Data), Joe Dombrowski (EF Education First), Enrico Battaglin, Koen Bouwman (LottoNL-Jumbo), Sebastian Henao, Ian Stannard (Team Sky), Jan Polanc (UAE Team Emirates), Stefan Denifl, Mark Christian, Eddie Dunbar (Aqua Blue Sport), Lilan Calmejane, Romain Sicard, Rein Taaramae (Direct Energie). Le temps de faire le point, la BMC se rend compte de la dangerosité de Tanel Kangert, pointé à seulement deux minutes au général, et décide donc de n’accorder que très peu de champ à cette échappée fleuve. Après une grosse heure de course, alors que la partie initiale escarpée se conclut et que les coureurs retrouvent une longue portion de plat, les équipiers du maillot jaune lèvent le pied et l’écart gonfle quelque peu.
À la mi-course, on compte dès lors plus de trois minutes entre l’échappée de 29 et le peloton. La BMC n’accordera pas bien plus, et qui plus, la Movistar vient contribuer à la poursuite à soixante-dix bornes de la ligne. Effectuée à une très vive allure, la longue vallée vers la dernière ascension du jour fait longtemps l’objet d’un statu quo. Ce n’est qu’à l’entrée dans les cinquante derniers kilomètres que l’écart commence à dégringoler, sous l’impulsion de la Movistar. En tête, Ian Stannard livre lui ses dernières forces pour Sebastian Henao. Malgré tout, l’échappée entame la longue et irrégulière ascension (27,4 km à 4,2%) vers Arosa avec seulement deux minutes d’avance. Le pied de cette montée, difficile, comme son final, permet les premières passes d’armes. À l’avant, Joe Dombrowski (EF Education First) tente de lâcher ses compagnons de fuite tandis que Nairo Quintana (Movistar) lance lui une surprenante attaque de très très loin. Il contraint le maillot jaune Richie Porte (BMC) à réagir, tout comme Jakob Fuglsang (Astana) et Steven Kruijswijk (LottoNL-Jumbo). Il faut un petit moment pour que le trio parvienne à faire la jonction avec le Colombien, bien décidé à animer la course. Ainsi, alors que Richie Porte réussit à revenir après un bel effort, Nairo Quintana repart de l’avant et laisse cette fois tout le monde sur place.
Il reste 25 kilomètres, dont une bonne partie en faux-plat, mais le leader de la Movistar est lancé. Derrière, le groupe des favoris, comprenant la majeure partie des membres du top-15, se reforme et c’est Tejay Van Garderen qui en prend les commandes pour Richie Porte. L’Américain parvient un moment à stabiliser le retard du groupe à une quinzaine de secondes sur Quintana, qui reprend lui les échappés les uns après les autres. Il retrouve même son compère Victor De La Parte avant une longue portion bien moins difficile, alternant faux-plats, plats et descentes, à environ vingt-deux kilomètres de la ligne. Dans cette partie, Quintana emmène aussi avec lui Gautier, Battaglin, Bidard, Gonçalves Kangert, Henao, Muhlberger, Dunbar et Anton. Dombrowski est repris peu après suite au travail de De La Parte, qui s’écarte à seize kilomètres de la ligne, mais surtout de Quintana, qui ne rechigne pas à la tâche malgré dix coureurs dans sa roue. Dans le groupe maillot jaune, Richie Porte récupère lui Greg Van Avermaet après le travail relativement bref de Van Garderen. À 15 bornes du but, on compte 40 secondes d’avance pour le groupe Quintana sur celui de l’Australien. Mikel Landa (Movistar) tente d’enrayer la chasse par une offensive, que Van Avermaet parvient à contenir sur une portion pas assez difficile. C’est en fait un mano à mano Quintana-Van Avermaet qui s’installe pendant plusieurs kilomètres. Un mano à mano assez équilibré, qui penche toutefois légèrement pour le Belge.
Celui-ci ramène le groupe des favoris, sans Ulissi ni Haig, à moins de trente secondes de Quintana à sept kilomètres de l’arrivée. Ce n’est que deux bornes plus tard que la route ne s’élève à nouveau réellement. Dès les premières pentes, Quintana se débarrasse de la majorité de ses « compagnons » tandis que Van Avermaet place un énorme démarrage pour lancer sur orbite Richie Porte. Celui-ci produit un gros effort qui décroche ses rivaux et lui permet de se rapprocher à quinze secondes de Nairo Quintana, qui voit Mühlberger et Bidard s’accrocher dans sa roue. Richie Porte doit lui se rasseoir et adopter un rythme plus modéré à trois kilomètres du but, et c’est alors que Quintana reprend légèrement du champ. Le maillot jaune accuse un peu le coup et voit même revenir Jakob Fuglsang. En tête, Nairo Quintana se déleste de ses derniers compagnons et semble s’envoler vers la victoire. Car, en chasse, c’est désormais Fuglsang qui imprime le tempo, Richie Porte étant à la limite. Malgré son long périple, Nairo Quintana ne coince pas et franchit le sommet, à 1500 mètres de la ligne, avec vingt secondes d’avance sur le duo de contre. Une avance qu’il conserve dans le dernier kilomètre en léger faux-plat et qu’il tente de fructifier au maximum en poussant sur les pédales jusqu’au bout. Ce n’est qu’après la ligne que le Colombien lève les bras et savoure son premier succès de l’année. Jakob Fuglsang et Richie Porte terminent à 22 secondes et l’Australien conserve son maillot jaune.
Classement de la septième étape
1 Nairo Quintana (Movistar)
2 Jakob Fuglsang (Astana) à 0’22
3 Richie Porte (BMC) m.t
4 Gregor Mühlberger (BORA – hansgrohe) à 0’38
5 Wilco Kelderman (Sunweb) m.t
6 Enric Mas (Quick-Step Floors) m.t
7 Igor Anton (Dimension Data) m.t
8 Steven Kruijswijk (LottoNL-Jumbo) à 0’50
9 Mikel Landa (Movistar) m.t
10 Sam Oomen (Sunweb) à 0’59
Général provisoire après la septième étape
1 Richie Porte (BMC)
2 Nairo Quintana (Movistar) à 0’17
3 Wilco Kelderman (Sunweb) à 0’52
4 Enric Mas (Quick-Step Floors) à 0’53
5 Sam Oomen (Sunweb) à 1’143
6 Jakob Fuglsang (Astana) à 1’28
7 Mikel Landa (Movistar) à 1’31
8 Steven Kruijswijk (LottoNL-Jumbo) à 1’37
9 Simon Spilak (Katusha – Alpecin) à 1’48
10 Bauke Mollema (Trek – Segafredo) à 2’26
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