Tirreno-Adriatico : Primoz Roglic retrouve le sourire
Au lendemain d’une vraie déconvenue sur Tirreno-Adriatico, ayant perdu, sur chute, plus de deux minutes et tout espoir de bien figurer au classement général final, Primoz Roglic a rebondi de la plus belle des façons. Le coureur slovène de la LottoNL-Jumbo s’est donc imposé en costaud ce vendredi, dominant le Mur de Trevi qui ponctuait une très longue étape de 234 kilomètres. Le vainqueur d’étape sur le Tour de France, auteur d’une célébration bien connue dans son ancien sport qu’est le saut à skis, a résisté à tous les favoris après avoir lancé son attaque à plus d’un kilomètre de la ligne. Adam Yates (Mitchelton-Scott) n’a pu combler les derniers mètres malgré un joli retour et s’est donc contenté de la deuxième place, juste devant Tiesj Benoot (Lotto-Soudal). Quatrième à l’arrivée, Geraint Thomas (Team Sky) s’est pour sa part glissé dans la position de leader du classement général.
Dans cette plus longue étape de Tirreno-Adriatico, disputée sur 234 kilomètres, quelques courageux décident de passer à l’offensive après seulement dix minutes de course, à savoir Stepan Kurianov (Gazprom-Rusvelo), Dennis Van Winden (Israel Cycling Academy), Nicola Bagioli, Sho Hatsuyama (Nippo-Fantini) et Jacopo Mosca (Wilier-Selle Italia). Ces cinq hommes prennent les devants, et le peloton leur laisse le champ libre. Le groupe obtient six minutes d’avance après quinze kilomètres et même neuf minutes après environ une heure de course. Le peloton, BMC en tête, décide à cet instant de venir contrôler quelque peu. L’écart s’arrête donc de grimper, mais ne descend pas de grandes proportions pour autant. À 150 kilomètres de la ligne, il y a ainsi encore près de huit minutes entre les fuyards et le peloton. Cinquante bornes plus loin, le paquet, pas inquiet, n’a grappillé qu’une petite minute. En tête dudit peloton, c’est d’ailleurs le leader de l’épreuve, Patrick Bevin (BMC) qui emmène, avec son coéquipier Stefan Küng. L’allure ne s’accélère véritablement dans le peloton que dans le dernier tiers du parcours, lorsque Movistar et Bora-hansgrohe viennent apporter leur soutien à une BMC bien seule à travailler jusque là. Malgré tout, les cinq échappés jouissent encore d’une avance de six minutes à 45 kilomètres de la ligne, et de cinq minutes dix kilomètres plus loin. Conscient des difficultés du final, le paquet ne se précipite pas et poursuit son avancée progressive.
Une avancée toutefois quelque peu perturbée par une chute massive à près de 30 kilomètres du but, impliquant notamment Patrick Bevin ou encore Simon Geschke, plus sévèrement, et … Rafal Majka, un des concurrents du général ! L’allure n’est aucunement ralentie par cet incident et on ne compte plus que deux minutes d’avance pour l’échappée à 25 kilomètres de la ligne alors que Niki Terpstra tente un coup en solitaire, en chasse-patate. Grâce à un gros effort, le Néerlandais parvient à reprendre les échappés matinaux suite à une chasse de près de dix bornes. Néanmoins, le peloton bien organisé en chasse, sous l’impulsion du Team Sky principalement, reprend les audacieux dans la première montée du Mur de Trevi, à 12 kilomètres du but. Dans le même temps, la sélection s’effectue et seule une soixantaine de coureurs parvient à garder le rythme de l’équipe britannique dans les pentes sévères proposées. Au terme de la descente, Steve Morabito (Groupama-FDJ) s’essaie à une attaque mais la Team Sky est particulièrement vigilante et le neutralise assez rapidement, tout comme Edoardo Zardini (Wilier Triestina-Selle Italia), sorti quelques instants auparavant.
C’est donc un peloton groupé mais réduit qui se présente dans la deuxième et dernière ascension du Mur de Trevi. Sky est toujours à sa main, tente d’imprimer un rythme suffisamment élevé pour empêcher toute attaque, mais ne peut stopper celle de Primoz Roglic (LottoNL-Jumbo). Le Slovène démarre à 1400 mètres du but et crée immédiatement un trou. Derrière lui, personne ne réagit et il passe ainsi sous la flamme rouge avec quelques secondes d’avance. Greg Van Avermaet (BMC) est finalement le premier à se découvrir, à près de 500 mètres du but, mais se ravise pour en garder sous le pied. La Sky prend le relais, avec Gianni Moscon, Geraint Thomas et Chris Froome dans les premières positions, mais c’est en réalité Adam Yates (Mitchelton-Scott) qui se montre le plus incisif dans les 300 derniers mètres. Le Britannique tente d’aller chercher Roglic, mais coince quelques secondes derrière le Slovène. Ce dernier parvient à résister dans la dernière rampe à 20% et peut, juste derrière, savourer son succès à la manière d’un sauteur à skis. Roglic s’offre une belle revanche après sa perte de temps sur chute jeudi. Quelques secondes plus tard, Adam Yates prend la deuxième place devant Tiesj Benoot et Geraint Thomas, qui prend le maillot de leader.
Classement de la troisième étape
1 Primoz Roglic (Team LottoNL-Jumbo)
2 Adam Yates (Mitchelton-Scott) à 0’03
3 Tiesj Benoot (Lotto Soudal) à 0’06
4 Geraint Thomas (Team Sky) à 0’07
5 Rigoberto Uran (EF Education First) à 0’10
6 Mikel Landa (Movistar Team) m.t
7 Gianni Moscon (Team Sky) m.t
8 Romain Bardet (AG2R La Mondiale) m.t
9 Wilco Kelderman (Team Sunweb) m.t
10 Bob Jungels (Quick-Step Floors) m.t
Général après la troisième étape
1 Geraint Thomas (Team Sky)
2 Greg Van Avermaet (BMC Racing Team) m.t
3 Christopher Froome (Team Sky) à 0’03
4 Damiano Caruso (BMC Racing Team) à 0’08
5 Michal Kwiatkowski (Team Sky) à 0’09
6 Bob Jungels (Quick-Step Floors) m.t
7 Wilco Kelderman (Team Sunweb) à 0’19
8 Davide Formolo (BORA – hansgrohe) à 0’30
9 Tom Dumoulin (Team Sunweb) à 0’33
10 Rigoberto Uran (EF Education First) à 0’39