Privé de Giro, Sam Bennett exprime sa frustration
En mai dernier, pour ce qui représentait son quatrième Grand Tour en carrière, Sam Bennett parvenait enfin à ouvrir son compteur sur une épreuve de trois semaines. Il s’offrait même le luxe de claquer trois étapes sur le Giro, et ce malgré la présence d’Elia Viviani, le meilleur scoreur de la saison parmi les sprinteurs. Malgré cela, le coureur irlandais a récemment appris qu’il n’aurait pas l’opportunité de retourner sur le Tour d’Italie en 2019, un souhait qu’il avait ouvertement formulé. Le champion d’Allemagne Pascal Ackermann, auteur d’une véritable percée en 2018, lui a été préféré par l’encadrement de la Bora-hansgrohe. Sam Bennett l’a en travers de la gorge, et s’il s’efforce de rester mesuré, sa frustration est clairement ressortie la semaine passée lors d’une interview avec Cyclingnews au cours de la présentation de l’équipe germanique.
« Je ne suis pas satisfait de mon programme de courses pour la saison prochaine, a-t-il sèchement exposé. Il n’y aura pas de Giro pour moi, je ne le ferai pas. Pourtant, sur mes douze derniers sprints là-bas, je n’ai jamais été en dehors du top trois. J’ai gagné trois étapes, je sais y performer et je connais la course. Quand j’ai signé mon dernier contrat, je savais que le Tour de France ne serait peut-être pas une option, mais je pensais que je ferais le Giro. C’est un petit coup dur et je me demande ce que j’ai fait de mal […] Peut-être qu’ils veulent que je fasse la Vuelta. Je vais garder la tête haute et continuer à courir. Je serai professionnel mais c’est difficile parce que cela m’a pris beaucoup d’années pour arriver là où je suis. Je me sens presque puni. Je mérite de faire le Giro, je le mérite. Il n’y a aucun doute là-dessus. »
Selon Sam Bennett, son absence du Giro au profit d’Ackermann serait davantage une question de nationalité et de sponsoring. Ce qu’a tenu à nier le patron de l’équipe, Ralph Denk : « Nous voudrions donner une chance à Ackermann et, à mon avis, cela n’est pas si important d’avoir trois ou cinq victoires d’étapes à votre palmarès. Sam peut montrer son talent surbeaucoup de courses. Il a remporté sept courses en 2018 et, à mon avis, il est suffisamment bon pour en gagner beaucoup plus. Nous lui donnons cette chance ». Sur une note plus mesurée, Bennett a ajouté : « Je ne déteste pas Bora. Je me plais beaucoup ici. Et c’est sûr, Ackermann va aller au Giro et il va certainement gagner des étapes. Je ne peux pas reprocher cela à Bora et il est certain qu’il mérite sa place. Je pensais juste que je pourrais avoir un peu plus à dire sur mon programme […] Je n’ai de la rancune envers personne, et je resterai toujours professionnel et ferai mon travail. Je me donnerai à 100% dans les courses que j’aurais cochées et je gagnerai des courses. »