Giro : Le Grand Départ d’Israël dans la tourmente ?
Le premier Grand Départ d’un Grand Tour hors d’Europe est forcément un événement majeur dans l’histoire du cyclisme. Mais le choix de la destination, et c’était à prévoir, pourrait compliquer un peu les choses. L’été dernier, le monde du vélo apprenait en effet que le Tour d’Italie 2018 partirait d’Israël, une première. Aujourd’hui, à quelques jours de la présentation officielle de l’ensemble du parcours 2018 (prévue le 29 janvier, lire ici), 120 groupes pour la Défense des Droits de l’Homme exhorte RCS, l’organisateur du Giro, à changer de pays pour lancer sa course.
Le communiqué, co-signé par 120 associations originaires de plus de vingt pays différents, justifie son appel au déplacement du Grand Départ 2018 en raison des violations des droits des Palestiniens perpétrés par Israël mais aussi du parcours, en particulier celui de la troisième étape, passant par des villages bédouins palestiniens privés des accès aux nécessités les plus élémentaires (eaux, électricités, hôpitaux…).
Le long communiqué rappelle également sur un plan légal et avertit RCS, mais aussi les sponsors et les équipes : « Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a récemment mis en garde 150 entreprises israéliennes et internationales contre leur implication illégale dans les colonies israéliennes, qui constituent un crime de guerre en vertu du droit international« . Et justement pointé du doigt, la collaboration entre RCS et Comtec Group dans l’organisation du Grand Départ. Une société qui, selon le communiqué, « mène des activités dans les colonies illégales israéliennes ».
Bien que RCS ait voulu, dès le début, dépolitiser le Grand Départ d’Israël, le Tour d’Italie pourrait s’être empêtré au milieu d’un conflit géopolitique. Le Pape aurait également reçu des sollicitations pour répondre défavorablement à l’invitation du Premier Ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à venir assister au Grand Départ du Giro 2018.
Toutefois, pour le moment, il faut relativiser la portée de cet appel à délocaliser les trois premières étapes du Giro. Un premier test pour réaliser l’ampleur de cette fronde devrait avoir lieu les 25 et 26 novembre, dates auxquelles se tiendra, dans plusieurs ville d’Italie, une « démonstration à deux roues » en protestation contre l’usage du sport pour masquer « les brutalités militaires de l’occupation Israélienne et de son régime d’apartheid« .
Pour lire le communiqué dans son intégralité (en Anglais) : lire ici
Un commentaire