Dan Martin : « C’est ça le vélo ! »

C’est ce qui s’appelle une sacrée remontée. Pour la deuxième année consécutive, Dan Martin s’est hissé sur le podium final du Critérium du Dauphiné. Pourtant, la tâche s’annonçait beaucoup plus compliquée pour le protégé de Patrick Lefévère cette saison. Car à l’aube de la dernière étape de l’épreuve, certes courte mais explosive, l’Irlandais pointait encore au huitième rang du classement général, à plus d’une minute de la « boite » et à 2’30 du maillot jaune Richie Porte (BMC). Il aura finalement réussi à passer cinq coureurs dans la dernière ligne droite, Chris Froome compris. C’est le leader de la Sky qui a fait les frais de la sublime montée vers le Plateau de Solaison du grimpeur de la Quick Step Floors, cédant sa place sur le podium pour une petite seconde. À l’arrivée, Dan Martin semblait pourtant davantage se réjouir du scénario de l’étape plutôt que de sa propre performance.

« C’était un jour vraiment épique, a-t-il lâché. C’est étrange, je ne sais pas pourquoi, mais hier c’était bien plus calme. Tout le monde était cuit, personne n’avait les jambes pour attaquer. Je crois que tout le monde a bien récupéré la nuit passée, et quelle étape ! J’aurais aimé qu’elle soit télévisée en intégralité, car c’est ça le vélo ! C’était une course tellement offensive, lancée dès le départ. Une bien belle publicité pour le vélo. Personnellement, je ne m’amuse pas dans ce genre de journées, mais il semblerait que ça me convienne bien. Sur les longues étapes de sept heures, les coureurs de Grands Tours peuvent davantage faire parler leur endurance. Moi, j’adore ce genre de course, c’est ça le vélo. Un beau jour de soleil, des paysages magnifiques… Je me suis réveillé ce matin, je me sentais bien mieux qu’hier et j’étais juste content d’être sur mon vélo aujourd’hui ».

(c) ASO

Le bonheur aurait pu être dupliqué si l’Irlandais était parvenu à conclure. Mais Jakob Fuglsang, attentif au moment de son démarrage à sept kilomètres de l’arrivée, n’a pas failli dans le final. « Je me sentais super bien puis on a attaqué un morceau plus ardu suivi d’une portion plate, racontait le cousin de Nicolas Roche. Et il m’a lâché sur le plat ! Mes jambes ne suivaient plus. Je ne sais pas ce qu’il s’est produit mais j’ai perdu 5-10 secondes puis j’ai repris mon rythme. Mais ce sont ces 5-10 secondes qui manquent à l’arrivée. C’était une journée super dure et j’avais espéré que Jakob coince sur la fin pour pouvoir utiliser mon sprint dans le dernier kilomètre, mais je n’ai pas pu sprinter. Je n’avais plus rien. » En revanche, il a désormais le moral gonflé pour la Grande Boucle, après un Critérium du Dauphiné qui a surpassé ses attentes. « Je suis clairement sur la bonne voie, je suis si content de la façon dont tout s’est déroulé », a-t-il glissé. Désormais, il n’espère qu’une chose : un Tour de France ouvert.

« Ca reste compliqué de retrouver ce genre de scénario sur le Tour, a exposé Dan Martin. Ici, tout le monde vient pour gagner. Personne n’est là pour sauver sa 8e ou sa 9e place, alors que c’est ce qui se produit sur le Tour. Je l’ai appris à mes dépends l’an passé; J’ai perdu 2 ou 3 places au général en essayant attaquer et de gagner une étape. J’espère évidemment que ce type de course puisse se répéter sur le Tour, mais il y a tellement de pression sur là-bas que de finir dans le top-10, dans le top-5, est déjà une bonne chose et n’incite pas à l’offensive. Par contre, cette année le parcours du Tour pourrait amener plus d’action car il y a des montées plus abruptes, où il est plus difficile de contrôler, comme on l’a vu ces derniers jours. Et cela laisse rapidement les meilleurs grimpeurs livrés à eux mêmes ». Quelque chose qu’il semble plutôt apprécier…

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