Richie Porte : « Ça sert d’avoir regardé le Giro »
Le sourire est toujours de rigueur pour Richie Porte. Le coureur Australien confirme plus que jamais que cette année il a acquis la stature de grand leader. Le coureur de BMC ne semble jamais douter mais pourquoi douterait-il puisque tout va dans son sens ?… Il manque seulement la victoire d’étape aujourd’hui. Dans un premier temps son équipe la lui avait pourtant annoncée mais la photo-finish est venue infirmer cette première annonce, la victoire revenant à Jakob Fuglsang (Astana). Un peu moins de bonifications pour Porte donc mais il compte déjà 39’’ d’avance sur Christopher Froome (Team Sky) au général et plus d’1’15’’ sur tous les autres… Après seulement une grosse ascension.
Richie, que s’est-il passé à l’arrivée ? On vous a vu aller parler à Christopher Froome juste après la ligne.
Rien. Je lui ai demandé ce qu’il s’était passé dans le sprint car il m’a un peu coupé la route mais ça n’est qu’un petit incident de course, il n’y a rien de plus. C’est vrai aussi qu’un sprint de ce type à quatre entre prétendants au classement général n’est pas courant.
Dans la descente du Mont du Chat, Froome est parti, ça vous a mis sous pression ?
Je n’avais aucune pression dans la descente non. Ça sert d’avoir regardé le Giro et d’avoir vu Vincenzo Nibali faire des descentes à fond pour prendre 10 ou 15 secondes à (Nairo) Quintana. Froome l’a faite à fond mais il n’y avait pas de pression pour moi et aucune raison de paniquer. Nous avons fait une descente rapide mais sans risques. J’espère que pour le Tour de France il n’y aura pas de routes mouillées sur cette descente.
Ça vous surprend de prendre tant de temps à Valverde et Contador… et que Froome soit finalement au rendez-vous après son chrono raté ?
C’est une vraie surprise oui de prendre autant de temps à Valverde et Contador. Froome a déjà gagné le Tour trois fois donc non ce n’est pas une surprise. Il faut avoir un peu de respect. Il n’a pas eu un bon chrono mais dans la montagne il sera dur à lâcher… mais on essaiera !
On annonçait Valverde très fort. Quand il a attaqué, vous n’avez jamais paniqué ?
Oui mais il est aussi tombé me semble-t-il avant l’ascension. Ça n’aide pas. Chapeau à lui d’être parvenu à rentrer à attaquer dans la foulée. Il est très fort mais on a pu voir qu’il n’allait pas beaucoup plus vite que nous. La chute a dû le secouer un peu. De mon côté j’avais Nicolas Roche qui faisait du très bon travail. La situation était sous contrôle. Mais c’est sûr qu’il attaquera dans les prochains jours.
Vous n’avez pas peur d’être prêt trop tôt ?
J’adore cette question car quand j’étais chez Sky elle revenait systématiquement. Je ne pense pas. Je reviens d’un entraînement en altitude. J’irai à la maison pour les deux semaines et quelques qui séparent la fin du Dauphiné du Tour. Je pense que c’est surtout important pour moi mentalement d’arriver sur le Tour aussi frais que possible. Cette saison j’ai eu une progression régulière avec à chaque fois des temps de repos dans ma préparation. Je me sens frais et très motivé pour le Tour donc je n’ai pas le sentiment déjà atteint mon pic de forme.