Fabio Aru au repos absolu en attente des résultats médicaux
L’image a marqué tout le monde, ses tifosi comme ses détracteurs. Fabio Aru (UAE Team Emirates), sur la route de Sappada en pleurs, n’avançant presque plus avant de se ressaisir quelque peu. Le Sarde avait réussi à terminer l’étape mais à près de 20′ de Simon Yates (Mitchelton – Scott) et s’était même très bien comporté dans le contre-la-montre deux jours plus tard (malgré une petite pénalité), le lendemain du jour de repos. Il avait réussi à passer l’étape de Iseo, qui s’est conclue au sprint et celle de Prato Nevoso, avec une seule montée sèche pour finir où il est arrivé une quinzaine de minutes après les favoris. Le lendemain, sur l’étape reine, il abandonne dès le premier col, bien loin avant le fameux Finestre. Depuis Fabio Aru a été mis au repos complet en attendant les résultats des examens médicaux assez poussés qu’il a subi.
Le jour de son abandon, Aru avait déclaré : « J’avais dit que j’évaluerai mes sensations au jour le jour car je sens que je vis un moment anormal de ma carrière sportive » . Un sentiment qui est donc pris au sérieux puisque pas question de planifier quoique ce soit, retour à l’entraînement ou planning de compétition, avant le retour des résultats d’examen. Le planning imaginé cette saison pour le vainqueur de La Vuelta 2015 était de faire Giro et Tour d’Espagne et espérer être sélectionné pour les Mondiaux de Innsbruck dans la foulée.
La relation de Aru avec les Grands Tours est décidément bien compliquée. Il a certes remporté le Tour d’Espagne 2015, après un superbe exploit l’avant dernier jour, la même année qu’il a fini deuxième du Giro derrière Alberto Contador et remporté deux étapes sur celui-ci (il avait aussi terminé troisième du Giro 2014 avec une victoire d’étape et cinquième de La Vuelta 2014 avec deux victoires d’étape) mais ses performances sur les courses de trois semaines sont très irrégulières. Au milieu de ce même Giro 2015 déjà, il était tout proche de l’abandon et ne doit sa deuxième place qu’au sacrifice de Mikel Landa. L’année suivante il s’était essayé au Tour de France. Il avait subi le rythme des leaders dans les Pyrénées puis avait fait une belle remontée dans les Alpes… avant de s’écrouler à la veille de l’arrivée finale, vers Morzine, passant de la sixième place du général à la treizième. L’an passé sur le Tour (qui n’était pas à son programme mais qu’il avait dû faire en remplacement du Giro qu’il a manqué, blessé), il s’était imposé à La Planche des Belles Filles puis avait même chipé le maillot jaune à Chris Froome au sommet de Peyragudes avant de le perdre… à Rodez puis de redescendre jusqu’à la cinquième place du général, avant même le chrono de Marseille (où il a maintenu sa position). Sur la Vuelta un mois plus tard, il s’est maintenu dans le top10 durant quasiment toute la course avant de passer de la huitième à la treizième place lors de la dernière explication, vers l’Angliru. Son retrait sur le Giro est néanmoins la première fois qu’il ne termine pas un Grand Tour.