Thibaut Pinot : « Je suis dans les temps »

Quatrième du général à 45 secondes du maillot rose, le leader de la Groupama – FDJ est revenu ce lundi sur son bon début de Giro. Il en a profité pour rappeler l’amour qu’il vouait à cette épreuve.

Comment juges-tu ton début de Giro?
Je suis vraiment dans les temps que j’avais fixés avant d’arriver ici.

Est-ce que tu as été surpris par un coureur depuis le début de la course?
Je savais que Yates allait être fort mais on ne savait pas à quel point. On ne l’avait plus vu courir depuis ses bonnes performances au Tour de Catalogne. Pour l’instant, c’est lui le plus fort. Il a des équipiers très solides, ils vont peser sur la course c’est sûr.

Que faire face à la Mitchelton et ses deux leaders?
Le soucis c’est de savoir lequel suivre car s’ils attaquent à deux à tour de rôle on ne pourra pas suivre tous les coups. A priori, le plus fort c’est Yates, il est aussi meilleur que Chaves en contre la montre. 

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Le dernier vainqueur français du Giro est Laurent Fignon. Qu’est-ce-que cela représente pour toi?
Ca représente… que je n’étais même pas né, ça date… Cela fait maintenant trente ans, le vélo a vraiment changé depuis. Si je peux être le prochain ce serait une grande victoire c’est sûr. En tout cas, je suis en confiance, en forme. On a un super groupe. Je suis serein.

Prends-tu toujours autant de plaisir sur le Giro malgré la pression du classement général?
Pareil que les autres années. Avec mon expérience du Tour sur les deux dernières années je relativise beaucoup. Quand tu prends des grosses claques comme j’en ai pris, tu oublies vite et tu passes à autre chose. Ce n’est que du sport.

Pourquoi cet amour du Giro?
Tout simplement parce qu’il peut y avoir une arrivée au sommet au bout de trois jours. Les parcours sont aussi intéressants. Hier, on est arrivés dans un paysage impressionnant, chaque jour on découvre de nouveaux endroits. Je me sens bien ici, je ne m’ennuie jamais sur cette course. Sur le Tour de France, il n’y aurait peut-être pas encore eu d’arrivée au sommet à ce stade de la course.

Quelle étape redoutez-vous maintenant? 
Dès demain, c’est peut-être l’étape la plus piégeuse de la semaine. C’est un départ en montée le lendemain d’une journée de repos. Ce n’est jamais facile… En fait, toute la semaine est piégeuse. Il faudra être vigilant avant d’entamer le weekend.

T’attends-tu à de grandes manoeuvres de la Sky pour remettre Christopher Froome dans le jeu?
S’ils attaquent ce sera de plus loin, et ça m’arrange car j’aime les courses usantes. Je pense qu’ils passeront à l’action ce week-end. Pour la course, c’est une bonne chose qu’ils soient loin au général.

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Qu’attends-tu du contre la montre?
C’est la grosse interrogation. J’ai déjà fait de très beaux chronos: en 2016 j’en ai gagné un sur le Tour de Romandie devant Dumoulin et Froome. J’ai toujours le petit espoir que ça se reproduise un jour.

Domenico Pozzovivo a tenté d’attaquer sans réussite. Comme toi, il essaye de gagner du temps avant le chrono…
Pozzovivo marche très bien, on l’a vu hier. C’est lui qui a lancé la course et crée les écarts à l’arrivée. Vue sa forme, il ne va rien calculer et doit attaquer pour prendre du temps avant le chrono. Il pourrait être un bon allié de circonstances, on s’est souvent retrouvés ensemble.

Que penses-tu de Tom Dumoulin? 
Pour l’instant je trouve qu’il est aussi fort que l’année dernière, il gère très bien. Il fait les montées à son rythme. On va dire qu’il a un chrono en moins par rapport à l’année dernière puisqu’il a perdu l’avance qu’il s’y était faite. Je le mets à égalité avec Yates et je me mets derrière eux avec Pozzovivo et Chaves. On verra, j’espère créer la surprise.

Pourquoi ne pas avoir attaqué dans la montée de Gran Sasso?
Hier avec le vent qu’il y avait, c’était presque impossible de lâcher les autres à la pédale. Je ne voulais pas griller une cartouche pour au final prendre seulement 5 secondes, c’est pour ça que je visais la victoire d’étape.