Fraude technologique : L’UCI annonce ses nouvelles mesures
Fraîchement élu à la présidence de l’Union Cycliste Internationale, David Lappartient avait clairement fait part de sa volonté d’avancer sur la lutte contre la fraude technologique. Car si seulement deux cas avérés ont éclaté ces dernières années, l’opinion publique émet de plus en plus régulièrement des doutes, auxquels l’ancien président de la FFC veut mettre fin en utilisant des méthodes plus efficaces que par le passé. D’abord prévu fin janvier, la présentation de son projet, déjà connu dans les grandes lignes, s’est finalement tenue mercredi, à Genève, tout juste six mois après son élection.
Au cours de cette conférence de presse, où étaient notamment présents Bob Stapleton, membre du Comité Directeur de l’UCI et Président de la Commission Matériel et Lutte contre la fraude technologique, Jean-Christophe Péraud, Manager Matériel et Lutte contre la fraude technologique, et Gabriele Fioni, Directeur adjoint de la recherche technologique du CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives), les nouvelles méthodes et technologies employées à partir de cette saison 2018 dans ce combat ont été présentées.
Ainsi, « en plus des tablettes magnétométriques et des caméras thermiques déjà utilisées, l’UCI s’est dotée d’un caisson mobile à rayons X spécialement conçu pour la lutte contre la fraude technologique. Totalement sécurisé pour ses opérateurs et le public, cet outil sera transporté de course en course tout au long de la saison. Capable en cinq minutes de produire une radiographie complète d’un vélo, cette technologie sera utilisée pour valider la performance des meilleurs coureurs et dissiper la suspicion autour des résultats. Développée avec le concours de VJ Technologies, fournisseur confirmé de solutions basées sur la technologie à rayons X pour les secteurs de l’industrie automobile, de l’aérospatiale, de l’énergie, du nucléaire et de l’armement, la méthode a obtenu les autorisations nécessaires à son utilisation dans les principaux pays organisateurs d’événements cyclistes. »
Confiante dans sa nouvelle approche, l’instance certifie : « Grâce à ces trois méthodes, complémentaires, l’UCI disposera dès cette saison du plan d’action le plus robuste jamais mis en place pour contrer la fraude technologique, avec des contrôles prévus sur 150 jours et répartis sur tous les continents. Toutes les disciplines et catégories d’âge seront concernées […] Pour renforcer son arsenal de lutte contre la fraude technologique, l’UCI travaille aussi sur un outil de détection portatif, basé sur la technologie de la magnétométrie, aisément déployable auprès des Fédérations Nationales. L’UCI envisage enfin de se doter d’un moyen de localisation du matériel (cadres et roues) à partir de la méthode des ondes radioélectriques (RFID). »
Les représentants de l’UCI ont par ailleurs indiqué que la technologie de détection via rayons X couvrirait 50% du calendrier WorldTour, en plus d’autres disciplines du cyclisme. « Six mois jour pour jour après mon élection, l’UCI délivre un message fort à la famille du cyclisme avec ce plan d’action contre la fraude technologique. Grâce aux méthodes actuelles et aux autres en cours de développement, nous nous dotons d’un dispositif à court et moyen terme qui rassurera les parties prenantes, les fans et les médias, a commenté David Lappartient. Comme je l’ai dit à de nombreuses reprises, notre volonté consiste à prouver que ces moteurs n’existent pas dans le sport professionnel, et ainsi, à valider les performances de nos athlètes. Conformément à mon engagement de campagne, nous nous donnons aussi les moyens de soutenir les Fédérations Nationales au niveau des compétitions nationales et amateurs. Je tiens à remercier les partenaires qui s’engagent avec nous pour financer cette lutte contre la fraude technologique, à savoir l’ensemble des acteurs du cyclisme professionnel parmi lesquels Amaury Sport Organisation (ASO) pour sa contribution spécifique, qui se concrétisera également par une collaboration étroite sur leurs différentes courses pour tester nos différentes méthodes en développement. Garantir la crédibilité de notre sport restera l’une des priorités de mon mandat, et l’annonce de ce 21 mars 2018 est un pas déterminant en ce sens. »