Sam Bennett « content de produire une telle performance malgré tout ce qui se trame en coulisses »
Nul ne sait, même pas lui, dans quelle équipe Sam Bennett évoluera en 2020. Alors, en attendant, le champion d’Irlande se contente de confirmer sa place dans le gratin du sprint mondial. Ce samedi, il a donc enlevé son deuxième succès d’étape sur la Vuelta, du côté d’Oviedo, soit son treizième succès de l’année. Il en a profité pour offrir une autre facette de son profil, exhibant ainsi toute son explosivité dans une courte mais cruciale bosse finale, dans laquelle il s’est débarrassé de ses habituels concurrents avant de facilement disposer de Tosh Van der Sande (Lotto-Soudal) et Maximiliano Richeze (Deceuninck-Quick Step) dans les 300 derniers mètres. Imprenable et large vainqueur, le champion d’Irlande a pourtant timidement célébré sa victoire.
« Je n’étais pas sûr que l’échappée avait été reprise car le final a été si rapide que je ne suis arrivé devant que dans les tous derniers kilomètres, a-t-il expliqué en zone protocolaire plus tard. Je voulais célébrer mais je n’avais pas envie de passer pour un crétin. Je savais en tout cas que ce dernier kilomètre allait être difficile. Je pensais néanmoins qu’ils iraient plus vite dans la partie la plus abrupte. Ils ont un peu ralenti devant et d’autres mecs sont arrivés lancés de derrière. Je ne pouvais pas hésiter, j’ai déjà fait l’erreur dans le passé. Richeze y est allé en premier et je n’étais pas sûr qu’ils le rattraperaient assez vite alors j’y suis allé à mon tour. J’étais surpris, quand j’ai jeté un coup d’oeil derrière, de constater qu’il n’y avait personne dans ma roue. Du coup, je me suis dit qu’il valait mieux continuer mon effort (sourires). Je savais que je pouvais gagner de cette façon, mais peut-être pas au niveau Grand Tour. »
Désormais meilleur scoreur de cet exercice 2019, devant Julian Alaphilippe, Dylan Groenewegen (12) mais aussi Elia Viviani et Caleb Ewan (10), Sam Bennett attire logiquement les convoitises et souhaite lui-même trouver plus de responsabilités autre part. Sauf que la Bora-hansgrohe, qui lui a préféré Pascal Ackermann sur le Giro et Peter Sagan sur le Tour, ne veut pas pour autant laisser s’échapper un si gros pourvoyeur de bouquets. « Je suis assez surpris d’avoir décroché une deuxième victoire ici, a insisté Bennett avant d’enchaîner. Beaucoup de choses se sont passées en coulisses et m’ont un peu plombé dernièrement, donc je suis content de produire une telle performance malgré tout ce qui ce trame ». Et quand on lui demande si son cas au sein de l’écurie allemande est en voie de résolution, la réponse est limpide est claire : « Non. J’ai envie de voir autre chose, mais ce n’est pas à l’ordre du jour pour le moment ».